Actualités :: Sommet extraordinaire de l’UA sur l’emploi : "Prendre notre destin en (...)

C’est en principe les 8 et 9 septembre que la capitale burkinabé
accueille le premier sommet de l’Union africaine sur "l’emploi et
la lutte contre la pauvreté". A l’occasion de la 92e conférence internationale du Travail à Genève en Suisse, quelques personnalités se sont prononcées sur les enjeux et leurs attentes.

Alain Ludovic Tou, ministre du Travail, de l’Emploi et de la
Jeunesse
 :
Le fait que le Burkina s’est proposé d’abriter le
sommet des chefs d’Etats et de gouvernements sur l’emploi et
la lutte contre la pauvreté constitue en soi un engagement
majeur pour le gouvernement. D’ailleurs, il ne pouvait pas en
être autrement parce que l’idée vient du chef de l’Etat Blaise
Compaoré qui a ferraillé dur pour que cette question
fondamentale fasse l’objet de réflexions et de discussions
approfondies avec ses pairs africains.

Il s’agira de dégager à
partir du sommet de Ouagadougou, une vision claire sur la lutte
contre la pauvreté à travers la création et la promotion de
l’Emploi. Une vision qui permette de dégager un horizon pour
les jeunes qui sont les plus nombreux, les plus éveillés et les
plus dynamiques dans nos pays. Nous nous devons de leur
proposer quelque chose de clair, d’évident. Pour ce faire,
l’emploi constitue une des clés de la participation citoyenne des
jeunes à la lutte contre la pauvreté et par ricochet, à l’édification
de nos nations.

Le sommet des chefs d’Etats et de gouvernements doit surtout
être l’occasion de tracer un plan d’action permettant de traduire
dans le champ du concret, la vision qui sera dégagée le 9
septembre prochain à Ouagadougou. Le Président Blaise
Compaoré a insisté pour que les résultats des travaux dégagent
des activités réalisables à des délais arrêtés par tous ainsi
qu’un plan de suivi de l’exécution des recommandations qui
seront prises.

Ainsi, et comme on peut le voir, l’enjeu majeur du
sommet de Ouagadougou est de nous permettre de prendre
notre destin en main. Nous ne devons plus nous contenter
d’attendre que les solutions à nos problèmes viennent
d’ailleurs. Il n’y pas de développement africain à travers la
Banque mondiale. Nous devons dorénavant ouvrir le sésame du
développement chez nous et entre nous en Afrique".

Göran O. Hultin, directeur exécutif du BIT :
"Nous sommes très
encouragé par le développement qui se mène ces dernières
années en Afrique grâce à l’initiative du NEPAD. Il y a une
approche africaine qui fait son chemin. Le sommet de
Ouagadougou sera, je l’espère, une autre manière d’exprimer la
vision africaine des questions de l’emploi et de la lutte contre la
pauvreté.

Nous voulons apporter notre contribution pour aider
l’Union africaine à atteindre ses objectifs. Pour ce faire, nous
sommes en étroite collaboration avec elle. Nous avons
beaucoup d’expériences concrètes en matière de création
d’emploi en Afrique du Sud, en Ethiopie, au Mali, ... Nous
sommes disposés à mettre nos expertises ensemble pour que
le plus grand nombre de pays africains puissent s’en inspirer.

Assane Diop, directeur de la protection sociale au BIT :
"Notre
contribution au sommet de Ouagadougou sera à deux niveaux.
D’abord, nous apporterons un éclairage au débat sur le travail
décent, c’est-à-dire un emploi assez qualifié qui permette de
répondre aux sollicitations des travailleurs en ce qui concerne le
salaire et la sécurité sociale.

Nous espérons que cela nous
permettra de donner un plus au débat sur l’emploi et la lutte
contre la pauvreté. Notre seconde contribution sera de susciter
une réflexion sur l’économie informelle et rurale afin de faire de
celle-ci un facteur de lutte contre la pauvreté. Ce qui suppose
qu’on la prenne beaucoup plus en compte dans l’élaboration
des politiques de promotion de l’emploi.

