Actualités :: Halidou Ouédraogo : "La vraie question devrait être comment battre Blaise (...)

En tournée actuellement en France sur invitation de ses partenaires, Halidou Ouédraogo a accordé une interview le week-end dernier à notre rédaction où il fait un tour d’horizon de la situation nationale et affirme que les polémiques sur la candidature de Blaise Compaoré ou la révision du code électoral sont de faux débats, car, dit-il, il revient à chaque force politique de se donner les moyens de conquérir le pouvoir d’Etat, en fonction des règles du jeu.

Quel est l’objet de votre séjour en France ?

J’ai été invité en France par Peuples solidaires, un nouveau partenaire du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) et de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH). Mon invitation va s’échelonner du 6 au 20 mai et je vais répondre à des invitations des sections de cette organisation à travers la France : j’irai à Marseille, Bordeaux, Montpellier, dans des villes de la région parisienne et je rencontrerai des institutions de protection des droits humains et aussi des partenaires ; ce qui constitue une grande opportunité pour nos organisations.

La deuxième partie de mon voyage va se dérouler à Nantes où se tiendra la conférence mondiale des droits de l’Homme initiée par l’UNESCO ; c’est donc un calendrier très chargé. Qui va être mis à profit pour expliquer un peu la situation en Afrique, spécifiquement au Burkina, expliquer ce que sont nos mouvements de droits de l’Homme qui viennent de connaître des rencontres (congrès de l’UIDH) et pour lesquels nous sommes en train de renégocier les financements pour nos activités dans les cinq années à venir.

Nous avons vu aussi que vous êtes invité à Lyon, ville où était le président Compaoré récemment pour recevoir le titre de docteur honoris causa ; que pensez-vous d’abord de ce prix et ensuite, est-ce une manière d’aller porter la contradiction quand on sait que des mouvements alternatifs se réclamant de la mouvance droits de l’homme, ont essayé de s’opposer à la remise de ce prix ?

Notre engagement est global ; il n’est pas réducteur. Nous ne pouvons pas suivre les pas du chef de l’Etat pour porter la contradiction. Parce que le MBDHP, l’UIDH, le Collectif des organisations démocratiques de masse ont des sections, des points focaux dans le monde. Personnellement, je n’ai pas besoin de me déplacer pour cela. A preuve, ce qui s’est passé à Lyon a été querellé par le COFANZO ici, qui comprend le MBDHP. Et c’est à l’image de ce qui se passe au pays ; c’est le MBDHP qui dirige le COFANZO. Et il y avait aussi des organisations françaises comme ATTAC, Survie et d’autres branches d’associations comme la RADHO (Rencontre africaine des droits de l’homme).

Pourquoi ? Parce que ce n’est pas un hasard, quand vous connaissez la figure de Jean Moulin, figure résistante, qui a été arrêté par les Allemands et fusillé. De par son engagement fidèle à la démocratie, aux droits humains, et défendant la France occupée et défigurée. Nous, nous avons un contentieux avec la IVè République. Nous avons connu l’assassinat de votre confrère Norbert Zongo le 13 décembre 1998 et depuis, nous ne cessons de demander que vérité et justice soient faites sur ce dossier. Je pense alors, qu’un récipiendaire de la mémoire de Jean Moulin devrait se plier en quatre pour résoudre une telle question.

Deuxièmement, aujourd’hui, c’est la mondialisation galopante et là je pense que face à cela, nos Etats doivent avoir une politique de sursaut, de défi, pour occuper leur place. Jean Moulin s’était employé à reconstituer son pays et il a perdu la vie pour cela. Mais aujourd’hui, notre pays est fortement engagé dans la mondialisation… Voila quelques aspects que je souligne et qui méritent que le débat soit posé.

Nous ne sommes pas contre la personne de Blaise Compaoré mais contre sa politique, contre l’état de nos institutions comme la justice, contre la politique de la IVè République qu’il impulse. De ce point de vue, je suis avec ceux qui pensent qu’il fallait poser la question. Et mêmes les autorités de Lyon 3 l’ont posée. C’est mon point de vue et je n’insiste pas outre mesure.

