Actualités :: Politique : Recentrer le débat sur la laïcité

La 7e conférence du Médiateur du Faso a eu lieu vendredi 21 mai 2004 à la Caisse générale de péréquation (CGP). Le thème porte sur la réflexion dans le cadre du respect et de la protection du patrimoine national sur les religions. Ce thème a été développé par M. Vincent Foutchantse, religieux membre de la Compagnie des jésuites et directeur du centre Paam Yoodo.

L’esprit des conférences du Médiateur du Faso sur le respect de la protection du patrimoine national veut que les religions soit inscrites au cœur des débats car considérées comme bien commun dont une jouissance confraternelle pourrait entretenir l’esprit de convivialité de la famille-nation du peuple burkinabè.

Pour ce faire, le conférencier a posé comme problématique de départ, la conjuration de l’intolérance religieuse qui débouche facilement sur la violence. Cette problématique appelle la détermination des acteurs au respect et à la protection des religions. "Respecter et protéger les religions incombe aux personnes, aux groupes et à l’Etat", a-t-il déclaré. Le respect et la protection des religions incombent aux personnes du fait du pluralisme religieux qui caractérise notre monde : animisme, catholicisme, Islam.

Dans un tel contexte, chacun a une attitude personnelle par rapport à sa religion ou à sa croyance : "La considère-t-il comme patrimoine à respecter et à protéger ou bien a t-il décidé de prendre ses distances par rapport à la religion de sa naissance ?"

Parler de patrimoine, c’est évoquer le fait que celui qui reçoit un héritage s’engage à le conserver et éventuellement à lui faire remplir sa fonction originelle. Pour le conférencier, à celui qui adhère à une religion, on attend de lui qu’il respecte lui-même cette religion. Outre son attitude à l’égard de sa propre religion, chaque croyant est appelé à se positionner par rapport à la religion de son voisin. "Si ma religion est patrimoine pour moi, celle de mon voisin est aussi patrimoine pour lui, et je sui amené à accorder du poids à cette religion qui lui permet de donner un sens à sa vie."

Le respect et la protection des religions incombent aussi à la hiérarchie et aux leaders qui doivent donner des orientations assez claires et prendre des initiatives pour aider les adeptes à mener une vie confraternelle avec les autres croyants.

La laïcité de l’Etat, un principe de rigueur "interdit".

Enfin, parce que l’Etat a un rôle prépondérant dans le respect et la protection des religions, il lui revient d’affirmer sa laïcité.

Le respect et la protection des religions doivent s’inscrire d’abord dans les lois de l’Etat et particulièrement dans la loi fondamentale qu’on nomme "Constitution". Ce principe de laïcité impose à l’Etat dans ses liens à aucune confession religieuse de façon privilégiée, mieux qu’il doit se tenir à égale distance de toutes les confessions. Pour M. Vincent Foutchantse, l’Etat qui a la charge de promouvoir le bien commun de nation toute entière doit encourager sans discrimination toutes les forces vives susceptibles de contribuer à cette promotion. A preuve, l’Etat du Burkina Faso s’est toujours voulu un Etat laïque depuis la première constitution de 1959.

La constitution de 1991 stipule d’ailleurs : "La liberté de croyance, de non-croyence, de conscience, d’opinion religieuse, philosophie que, d’excercice de culte, de liberté de réunion, la pratique de la coutume ainsi que la liberté de cortège et de manifestation sont garanties par la présente constitution, sous réserve de la loi, de l’ordre public, des bonnes mœurs et de la personne humaine."

L’actualité nous interpelle

Mais tout dispositif juridique a besoin d’être quotidiennement appliqué avec rigueur afin de sanctionner les conduites contraires. L’actualité au Nigeria sur les affrontements interreligieux et le débat en France sur le port du voile sont assés édifiants. Ils montrent que la religion est souvent aux acguêts pour servir à des fins d’opposition ou de division. Pour le conférencier, il convient d’ouvrir l’oeil sur ce qui se passe ailleurs. Pour lui, chaque pays a son histoire et c’est à travers le prisme de cette histoire que les gouvernants de bonne volonté négocient au jour le jour, la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. "Ne condamnons pas trop vite un système comme mauvais, ridicule ou inacceptable.

De même, il serait dangereux de chercher à copier un système sans tenir compte de l’histoire locale." affirme-t-il.

Aucune religion ne pouvant prétendre s’imposer de dominer le social, il importe que chacune apporte sa contribution à la consolidation de la démocratie.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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