Actualités :: Salifou Sawadogo, secrétaire à la jeunesse du CDP : "L’opposition cherche un (...)

Présence de plus en plus fréquente de jeunes Cdpistes à l’Assemblée nationale lors des plénières, article 37, révision du code électoral, candidature unique de l’opposition, question de l’alternance en 2005, telles sont quelques questions posées au responsable de la jeunesse du parti majoritaire, Salifou Sawadogo, qui y répond souvent avec quelques piques.

Le 26 avril dernier, lors du vote de la révision du code électoral, on vous a vu à l’Assemblée nationale, entouré de jeunes. N’est-ce pas une présence insolite en ces lieux ?

C’est une présence républicaine, les séances plénières de l’Assemblée nationale étant en principe publiques. Je regrette d’ailleurs que pour diverses raisons, je n’aie pas toujours disposé de temps pour assister aux plénières du Parlement lors de la discussion de textes importants comme ce fut le cas de la modification du code électoral. Il se passe beaucoup de choses à l’Assemblée et il est bon de pouvoir assister aux débats que nos parlementaires y mènent. Pour les jeunes, c’est en plus une excellente occasion de s’informer directement à la source, tout en se formant.

Justement on vous a vu échanger avec ces jeunes, sitôt la loi votée. Que leur disiez-vous ?

Nous regrettions de ne pas pouvoir y venir plus souvent. Ce fut une belle séance au cours de laquelle nous nous sommes convaincus de la pertinence de la modification du code électoral.

Au sujet de cette révision, les avis sont partagés. Vous, qu’en pensez-vous ?

Que les avis soient partagés est précisément le point de départ et la raison d’être du débat. Et c’est dommage qu’une frange de l’opposition ait opté pour la politique de la chaise vide. Ici comme ailleurs, les absents ont toujours tort. C’est l’Assemblée qui est le lieu de débats par excellence et non la Primature ou la maison du Peuple, encore moins la rue. Pour ma part, cette révision vient corriger des imperfections et redresser des injustices qui plombaient lourdement les avancées de la démocratie dans notre pays, au point de biaiser les résultats acquis lors des scrutins électoraux.

Cette révision de la loi électorale fait penser à l’article 37 de la Constitution. Votre commentaire.

Je n’ai pas de commentaire particulier à faire, sinon rappeler deux ou trois choses. Le président Blaise Compaoré est éligible aux termes de la loi. Si une opposition à cette candidature devait exister, le Conseil constitutionnel trancherait et c’est ce que dit notre Constitution. Tout le reste, c’est de la polémique politicienne ; l’opposition, à défaut de battre le président sur la base de son bilan, est à la recherche d’un raccourci incertain.

Je comprends certains d’entre ces opposants, qui se donnent la grosse tête de présidentiable et qui vivent cela au quotidien et ce, depuis des dizaines d’années. La désillusion est et restera grande. Par ailleurs, je prends acte des appréciations qui se développent dans ces milieux qui nous sont hostiles. Pour être franc avec vous sur cet article 37, je regrette que les députés ne soient pas revenus sur la limitation du nombre de mandats comme nous le constatons partout ailleurs en Afrique.

Restons toujours dans la perspective de la présidentielle de 2005. Comment percevez-vous cette échéance qui fait couler déjà beaucoup d’encre et de salive ?

Nous attendons 2005 avec beaucoup de sérénité. Le pays ne peut être livré au désordre et aux fauteurs de troubles, qui travaillent actuellement à se faire peur. Pour l’instant, nous assistons à l’excitation fébrile d’une certaine opposition qui a du mal à réaliser son union. Le socle des regroupements de l’opposition peut se résumer à sa haine viscérale contre le CDP et ses dirigeants, mais ce qui la divise est plus important que les profondeurs de l’océan Atlantique. Chacun d’eux se fait et se veut un véritable chef, et la candidature unique de l’opposition ne peut se réaliser, selon chacun, que si le choix se porte sur sa propre personne.

A défaut, il faut 3 candidats au maximum, avec un rêve à peine voilé d’avoir un report des voix des perdants au profit du premier d’entre eux, dans la perspective hypothétique d’un second tour. Moi, je vais vous dire que ces gens-là ne croient nullement à la démocratie. Vous les prenez un à un, vous constaterez que cette opposition résume l’alternance à la seule éviction du CDP, alors que, pris individuellement, bon nombre de ces partis ne disposent pas d’un programme cohérent de gestion du pays ; les partis se confondent aux dirigeants, qui sont souvent à la base de leurs turpitudes internes.