Les discours que l’on a entendus où l’on dit qu’au Burkina tout va mal, il y a de la répression tout le temps, c’est l’un des pays les plus pauvres mais le président est le plus riche, …n’est-ce pas un discours excessif… ?

H.O : Le Burkina n’est pas un pays pauvre en Afrique. Ce sont ses ressources et ses richesses qui sont mal gérées. Le Burkina est l’un des pays où le mouvement social est le plus vivant sur le continent ; ce qui explique les libertés que nous avons ; des libertés acquises à la force de la lucidité, du courage, de l’engagement de notre peuple qui comprend plusieurs fractions.

Nous répétons que si nous figurons comme 173 sur 175 dans le rapport sur le developpement humain du Programme des nations unies pour le développement (Pnud), c’est parce que nous avons une mauvaise politique de l’éducation. Si nous avons ce rang, c’est parce que la politique de la santé n’est pas bonne ; c’est parce que 47 % au moins de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais combien de tonnes rapporte l’orpaillage au Burkina ? Quelle est la hauteur des ressources naturelles dont regorge notre sous-sol ? Il y en a beaucoup.

De ce point de vue, on ne peut pas dire que nous sommes un pays pauvre mais un pays qui s’inscrit dans une ligne politique qui domine au plan international, un pays qui a du mal à se recentrer. Sans oublier la question des droits de l’Homme qui est posée. Nous avons 178 exécutions extrajudiciaires, un peu avant et après la mort de Norbert Zongo ; et il faut les liquider. Car un pays qui a une justice indépendante doit s’atteler à cela. Mais nous doutons de l’indépendance de notre justice. Car un pays qui a une équipe gouvernementale solide et une assemblée vivante doit pouvoir résoudre cela. Sinon, ne restons pas sur les images figées de « pays des hommes intègres » car tous les peuples sont intègres et faisons en sorte de faire encore une fois la différence par l’approfondissement du processus démocratique que nous avons imposé en 1991. Et il faut le réclamer pour que notre pays soit vu autrement et puisse faire son chemin.

On peut comprendre que ce soit un combat juste. Mais le discours qui l’accompagne parfois où à longueur de journées, on répète qu’au Burkina rien ne va, ou encore quand certains demandent la suspension d’accords de coopération avec des villes burkinabè alors que l’ on sait que ce genre d’accords a pour acteurs et bénéficiaires principaux les populations à la base qui ne sont pas forcément impliquées dans la politique politicienne…

Nous sommes partie prenante de la question du développement dans notre pays. Mais aujourd’hui, prenez la question du VIH/SIDA, de l’éducation, ou de l’économie tout court. Notre pays émarge beaucoup au fonds global des Nations Unies pour mettre à la disposition des populations les anti-rétroviraux (ARV). Mais curieusement, c’est l’un des pays qui refusent la gratuité des ARV. Alors qu’au Sénégal à côté, le président Wade a indiqué que c’est cela la bonne voie. Au Cap Vert, toutes les femmes enceintes bénéficient gratuitement d’ARV. Mais vous avez lu dans les journaux l’histoire terrible de cette femme qui s’est présentée au dispensaire pour bénéficier d’ARV et la réponse terrible du ministre de la santé ; ce n’est pas normal. Parce que nous recevons beaucoup de moyens, beaucoup d’argent pour lutter contre le SIDA. Le Plan national de lutte contre le SIDA dit que le taux de séropositivité a été stabilisé à 6,5 % ; nous le souhaitons, mais comment le vérifier ?

Si vous prenez l’aspect économique, vous avez suivi le discours de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée où il annonce 6,5 % de taux de croissance et en même temps, nous avons près de 48 % de nos populations qui vivent en dessous du seuil absolu de pauvreté. En ce qui concerne l’éducation, dans le même discours, on est passé de 45 % à 54 %. A ce rythme, dans deux ans, on aura alphabétisé tous les enfants burkinabè. Mais ce n’est pas vrai ! C’est pourquoi il faut quereller tous ces chiffres, quereller les méthodes et chercher la meilleure voie de restitution pour engager les populations autour des problèmes qui les préoccupent.

Il faut que le langage autour de ce qui se passe au Burkina s’article autour de ces problèmes-là, comme la vie parlementaire, la question judiciaire, parce que vous savez que notre justice n’est pas indépendante ; et on tourne sans fin autour de dossiers pendants qui doivent être vidés. Et d’autre part, on voit que si le pouvoir veut, la justice devient très rapide comme en témoigne le dernier procès des prétendus putschistes.

