Actualités :: Atelier sur la chefferie traditionnelle : Les "bonnets rouges" claquent la (...)
Le Moro Naba Baongho

Le 21 mai dernier, un atelier de validation d’une étude sur le rôle et la place de la chefferie traditionnelle dans la gouvernance au Burkina Faso a tourné court. L’atelier était censé regrouper les acteurs de l’administration, de la société civile et de la chefferie traditionnelle.

"Quelle place la démocratie burkinabè compte-t-elle réserver à la chefferie et aux dépositaires des valeurs traditionnelles ?"

"Quelles concession la chefferie devrait-elle faire à la démocratie s’il y a lieu ?"

"Quelles valeurs ajoutées y apporte-t-elle ?"

"La démocratie qui prône l’égalité des citoyens en droits et devoirs, s’accommoderait-elle de l’existence de sujets ?"

"L"Etat-nation survivra-t-il à la sanctification d’une chefferie ethnique ?"

"Pour ainsi dire, la chefferie traditionnelle est-elle ou devrait-elle être une institution de la société civile burkinabè, de la société politique ou est-elle ou devrait-elle être une institution autonome ?"...

Autant de questionnements qui ont valu au Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) en partenariat avec la Cellule nationale de renforcement des capacités de la société civile, de commanditer une étude sur le rôle et la place de la chefferie traditionnelle dans la gouvernance au Burkina Faso.

L’étude a été réalisée par deux consultants : Albert Ouédraogo et Kologo Bertrand (un consultant indépendant et un chef traditionnel) . Il s’est agi à travers l’étude de "clarifier les diverses interrogations qui tendent pour les unes à diaboliser la chefferie traditionnelle et pour les autres, à l’idéaliser par rapport aux ressources qu’elle apporte dans la préservation d’une paix sociale au Burkina Faso".

Mais l’atelier qui devrait permettre de clarifier le rôle et la place de la chefferie traditionnelle dans la gouvernance au Burkina a tourné court. Contre toute attente, les chefs coutumiers ont claqué la porte.

Pour quelles raisons ? Les chefs coutumiers soutiennent dans une déclaration lue au début des travaux qu’ils ont initié une étude du même genre dont ils attendent les conclusions. Par conséquent, en attendant les conclusions de leurs réflexions, ils estiment que les résultats d’un tel atelier de validation ne les engagent pas. Comme l’a annoncé le président de l’atelier, M. Edouard Ouédraogo à l’ouverture des travaux "dans tous les cas, la chefferie traditionnelle suscite de l’intérêt pour les uns et de la méfiance pour les autres". Il n’a donc pas été possible pour cette fois-ci, sinon de résoudre la question, le cas échéant d’en peser la quintessence comme une question nœudale de la gouvernance au Burkina Faso.

Pour sa part, le PNUD, par la voix de son représentant-résident, M. Christian Lemaire avait salué l’organisation de cet atelier. "Il offre, a-t-il dit, l’opportunité aux chefs traditionnels et autres acteurs de la gouvernance d’échanger en dépit des passions sur la construction d’une nation apaisée en réconciliation avec les valeurs positives de la tradition."

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
rabankhi@yahoo.fr


La chefferie coutumière et traditionnelle s’explique

Monsieur le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique-Burkina Faso

Distingués membres du Centre pour la gouvernance démocratique.

Mesdames et Messieurs

Nous avons reçu votre invitation à prendre part à l’atelier de validation de l’étude sur la place de la chefferie traditionnelle dans la gouvernance au Burkina Faso, de même qu’à l’Assemblée générale de mise en place du Comité national de suivi du code de bonne conduite des OSC.

Par la présente, nous avons l’honneur de porter à votre connaissance qu’une participation conséquente de la chefferie traditionnelle à ces échanges requiert au préalable, une concertation entre les différentes autorités traditionnelles et coutumières du Burkina Faso sur les résultats du rapport qui nous est transmis. .

Monsieur le Directeur exécutif,

Mesdames et Messieurs,

Ces travaux s’effectuent au moment où la chefferie coutumière et traditionnelle du Burkina Faso travaille elle-même à se "définir" et à statuer de façon beaucoup plus précise sur sa place et son rôle dans notre pays. Notre réflexion se mène depuis quelques temps et à ce jour, nous poursuivons nos échanges sur d’importants points traités dans l’étude.

