Actualités :: Démocratie au Burkina : L’opposition se trompe-t-elle de combat (...)

Dans le combat politique pour tous les coups ne sont pas permis contre l’adversaire. Ceci est d’autant plus vrai que l’on dit que l’homme politique a trois juges "Dieu, sa conscience et le peuple" qui le jugeront non pas sur ses paroles mais sur ses actes. Les politiciens burkinabè y songent-ils ? Il faut croire que non quand on analyse l’attitude de la plupart d’entre eux.

Dans le combat politique, il est important de faire la différence entre ses ambitions nobles qui doivent être basées sur l’amour de la patrie et le désir ardant de servir, de participer à son épanouissement d’avec les motivations bassement matérielles. Celles de se servir et de se régler les comptes.

Un homme politique doit être un exemple de tolérance, de pardon, de réconciliation, de rigueur, mais aussi de respect et de considération pour ses adversaires politiques. Il accepte de reconnaître ses forces et ses faiblesses. L’acceptation de la différence d’idées.

Reconnaître ses défaites et les victoires des autres, garder un esprit de patience et attendre son tour. La présidentielle de 2005 est venue réveiller les appétits de l’opposition burkinabè, surtout sa fraction radicale qui ne jure plus que sur cette élection à venir. C’est devenu une obsession au point que certaines formations n’excluent pas des extrêmes comme la désobéissance civile pour en arriver à leur fin. Ecarter un candidat potentiel très gênant.

Samedi dernier un groupe de partis de l’opposition a tenu une rencontre au cours de laquelle on pouvait percevoir une haine farouche dans les discours des différents intervenants. Avec des slogans du temps de la révolution, la gestion du pouvoir de la IVe République a été dénoncée. Le code électoral voté par l’Assemblée nationale en avril dernier fut rejeté, suivi d’une tentative de démonstration des tenants et des aboutissants de la nouvelle loi.

Ainsi Blaise Compaoré et son CDP ont été lavés et lessivés. Pour les partisans d’une telle vision, il faut abattre le pouvoir en place et tous les moyens sont bons pourvu qu’on y arrive. "Des empêchements absolus" à la désobéissance civile tout ce qui peut susciter le mécontentement et créer le mépris du peuple pour le pouvoir.

L’opinion nationale connaît maintenant ce genre de tactiques et de stratégies.

Le vrai combat doit se mener sur d’autres terrains

"Les partis politiques burkinabè apparaissent comme des instruments de personnalisation du pouvoir". En lieu et place de vrais partis politiques, l’on rencontre des entrepreneurs politiques sans projet de société, en quête de gain. Tels sont les propos du Pr. Augustin Loada, directeur du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD). Cela est une réalité tangible.

Rares sont des partis politiques de l’opposition capables, de présenter un programme de gouvernance quantifiable à même de susciter l’adhésion du peuple. La seule alternative consiste à saper l’image de ceux qui se donnent du mal pour donner au peuple les raisons d’espérer. On ne s’étonne pas que les partisans de telles pratiques se trompent totalement de combat et d’adversaires. Le peuple ne jugera pas les hommes politiques sur la quantité des flèches qu’ils se lancent mais sur leurs actions.

C’est sur le bilan de ses actions et leurs impacts sur les populations. Ce n’est pas Blaise Compaoré qui constitue un obstacle, mais la raison se trouve ailleurs et si l’on cherche bien, on le trouvera coller au bon milieu des instances des partis politiques de l’opposition. Certains partis l’ont bien compris que pour réussir l’alternance, il y a un prix à payer pour convaincre le peuple de leurs capacités à lui donner les bases de son épanouissement.

L’opposition conforte le pouvoir

A l’opposition le consensus et un vain mot. L’union est introuvable. L’opposition burkinabè travaille contre elle-même. Et comme le souligne Laurent Bado : "Ce n’est pas le pouvoir qui est fort, c’est l’opposition qui est faible". Cette faiblesse de l’opposition profite à qui ?

Naturellement au pouvoir en place qui n’a pas besoin de sortir les grands moyens pour remporter les batailles électorales. Et comme l’a dit Halidou Ouédraogo : " L’opposition est en panne d’idées et se laisse aller à des déclarations incendiaires". Au lieu de s’unir pour proposer au peuple un candidat capable de rivaliser avec celui du pouvoir en place, l’opposition passe son temps à chercher des poux sur la tête rasée du CDP.

Le parti au pouvoir sait que tant que l’opposition restera divisée il continuera tranquillement à dormir sur ses lauriers. Parfois il donne même des leçons de bon exemple à l’opposition incapable de voir venir. L’opposition burkinabé est handicapée, incapable de détecter les handicaps des autres. L’élection présidentielle sera pour bientôt et si l’opposition n’y prend garde, elle sera surprise du fait d’avoir passé son temps à faire des déclarations incendiaires à l’encontre de ses adversaires.

Kibsa Karim
L’Hebdomadaire

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