Il y a quand même eu des efforts en la matière comme le soulignait le ministre qui, dernièrement, s’offusquait des discours de ceux qui passent leur temps à salir notre justice…

Il va s’offusquer encore longtemps. On ne passe pas le temps, on travaille ! Lui, il n’est pas le premier ministre de la justice de la IVè République et il ne sera pas le dernier !

Pour vous, il n’y a pas eu d’efforts faits depuis quelque temps…

Des efforts, oui ! Mais nous en sommes tous comptables. C’est parce que nous avons insisté que ces efforts ont été consentis. Est-ce que vous doutez de l’apport du Collectif des organisations démocratique de masse et de partis politiques dans les réformettes qui ont été entreprises au Burkina Faso ? N’eût été la pression exercée par le Collectif sur la Justice, sur l’exécutif, sur l’Assemblée, il n’y aurait pas eu une Commission électorale nationale indépendante (CENI) que nous querellons encore, ni une rentrée de tant de députés de l’opposition à l’hémicycle, il n’y aurait pas ces débats autour de la justice.

Prenez l’affaire Norbert Zongo ; comment expliquez-vous qu’elle n’ait pas pu être résolue pendant les débats lors du dernier procès, où les inculpés ont dit qu’ils connaissent le nom du commanditaire, et les chefs de mission…

Mais il semble que quand on les entendus dans un cadre plus formel, chez le juge notamment, leurs déclarations n’étaient pas aussi affirmatives…

Il faut insister. Car il y a des dispositions pour cela. Quand on fait une dénonciation calomnieuse, quand ce n’est pas vrai, on te sanctionne. S’ils se rétractent, c’est une dénonciation calomnieuse et ils doivent être sanctionnés en conséquence. Il leur appartient de dire toute la vérité car notre peuple attend ce moment depuis six ans.

Mais le président du tribunal a dit que ce n’est pas le lieu et qu’il faut aller voir le juge qui instruit l’affaire. Mais c’était le lieu ; il suffisait de les entendre, de dresser un procès verbal de l’information que l’on a reçue, de le transmettre au juge d’instruction et on continuait le procès en cours. C’est une méthode possible.
Bien sûr, il était président du tribunal, il avait la police des débats…On dit que c’est ceux qui sont assis qui savent lutter mais nous ne sommes pas assis, nous sommes aussi des professionnels de la justice !

Nous ne sommes pas des nihilistes. Nous reconnaissons que le simple fait pour nous de sortir, d’aller et de venir, c’est un progrès. Le fait que je tienne ces propos à votre micro, c’est un progrès. Car il fût un temps où tout cela n’était pas possible. Nous ne sommes pas seulement partisans du succès où nous sommes fiers et absents des échecs. Nous le disons pour que nous puissions aller de l’avant. Peut-être qu’il y a des gens qui ont de la peine à comprendre cela ! Prenez l’exemple de votre collègue L’Observateur qui s’en est pris à moi disant que j’ai de nouvelles positions…

La presse nationale a en effet rapporté ce qui est appelée votre nouvelle position sur l’article 37 à propos duquel vous auriez dit que Blaise Compaoré peut parfaitement se présenter.

Ce n’est pas une nouvelle position. Je suis juriste et je suis responsable de mouvement associatif. Je ne suis pas politique. Et si je suis politique, c’est effectivement dans ce cadre de mon combat de la société civile. Il n’y a rien de contradictoire. Cela veut dire que je peux donner mon point de vue sur une question juridique. Et je le donne. Avant de dire cela à Ouahigouya, je l’ai dit au journal Sidwaya. J’ai eu l’honneur d’être invité par Sidwaya et j’ai dit que rien n’empêche le chef de l’Etat actuel de se représenter si tel est son souhait parce que la loi ne lui interdit pas de se représenter.

