Actualités :: CENI du Kadiogo : "Le boycott, mode de vote de l’ADF-RDA ?"

L’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), à qui le président de l’Assemblée nationale vient de décerner le maroquin de chef de file de l’opposition, est royalement absente des démembrements de la Commission électorale nationale indépendante de la province du Kadiogo.

Une absence que le député Ousséni Tamboura justifie par le fait que tout aurait été mis en œuvre pour l’en écarter (cf. l’Observateur paalga n°6146 du 21-05-2004). Réplique du député Sawadogo Yamba Malick, président des séances de concertation des partis politiques de l’opposition pour la désignation de leurs représentants dans les démembrements de la CENI de la province du Kadiogo dont nous proposons ci-après la réaction : "L’ADF/RDA a décidé en toute souveraineté de se retirer de la salle de réunions".

Dans vos livraisons du vendredi 21 au dimancbe 23 mai 2004 et du lundi 24 mai 2004, vous avez publié une lettre d’un certain Ousséni Tamboura qui se dit de l’ADF/RDA et qui s’est s’érigé en donneur de leçon de démocratie en foulant au pied le consensus auquel 23 partis de l’opposition contre un sont parvenus dans la désignation de leurs représentants au sein des démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la province du Kadiogo.

On peut comprendre que son prétendu parti, l’ADF/RDA, n’ayant pas réussi à imposer ses vues à la majorité, c’est-à-dire aux représentants des 23 partis de l’opposition présents le 13 mai, le sieur Ousséni Tamboura puisse se sentir frustré. Mais de là à traiter les autres de tous les noms d’oiseaux comme il s’y est plu dans les colonnes de votre journal, il y a un pas qu’il ne fallait pas franchir. A-t-il vraiment besoin de crier à l’extrémisme alors que toutes les occasions ont été données à sa formation politique de participer aux débats démocratiques, qu’il prétend défendre aujourd’hui ?

Un bref rappel des faits permet de démontrer les inconséquences de ce démocrate de la dernière heure, lui qui a eu besoin de la permission de Simon Compaoré du CDP pour figurer sur la liste de l’ADF/RDA par amitié. Respectueux de l’opinion et de la sensibilité des uns et des autres, j’ai personnellement initié une première réunion de concertation le samedi 08 mai 2004 au siège du PAI à Bilbalgo, secteur 02 de Ouagadougou.

A cette rencontre, l’ADF/RDA à laquelle prétend appartenir ce monsieur a été bel et bien représentée par monsieur Jean Auguste Tapsoba. Seulement 12 partis sur 23 répertoriés étaient représentés. Comme l’ont d’ailleurs relevé les journaux de la place, la majorité des partis de l’opposition étant absent ce jour-là, nous avons jugé sage de reporter la concertation au 12 mai au même lieu (date d’ailleurs repoussée au 13 mai toujours pour permettre une large participation).

A cette réunion, le représentant de l’ADF/RDA, Jean Tapsoba, s’est même porté volontaire pour inviter le RDP à se faire représenter à la prochaine rencontre. Le 13 mai 2004, une délégation de l’ADF/RDA y a été conduite par le député Cyrille Goungounga et composée de Philippe Ouédraogo, Fulbert Compaoré et Jean Auguste Tapsoba qui sont tous les aînés du fameux Ousséni Tamboura aussi bien en âge que dans l’ADF/RDA.

Chacun a largement eu l’opportunité de se prononcer sur la procédure de désignation des représentants. C’est ainsi que le porte-parole du PAREN a souhaité que l’on fasse en sorte que chaque parti puisse avoir un représentant au sein des démembrements de la CENI. Après cette proposition soutenue par la quasi-majorité des présents, le député Cyrille Goungounga de l’ADF/RDA a demandé un report de la réunion pour, disait-il, permettre au présidium de faire une proposition qui sera amendée par l’Assemblée.

Mais compte tenu du délai imparti par la CENI, ce vœu a été rejeté. La délégation de l’ADF/RDA a eu le loisir de disposer sans aucun problème d’une suspension de séance de 15 minutes à sa demande ; ce qui lui a permis à la reprise de proposer un autre mode de désignation par consensus ou, le cas échéant, par tirage au sort. N’ayant pas à nouveau eu gain de cause contre le vote à bulletin secret adopté par la majorité, l’ADF/RDA a décidé en toute souveraineté de se retirer de la salle tout en remerciant l’assistance.

Pouvions-nous les empêcher de se retirer ? (Je rappelle à ce Tamboura que ce choix est reconnu par notre constitution). A moins de vouloir chercher des poux sur un crâne rasé, le militant Ousséni Tamboura ne peut pas nous accuser d’avoir délibérément écarté son parti. Nous pensons honnêtement qu’elle est désormais révolue, cette division que l’on veut entretenir à tout prix au niveau des leaders des partis d’opposition à moins que l’accord que ce dernier a obtenu de Simon Compaoré soit un ordre de mission qui a pour objet de détruire l’opposition, en commençant par massacrer l’ADF/RDA.

Il est absurde de vouloir régenter les aspirations profondes des militants, qui n’ont que cure des querelles inutiles, qui ne font qu’affaiblir l’opposition. La mesquinerie et les intérêts égoïstes ont toujours joué contre nous et il est temps que nous nous en passions pour prouver à notre peuple que nous sommes désormais mûrs pour lui proposer une alternative crédible. Il ne sert à rien de vouloir faire le jeu du parti au pouvoir et de prétendre dans le même temps défendre les intérêts de l’opposition et de façon pédante.

Nous comprenons que ce griot de type nouveau, qui soutient les pronostics les plus alarmistes sur le sort des différents regroupements des partis d’opposition, soit déçu par l’adhésion des députés de l’UNDD au groupe parlementaire « Justice et Démocratie » comme cela transparaît du reste de l’écrit qu’il a publié. Sa haine viscérale envers le groupe parlementaire « Justice et Démocratie » peut l’empêcher de voir la réalité en face. Mais de grâce, qu’on arrête d’infantiliser notre peuple. Laissons la démocratie se faire à la base conformément aux aspirations profondes de nos militants.

Arrêtons de vouloir tout régenter selon nos intérêts et nos calculs politiciens. Tout le monde et surtout la démocratie ne s’en porterait que mieux. Si j’ai été bref, c’est pour permettre à vos lecteurs de comprendre ce qui s’est réellement passé. Du reste mon éducation me le commande, sinon Ousséni Tamboura n’a pas le monopole de la vulgarité, lui qui vient de rejoindre le RDA alors que j’y suis né. Mon père y était avant ma naissance. Mais Thomas Sankara disait : « la tragédie des peuples révèlent les grands hommes , mais ce sont les médiocres qui les créent »

Député Sawadogo Yamba Malick

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