La complexité et la délicatesse de cette question font que nous conduisons ce travail très prudemment et avec tout le sérieux requis

Aussi tenons-nous à porter à votre bienveillante attention qu’en l’absence d’une concertation des hautes autorités coutumières et traditionnelles de notre pays sur les résultats et conclusions du rapport, nous sommes au regret de ne pouvoir prendre part aux travaux dont les conclusions ne sauraient nous engager.

Pour la chefferie coutumière et traditionnelle du Burkina Faso


Le CGD prêt à accompagner les chefs coutumiers

Suite aux controverses sur l’appartenance ou non de la chefferie coutumière et traditionnelle à la société civile, le Forum national de la société civile qui s’est tenu en décembre 2002 à Bobo-Dioulasso avait recommandé la réalisation d’une étude sur la question. Dans le cadre du projet de mise en œuvre des résultats du Forum de décembre 2002, le CGD, en partenariat avec la Cellule nationale de renforcement des capacités de la société civile, a entrepris une étude sur le rôle et la place de la chefferie dans la gouvernance au Burkina Faso, étude menée par le Pr Albert Ouédraogo, enseignant à l’Université et M. Kologo Bertrand, enseignant à la retraite et chef de Nedgo. Afin de valider les résultats de cette étude, le CGD a initié un atelier le 21 mai 2004.

Plus de deux cents participants ont répondu à l’appel du CGD, au nombre desquels des représentants de la chefferie coutumière et traditionnelle, de la société civile, des institutions étatiques, des partenaires au développement, les leaders des caucus et les membres de la Cellule.

Après la cérémonie d’ouverture, les chefs coutumiers et traditionnels, après s’être concertés, ont décidé qu’ils ne pouvaient prendre part aux travaux, faute de concertation préalable entre eux sur les résultats de l’étude menée par le CGD, et compte tenu du fait qu’une réflexion est en cours au sein même de la chefferie sur la question. C’est pourquoi, dans un souci de dialogue inclusif et participatif, le CGD et la Cellule nationale de renforcement des capacités, de concert avec les participants, ont décidé de surseoir aux travaux de l’atelier afin de permettre à la chefferie de mener à bien, en toute sérénité, les travaux qu’elle a elle-même amorcés sur son statut, sa place et son rôle.

Compte tenu de la délicatesse, de la complexité mais aussi de l’importance du sujet pour la gouvernance démocratique dans notre pays, le CGD et la Cellule ne peuvent que souhaiter plein succès aux travaux en cours au sein de la chefferie. Ils se tiennent par ailleurs prêts, si celle-ci le souhaite, à l’accompagner dans sa démarche en lui apportant tout leur concours pour la résolution définitive de la question du statut de la chefferie coutumière et traditionnelle dans notre pays.

Le CGD, une institution impartiale au service du dialogue démocratique !,

En partenariat avec la Cellule nationale pour le renforcement des capacités de la société civile au Burkina Faso

Pour le CGD et la Cellule nationale de renforcement des capacités de la société civile

Le directeur exécutif du CGD

Sidwaya

Burkina : L’Assemblée législative de transition renouvelle (...)
Hommage à Sanné Mohamed Topan, « homme intègre » et « (...)
Politique internationale : Guillaume Soro reçu par le (...)
Burkina/ Côte d’Ivoire : Guillaume Kigbafori Soro va (...)
Burkina/Politique : L’ancien ministre et ancien (...)
Burkina : Les « Exilés forcés du MPSR2 » dénoncent une (...)
An 1 de l’ALT : "Nous devons constamment nous rappeler (...)
Table ronde des acteurs de la société civile sur la (...)
Burkina Faso : Ablassé Ouédraogo "ne se sent nullement (...)
Burkina/réquisitions de citoyens : Le Mouvement BUTS (...)
Burkina Faso : Le gouvernement retire les permis (...)
Situation nationale : « On vous dit d’aller défendre (...)
Burkina / Requisition de voix discordantes : Le Front (...)
Burkina : Tais-toi ou tu vas au front, est-il un moyen (...)
Burkina : « Où se trouve la cherté de la vie ? Celui qui (...)
Burkina : « Les libertés individuelles ne priment pas sur (...)
Burkina / An 9 de l’insurrection populaire : Le (...)
Burkina / An 9 de l’insurrection populaire : « Je refuse (...)
Blessés de l’insurrection populaire de 2014 : « Nous (...)
Gaoua : Le collectif des organisations démocratiques (...)
An 9 de l’insurrection populaire : Que sont devenus les (...)

Pages : 0 | ... | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | 210 | ... | 12495



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés