Actualités :: Présidentielle de 2005 : l’UNDD et le PDP ont la clé du succès

Après la réaction, à son écrit sur la candidature unique de l’opposition, de Hassane Wérémé, secrétaire national à la communication du PDP/PS agissant cependant à titre personnel, Robert Niangané, militant dudit parti, revient à la charge. Pour demander à son contradicteur de ne pas être plus royaliste que le roi, car s’il a imploré Ki-Zerbo de se ranger derrière Me Hermann Yaméogo, c’est pour empêcher Blaise de franchir la ligne rouge qui conduirait, selon lui, à une guerre certaine.

C’est avec un grand intérêt que j’ai lu l’écrit à titre personnel du grand frère Hassane Wérémé, paru dans l’Observateur Paalga n° 6158 du 08 juin 2004, écrit rédigé en réponse à ma lettre ouverte au Pr. Joseph Ki-Zerbo, président du PDP/PS, parue dans le même journal n° 6154 du 1er juin 2004.

Je voudrais vous remercier, grand frère Wérémé, pour les félicitations que vous m’avez prodiguées, mais aussi vous faire la mise au point suivante :

1. Contrairement à ce que le grand frère Wérémé a dit, je fréquente bel et bien le siège du parti de jour comme de nuit. Et c’est bel et bien là-bas que des camarades m’ont appris que le professeur était souffrant. Mais en toute honnêteté, je dois reconnaître que ce n’est pas M. Wérémé qui m’a filé les informations à ce sujet ; je demande donc au professeur de ne pas lui en tenir rigueur pour cette « fuite ».

2. Ma lettre ouverte est adressée au Pr. Joseph Ki-Zerbo, président du PDP/PS, probable candidat selon moi à l’élection présidentielle de 2005 ; elle n’est donc pas adressée à M. Wérémé, et le professeur est présentement à Ouagadougou et se porte de mieux en mieux selon différents témoignages. Alors, grand frère Wérémé, pourquoi vous mêlez-vous de ce qui ne vous regarde pas ? Vous n’êtes ni le porte parole de Ki- Zerbo ni celui du parti ni même un éventuel présidentiable du PDP/PS. Alors, pourquoi ce zèle ?
Votre comportement ressemble beaucoup à celui d’un courtisan. M. Wérémé, occupez-vous de la gestion du siège du parti et soyez moins royaliste que le roi à l’avenir. Conseil de petit frère.

3. Vous me demandez si l’alternance est une fin en soi ; je vous réponds par la négative. Mais sachez que l’alternance prépare l’alternative ; en réalité, au regard de la situation que vit notre pays, il est pratiquement impossible de passer du régime de la Compaorose (vocable local inventé par le Capitaine Ouali pour définir la mal gouvernance chez nous) à celui de votre alternative. Une transition par un régime d’alternance est indispensable.

Par ailleurs, vos comparaisons avec la situation du Sénégal sont entièrement subjectives et déplacées. En effet, avez-vous fait un petit sondage auprès des Sénégalais pour savoir ce qu’ils pensent de leur régime ? Avez-vous des paramètres sur les indicateurs socio-économiques depuis l’arrivée au pouvoir de Wade et de ses alliés, qui montrent que le Sénégal recule ? Si vous vous basez sur des déclarations isolées et politiciennes de certains leaders politiques sénégalais pour conclure que l’alternance au Sénégal, réalisée en 2000, est un échec, alors vous risquez de tomber tout droit dans les bras du régime de Blaise Compaoré sans le savoir, car un jour, devant notre Assemblée nationale, le Premier ministre a dit que « Le Burkina Faso avance, avance, avance ».

Pensez-vous vraiment que nous avançons ? c’est une déclaration politicienne pour faire plaisir aux touristes et à certains bailleurs de fonds ; jetez un coup d’œil sur le Rapport du développement humain durable 2003 du PNUD, vous aurez la réponse objective sur notre avancement.

Empêcher Blaise de franchir la ligne rouge

4. Je voudrais enfin vous faire observer que l’alternance, même si ce n’est que « le remplacement d’un homme par un autre homme », selon votre définition, n’est certes pas l’alternative, mais ce n’est déjà plus la Compaorose. Et l’alternance sans être une alternative peut nous éviter la guerre si on s’y prend à temps. Regardez ce qui se passe en RDC, en RCI ; souvenez-vous de ce qui s’est passé au Rwanda, au Mali... (Moussa Traoré) ; tous ces pays ont connu la guerre. Certains d’entre eux la vivent toujours malheureusement. Pourquoi ? Parce que tout simplement une même personne a présidé aux destinées du pays pendant 22 ans et au delà.

Après le départ de « l’illuminé », de « l’homme de paix »,« de l’indispensable », la guerre surgit. Alors cher grand frère Wérémé, ne serait-ce que pour éviter la guerre civile à notre pays, que nous aimons tous tant, il faudra vous joindre à ma voix pour que nous réalisions l’alternance en 2005, empêchant ainsi le président Blaise Compaoré de franchir la ligne rouge car depuis 17 ans (1987) il préside aux destinées du pays ; or, 17 ans + 5 = 22 ans + 5 = 27 ans = guerre certaine.

C’est un constat malheureusement sans exception en Afrique. Je suis jeune, notre pays est une nation de jeunes (plus de 60%). Nous ne voulons pas être des réfugiés demain. C’est pourquoi le professeur Ki-Zerbo, j’en suis presque convaincu, nous offrira cette alternance synonyme de paix, qui est à portée de main en faisant cause commune avec Me Hermann Yaméogo.

En 1978, il y a eu une coalition entre le FPV, que dirigeait le Pr. Ki-Zerbo, et l’UNDD de Me Hermann pour réaliser non pas l’alternative mais une alternance ; c’était pour barrer la route au régime militaire de Sangoulé Lamizana : la Lamizanose pour paraphraser le capitaine Ouali. Il y a eu des problèmes et la coalition a échoué. Mais chacune des parties a dû tirer des enseignements. Aujourd’hui, l’enjeu est encore plus noble, car il s’agit de barrer la route à la monarchisation du pouvoir et d’empêcher la rupture de la paix sociale.

Je persiste et signe que Me Hermann Yaméogo avec son UNDD et le Pr. Joseph Ki-Zerbo avec son PDP/PS constituent la clef du succès des démocrates en 2005. S’ils ne se rencontrent pas pour arrêter quelque chose ensemble en vue de barrer la route à Blaise Compaoré, ils auraient objectivement aidé Blaise Compaoré à se perpétuer au pouvoir et en porteront une part de responsabilité.

Pour conclure cette mise au point, cher grand frère, je vous rassure que l’objectif de ma lettre ouverte n’était pas de rendre service à Hermann Yaméogo ni de pincer le PDP/PS comme vous l’affirmez dans votre écrit. L’objectif de ma lettre est de rendre service à toute la Nation, même si pour cela il faut passer par Hermann Yaméogo. Je m’excuse d’avance si mon écrit vous a blessé quelque part.

Salutations militantes.

Niangané D. Robert

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