Avec cette pagaille, ils vont s’étonner que le CDP remporte les victoires à venir. Et il ne leur restera plus qu’à crier à la fraude pour se dédouaner auprès des officines, au plan extérieur, qui les auraient soutenus financièrement et pour se faire victimes auprès de leurs électeurs. Ce disque est, pour notre parti, rayé à jamais.

En tant que secrétaire responsable des jeunes du parti majoritaire, que faites-vous dans l’optique de cette "échéance" ?

Le Secrétariat chargé des jeunes jouera sa partition dans le dispositif d’ensemble que le parti et ses alliés éventuels arrêteront pour la présidentielle. Il n’est pas nécessaire de se répandre ici sur ce que les jeunes se préparent à faire pour contribuer à la victoire du CDP et de son candidat. C’est bon de savoir que nous sommes toujours prêts.

On a l’impression que les militants du CDP, surtout sa frange jeune, sont presqu’aphones sur de nombreux sujets, surtout politiques. Pourquoi ?

L’organisation de la jeunesse n’avait jamais atteint un niveau de raffinement comme c’est le cas depuis le dernier congrès. Ceci explique peut-être cela. C’est peut-être aussi parce que les dirigeants expriment déjà bien les points de vue de la jeunesse. Ce qui est certain, la jeunesse du CDP fera entendre sa voix chaque fois que ce sera utile et nécessaire.

Certains jeunes du CDP estiment qu’il faut aussi renouveler la classe politique, car certains aînés sont devenus des "has been" ; mais surtout il faut du sang neuf pour aider à présider aux destinées du pays. Qu’en pensez-vous ?

Un adage populaire enseigne que ce qu’on a réussi dans la précipitation, on l’aurait mieux réussi en prenant son temps. La gestion du pays n’étant pas une course de vitesse, encore moins une question de personne, il ne faut pas donner dans la précipitation. Chaque chose en son temps et tout le monde mobilisé pour la construction nationale, les choses se feront normalement, sans heurt ni faux conflits de génération.

Que comptez-vous faire pour montrer que la jeunesse cdpiste est dynamique ?

• J’invite les jeunes de notre parti à intégrer et à animer leurs structures spécifiques, à savoir les unions des jeunes, qui sont en train d’être mises en place sur l’ensemble du territoire national. Incessamment, certains d’entre eux seront invités à la première Conférence nationale de l’Union des jeunes du CDP, qui sera un moment important de renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles des Unions dans la perspective d’autres victoires pour notre parti et pour le peuple burkinabé.

Le Burkina Faso est classé avant-dernier sur l’indice du développement humain durable, et dans le même temps, le CDP et son gouvernement, à travers le Premier ministre, déclarent que le pays avance. Quel est votre commentaire ?

Ecoutez, le PNUD, qui est à la base de cette classification qui tient compte de plusieurs paramètres, a mis l’accent sur l’éducation et la santé. En termes simplifiés : vous êtes élève au lycée Zinda en terminale. Sur la dizaine de matières, à supposer que bon nombre d’entre elles soient de coefficient 1 alors que les mathématiques et la physique sont de coefficient 5, quelle que soit la qualité de vos notes dans les "petites matières", vous resterez dernier tant que vous ne brillerez pas en maths et en physique. C’est dans cette situation que se trouve le Burkina Faso.

Mais à y voir de près, notre retard dans ces deux domaines est du fait de nos dirigeants d’après les indépendances. Savez-vous que jusqu’aux années 1980, le taux de scolarisation au Burkina Faso se situait aux environs de 17% ? Cette année, nous avons franchi, dans l’histoire de notre pays, la barre de 50%, avec un taux de scolarisation de 52%. Le CDP a posé comme postulat au développement de notre pays l’accroissement des offres d’enseignement voire la pleine éducation de notre population, et particulièrement de sa frange jeune.

Le CDP a décidé, à travers le gouvernement, que plus jamais un enfant ne devrait être refoulé d’une école par manque de place au CPI et ce, sur l’ensemble du territoire national. Et nous nous attelons à rendre l’école gratuite pour tout petit enfant dans ce pays. Qui dit mieux ? C’est cette vision qui a manqué à nos devanciers dans l’édification de notre pays.

Pour revenir à votre question, j’invite vos lecteurs à parcourir le n° 2244 de JAI du 11 au 17 janvier 2004 en page 68, qui reprend des données de "The economist", de la Banque mondiale et du FMI. Ils y verront une classification des pays africains selon le produit intérieur brut, où le Burkina Faso devance près d’une dizaine de pays. Ce qui, dans une classification mondiale, nous amènerait à devancer une quinzaine voire une vingtaine de pays. Je conclus en disant qu’au Burkina Faso, il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour nous sortir de la pauvreté et le CDP s’attelle à cela ; mais j’affirme que le Burkina avance, et même très bien.

Interview réalisée par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur

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