Il ne faut pas se voiler
la face, la création d’emploi est très limitée en Afrique à cause
de deux contraintes objectives. D’abord à cause de la
conditionnalité de la Banque mondiale qui impose un seuil de
masse salariale dans la Fonction publique. Ensuite, nous
manquons d’infrastructures pour créer des emplois que nous
voulons dans nos pays. Or, la véritable niche de l’emploi se
trouve dans l’économie informelle et rurale. C’est pourquoi, il
faut qu’on arrive à la développer à travers une recherche active.
Ceci afin de dégager les activités porteuses et d’agrandir ainsi
le potentiel de création d’emplois.

Nous croyons qu’avec une
bonne dose de volonté politique, comme l’a affirmée le
président Blaise Compaoré en organisant le sommet de
Ouagadougou, les Etats africains y arriveront. C’est le prix à
payer pour un développement intégral en Afrique.

Hasan A. Summanu, secrétaire général de l’organisation de
l’unité syndicale africaine
 :
Du sommet des chefs d’Etats et de
gouvernements, nous attendons que la priorité soit désormais
mise sur la promotion de l’emploi comme moyen de lutte contre
les problèmes socio-économiques en Afrique. En plus, nous
voulons que nos chefs d’Etats s’engagent à faire de l’emploi, le
principal facteur de production de richesse. Nous tenons à ce
que les recommandations qui seront prises à Ouagadougou
aillent non seulement dans ce sens, fassent l’objet d’un suivi
rigoureux par l’ensemble des partenaires sociaux que sont les
gouvernements, les travailleurs, les employeurs, les ONG.

L’Afrique aura gagné à Ouagadougou si le sommet accouche
d’une vision qui trace la voie de l’unité économique et politique
de l’Afrique. Une voie qui permette à l’Afrique d’avoir une voix
forte et respectée dans le système économique, financier et
politique mondial.

Birahima Nacoulma, vice-président du conseil national du
Patronat burkinabé
 :
C’est un rendez-vous très important pour
nous. Surtout que l’initiative vient du chef de l’Etat du Burkina
Faso. Nous devons nous organiser pour faire participer
efficacement à ce sommet afin d’apporter notre contribution à
sa réussite. Car, nous sommes de ceux qui pensent que pour
s’assurer un avenir meilleur, l’Afrique doit se donner des projets
qui développent l’agriculture. Pour ce faire, le sommet de
Ouagadougou doit aboutir à des éléments concrets dans les
domaines de la commercialisation, de l’écoulement des
produits agricoles.

Par ailleurs, nous pouvons nous organiser
pour tirer le meilleur parti de nos compatriotes qui vivent
l’étranger. Leur rôle est très important.

Mamadou Nama, secrétaire général de l’Union syndicale des
travailleurs du Burkina
 :
Nous sommes très contents que le
sommet sur l’Emploi et la lutte contre la pauvreté se tienne à
Ouagadougou. Mais, avant, nous envisageons au niveau des
syndicats des travailleurs, la tenue d’un forum. Ceci afin de
dégager une voix commune assortie de propositions concrètes
qui tiennent compte de l’intérêt supérieur de l’ensemble des
travailleurs du Burkina.

Tolé Sagnon, secrétaire général de la confédération générale
des travailleurs du Burkina
 :
La question de l’Emploi est
intimement liée à celle de la dimension sociale de la
mondialisation. En tant que pays en voie de développement, le
Burkina Faso ne peut pas relever tout seul le défi de l’emploi.
C’est pourquoi, le fait de poser le problème et d’en discuter au
niveau des plus hautes autorités de l’Afrique est une bonne
chose. Mais, il ne faut pas qu’on reste cette fois-ci encore au
simple niveau de constat. Pour ce qui nous concerne, nous
nous préparons pour un forum afin d’avoir une voix syndicale qui
porte à ce sommet. D’ores et déjà, nous avons un délégué qui
représente le mouvement syndical au sein du comité
d’organisation.

Propos recueillis par Félix Koffi AMETEPE (Envoyé spécial à Genève)

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