Actualités :: 8 MARS : Femmes du Burkina, prenons notre destin en main !

Trois regroupements de femmes jettent un regard rétrospectif sur la condition féminine au Burkina. Un constat marqué par les traces de la vie chère. L’association Kebayina, l’intercomité des femmes des centrales syndicales et la division femmes et enfants du MBDHP en appellent à une forte mobilisation pour les droits de la femme.

Femmes du Burkina Faso,

A l’occasion du 8-Mars 2008, les organisations sus-citées vous saluent et vous souhaitent une bonne commémoration.

1857-2008, voici 151 ans que les ouvrières du textile de New York ont mené une lutte héroïque pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cette date du 8-Mars est devenue le jour symbole de la solidarité des femmes dans la lutte pour leur émancipation après la proposition de la socialiste allemande Clara Zetkin en 1910. C’est ainsi qu’à chaque 8-Mars, les femmes progressistes dans le monde unissent leurs voix pour dénoncer l’exploitation et l’oppression qu’elles subissent et pour l’avènement d’une société plus juste et prospère.

On note un engouement pour la commémoration de la journée nternationale de la femme au Burkina Faso. Mais la prédominance de l’aspect festif relègue aux oubliettes les nobles fondements de cette journée. Le 8-Mars doit être une journée de réflexion, de bilan, d’engagements et d’actions pour l’amélioration du statut et de la condition de la femme et pour une profonde transformation sociale en faveur du peuple.

Femmes du Burkina Faso,

Au Burkina Faso la situation de la femme demeure préoccupante. 51% des extrêmes pauvres sont des femmes. En plus de cette pauvreté ambiante, les femmes doivent affronter la vie chère et les maladies endémiques telles que le VIH/Sida. C’est dur et très dur actuellement pour les ménages avec la flambée des prix. La grosse boule de savon CITEC qui coûtait 500 F CFA en 2007, est à 700 F CFA actuellement. L’huile a battu le record des augmentations. Le litre d’huile en détail qui se vendait à 600 F CFA coûte 1 000 F CFA. La bouteille Dinor qui se vendait à 750 F CFA, est à 1 250 F CFA. Le gouvernement reconnaît que les augmentations varient de 10% à 67%. Le mécontentement est grandissant au niveau du peuple. Les commerçants qui crient à la traque fiscale, ont manifesté violemment leur désapprobation à Bobo, à Ouahigouya, à Gourcy, à Djibo et à Banfora les 20, 21 et 22 février 2008. Le 28 février, c’était le tour de ceux de la capitale Ouagadougou.

"Le ping-pong"

Le ping-pong entre les autorités et les commerçants et les tentatives de certains idéologues du pouvoir de rendre responsable tout le monde, ne doivent ni nous dérouter, ni nous faire accepter la situation. Tout le monde ne souffre pas de cette valse des étiquettes, bien au contraire, il y en a qui en profite. Ce sont les femmes et surtout les plus démunis qui paient le plus lourd fardeau de cette flambée des prix. De nombreuses familles vont réduire de manière drastique la quantité et la qualité des repas. La tendance aussi sera de réduire l’accès à l’école des enfants. Et bien sûr, les filles seront une fois encore les premières victimes en dépit du tapage médiatique sur la nouvelle réforme.

En effet, à cette rentrée scolaire, le gouvernement a hâtivement lancé une nouvelle réforme du système éducatif qui consacre « l’obligation scolaire de 6 à 16 ans et la gratuité de l’enseignement de base public (du CP1 à la classe de 3e) ». La première phase d’application dans 45 départements montre déjà des failles. Ainsi, les classes de CP1 et de 6e où la réforme est appliquée sont pléthoriques. Voici quelques exemples : au Mouhoun, des classes de CP1 contiennent 200 élèves ; au Yatenga et au Sahel, on dénombre plus de 120 élèves dans des classes de 6e ; à la Kompienga, une classe de 6e compte 250 élèves en double flux. Peut-on obtenir ainsi un enseignement de qualité ? L’arrêté n°94/007 MESSRS/SG qui fixe les effectifs à ne pas dépasser à 70 élèves au premier cycle est ainsi bafoué.

Les cotisations des parents d’élèves étant maintenues et pouvant constituer un motif d’exclusion de l’élève, nos inquiétudes demeurent surtout dans ce contexte de vie chère.

Les autorités ne semblent guère s’émouvoir face à cette misère grandissante du peuple, elles qui ont leurs enfants dans des écoles huppées ou à l’extérieur. Vie chère, conditions difficiles d’étude, bas pouvoir d’achat, rien ne les dérange.

Femmes du Burkina Faso,

Prenons notre destin en main. La situation est préoccupante et nous interpelle. C’est pour toutes ces raisons que les organisations sus-citées vous invitent à réfléchir sur le thème « rôle des parents d’élèves et surtout des femmes en tant que partenaires du système éducatif ».

Femmes du Burkina Faso,

Veillons à une bonne application des parties de la réforme favorables au peuple et dénonçons tout ce qui peut nuire à une scolarisation de qualité. La lutte pour une bonne prise en charge des enfants à l’école ne peut se dissocier de la lutte contre la vie chère. Mobilisons-nous avec les forces vives du pays, notamment les syndicats, les mouvements des droits de l’homme ; les associations

féminines, les ONG de développement, les associations de consommateurs qui se battent pour le progrès et l’émancipation véritable de la femme et de la famille.

Vive le 8-Mars, journée internationale de la femme pour la conquête et l’effectivité de ses droits !

Vive la lutte des femmes au Burkina et à travers le monde entier !

Fait à Ouagadougou, le 3 mars 2008

Ont signé pour :

L’association Kebayina

des femmes du Burkina

Tarra Nacanabo

L’Intercomité des femmes des centrales syndicales

Sanata Béloum

La division Femmes et

Enfants du MBDHP

Maria Bazié

Burkina : « Nous demandons à notre ministre de tutelle de (...)
Burkina/ Rencontre inter-réseaux 2024 : L’élimination des (...)
Burkina : Le Réseau des caisses populaires du Burkina a (...)
Informatique : Rencontre avec Ezequiel Philippe NASSA, (...)
Ouagadougou : CIM METAL SA offre de meilleures (...)
La Poste Burkina Faso : « Malgré la crise sécuritaire, les (...)
Burkina/Aliments pour animaux : La société de nutrition (...)
Forum national de l’eau et de l’assainissement : Des (...)
Caisse nationale d’assurance maladie universelle : Un (...)
Utilisation du gaz butane : Les bouteilles de 1 à 12,5kg (...)
Burkina/Education : 549 établissements scolaires (...)
Burkina/32e AG de la fraternité sacerdotale : Les (...)
Burkina/Police nationale : 745 élèves sous-officiers ont (...)
Tour de la reconquête : Soumaïla Sorgho de l’AJCK (...)
Burkina : Certains quartiers de Ouagadougou (...)
Burkina/ SNC 2024 : Le ministre des transports alerte (...)
Loterie nationale burkinabè : L’enseignant-chercheur Joël (...)
Lutte contre le terrorisme : Les autorités coutumières (...)
Les casinos en ligne : Retrait immédiat pour une (...)
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna (...)
Campagne agricole 2024-2025 : Des « intrants de qualité (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36498


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés