Actualités :: 151e journée de la femme : La féminisation du VIH/Sida au centre des (...)

Le Burkina Faso a célébré le 8-Mars 2008 à Tenkodogo, dans le Boulgou. Ce fut la clôture d’une semaine d’activités de sensibilisation et de dépistage en outre, dans toutes les provinces. Il n’en demeurent pas moins que ces activités se poursuivront jusqu’à la fin de l’année 2008.

Les données de l’annuaire statistique du ministère de la Santé sur les cas de VIH/Sida dans les différentes régions sanitaires montrent que sur 5 144 malades, 64,3% sont des femmes. Tels sont les résultats d’études réalisées au Burkina Faso en 2006. Au plan international et selon l’ONU-Sida, le taux d’infection entre l’âge de 20 et 30 ans chez les femmes est trois (03) fois plus élevé que chez l’homme. Et cela, non seulement à cause des aspects biologiques exposant les femmes à l’infection au VIH/Sida mais aussi à cause des pesanteurs socioculturels ayant pour conséquences l’excision, le lévirat, etc. De plus, la pauvreté et l’analphabétisme augmentent leur vulnérabilité. Autant de raisons contribuant à donner au VIH un visage de plus en plus féminin. C’est face à une telle situation que le Burkina Faso a choisi de célébrer le 8-Mars sous le thème "Femmes et VIH/Sida : la féminisation de la pandémie, les stratégies du riposte", en vue de prendre en compte les préoccupations spécifiques des femmes et leurs attentes en matière de santé, avec le thème international : "investir dans les femmes et les filles".

Pour la ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda/Konkobo, le succès de la lutte contre la féminisation de la pandémie passe par la mobilisation des ressources humaines et financières, par une meilleur définition des priorités, l’adoption de stratégies pertinentes de ripostes, la promotion de la santé de la reproduction. Dans ce sens, elle a rappelé que le 8-Mars est une occasion de réfléchir aux progrès considérables accomplis pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et de se tourner vers de nouveaux défis. Elle a souligné que pour les éditions 2002 et 2003, le Burkina s’était déjà penché sur la problématique du VIH/Sida et que si cette question est à nouveau au centre des préoccupations, c’est parce que ce problème des femmes et des filles est toujours d’actualité. "Les inégalités et divers facteurs de vulnérabilité s’accumulent pour, au final, placer les femmes et les filles face au plus grand danger de contamination", a-t-elle déploré.

De l’avis de la première dame, Mme Chantal Compaoré, il est urgent d’entreprendre des actions vigoureuses et coordonnées pour un mieux-être des femmes et des filles. "Il nous appartient d’assumer nos devoirs de citoyens majeurs, pour répondre à notre profonde aspiration à un développement harmonieux et véritablement solidaire de nos communautés", a-t-elle soutenu, tout en insistant sur ce que la lutte contre la pandémie du Sida doit être un combat collectif. Aussi, a-t-elle salué les efforts consentis par le gouvernement se traduisant par la prise de mesures déterminantes comme l’adoption de programmes de lutte à court et moyen termes ainsi que la réduction des coûts des antirétroviraux. Par ailleurs, elle a invité, les femmes à rester à la pointe du combat déjà engagés par les pouvoirs publics, la société civile et la communauté internationale. "Il nous incombe d’encourager les hommes à prendre leurs responsabilités pour nous prémunir contre les risques d’infection", leur a-t-elle conseillé.

Renforcer les capacités d’auto prise en charge des femmes

Le thème international "Investir dans les femmes et les filles" révèle l’inégalité entre les sexes et justifie la mise en place du fond commun genre, en 2005, d’après le chef de file des partenaires techniques et financier, M. Jules Savaria. En tant qu’ambassadeur du Canada au Burkina Faso, il estime qu’il faut renforcer les capacités d’autoprise en charge des femmes. A ce effet, le gouvernement de la région du Centre-Est, M. Siméon Sawadogo a signalé que le Fond d’appui aux activités renumératrices des femmes (FAARF) a octroyé des crédits à des femmes. Il a aussi relevé qu’au guichet unique que vient d’ouvrir le ministère de l’Emploi, l’aspect genre est spécifiquement pris en compte. Et le secrétaire permanent du CNLS-IST, le docteur André Joseph Tiendrebéogo de confirmer que des études sur le genre ont été réalisées en 2007. Celui-ci dont la structure a été l’une des vingt (20) récipiendaires du 8-Mars a affirmé que : "Nous avons accordé une place de choix à la promotion de la femme". De son point de vue, on peut organiser la lutte contre la pandémie du VIH/Sida sans les femmes,, mais on ne peut la gagner sans elles. La célébration du 8-Mars a été une opportunité pour des associations féminines de recevoir du matériel de travail et de sécurité sanitaire tels des moto-ambalances et des moustiquaires imprégnés.

Aimée Florentine KABORE


Des récipiendaires se prononcent

Mme Fousseni Reine Marie Désirée Daboué Gnogré : Je suis particulièrement heureuse pour cette distinction. Je la dédie d’abord à Dieu à qui reviennent toute gloire, tout honneur, toute louange. Je la dédie également au Président du Faso et à son épouse car c’est par eux que le Premier ministre a été nommé. Celui-ci, à son tour, a nommé le ministre de la Promotion de la femme qui a accepté que je sois décorée aujourd’hui. Je leur dédie cette médaille. Je pense également à mes sœurs de l’Union des femmes du Burkina (UFB) du fait que j’ai été la première secrétaire régionale de l’organisation panafricaine des femmes. Je suis également reconnaissante à mes sœurs du Centre-Est qui ont soutenu ma candidature à cette décoration. Je n’oublie pas ma famille, ma mère et mes frères, y compris mon père, même s’il n’est plus de ce monde. Je pense aussi à mon mari qui m’a soutenu quand j’étais responsable de l’UFB et à mes enfants. En un mot, je dédie cette médaille à tous ceux qui m’aiment et partagent ma joie. Je leur dois tout.

Mme Assétou Nikièma : Je suis vraiment très contente de cette distinction par ce que je sais qu’au Burkina Faso, presque toutes les femmes mènent le même combat. Je suis fière d’avoir été choisie parmi tant d’autres en cette journée mémorable du 8-Mars 2008. J’en rends grâce au Seigneur. Je dédie cette médaille à ma maman, même si elle n’est plus. C’est grâce à ses conseils et à tout ce qu’elle a fait de moi que je suis ce que je suis aujourd’hui. J’en récolte les fruits maintenant et c’est dommage qu’elle ne soit pas là pour en bénéficier. Je remercie toutes les autorités et tous ceux qui m’ont choisi pour cette distinction, pour leur marque de confiance. Cela me donne plus de force pour mieux faire et encore faire davantage.

Propos recueillies
par AFK

Sidwaya

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