Je pense que dans une loi il y a des principes et chaque loi doit être interprétée dans l’esprit et la lettre. Il ne faut pas dire que cette disposition de l’article 37 a été adoptée dans un moment de pression. Car même si elle a été adoptée dans un moment de pression, il faut l’interpréter telle qu’elle est et avancer. Il faut s’en prendre à ceux qui n’ont pas été vigilants à l’époque pour dire que la disposition qui limite le mandat à deux séquences de cinq ans est immédiatement applicable. Mais du moment que l’on n’a pas été vigilant, il faut réengager le combat pour que l’on introduise cette disposition qui dit que ce volet s’applique au présent mandat.

On a vu la même chose au Zaïre où Mobutu a limité le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois et il a dit que cette disposition ne s’applique pas à lui. Mais nous, nous n’avons pas dit que cette disposition s’applique à Blaise Compaoré ! Dire cela, et le répéter à Ouahigouya et dans d’autres endroits, ne constitue pas une nouvelle position. Est-ce que j’avais dit avant qu’il ne pouvait pas se présenter ? Moi j’ai une position qui consiste à dire qu’il est défaillant dans la situation que nous avons vécue entre 1998 et aujourd’hui ; et je le dis toujours.

Autrement dit, l’opposition fait un faux procès ?

Je pense que oui ; l’opposition fait un procès ! A mon sens, il faut poser la question autrement, par exemple, comment allons-nous faire pour battre Blaise Compaoré ? Il y a plusieurs manières. Je respecte le choix de l’opposition et si elle se considère comme une vraie opposition, elle doit se donner les moyens de battre Blaise Compaoré. Pourquoi par exemple la candidature unique ne peut pas être une solution acceptée ? Alors qu’ils savent très bien que s’ils vont à quatre, cinq ou six, Blaise Compaoré passera s’il se présente et je pense qu’il va se présenter.

Et si l’opposition présentait le président du MBDHP ?

Mais le président du MBDHP est interdit de se présenter. Le MBDHP n’est pas un mouvement qui vise à conquérir le pouvoir ; c’est un mouvement non gouvernemental, fourre-tout, où il y a des militants de l’opposition, comme il y a des militants du pouvoir…

La question peut être formulée autrement : est-ce que M. Halidou Ouédraogo peut démissionner du MBDHP et se présenter à la présidentielle au nom de l’opposition ?

Non. Parce que j’ai beaucoup de travail au MBDHP. J’ai du travail qui m’occupe et il y en a même qui me conteste de jouer ce rôle.

Est-ce que vous croyez vos compagnons de lutte du Collectif capables de s’organiser autour d’une candidature unique ?

Je ne suis pas juge et comptable de ce que fait l’opposition mais je souhaite, et je pense qu’elle aura beaucoup de chance de se poser la question comment battre Blaise Compaoré. Moi, je peux leur proposer des candidatures uniques mais je n’ose pas. Supposons que l’opposition se mette autour de la candidature de Joseph Ki-Zerbo, il y a de fortes chances qu’elle aille en avant. Mais une telle proposition va être querellée ! On va me dire de quoi je me mêle !

Est-ce que d’une manière générale, la théorie, ou la logique d’une candidature unique est la solution quand on sait que même en cas de succès, il y a de grosses difficultés pour gérer le pouvoir ?

L’opposition compte plusieurs partis politiques : il y a le G14, la COB, les partis signataires du mémorandum, etc. Elle est donc composée de plusieurs partis. Je ne veux pas donner de leçons mais si elle arrive à arrêter une candidature unique, il n’y a pas de problème. Mais vous voyez que du moment que cela paraît impossible, des regroupements comme l’Opposition burkinabè Unie (OBU) disent qu’ils ne sont plus partie prenante.

Il y a des voies qui peuvent donner une chance pour assurer l’alternance. Et nous de la société civile, nous sommes pour l’alternance et nous pensons aujourd’hui que la politique de Blaise Compaoré est telle que s’il y a une bonne politique qui vise à l’alternance, cela peut marcher. Quand je dis cela, on me répond que j’ai dit qu’il faut aider Oumarou Kanazoé qui est proche du pouvoir. Mais, moi, je ne suis pas un opposant au pouvoir. Et c’est dans quel contexte que j’ai parlé de Oumarou Kanazoé ?

J’étais à Ouahigouya pour une conférence sur la corruption et la société civile. Mais dites-moi aujourd’hui, quand vous faites l’analyse des forces économiques et sociales de notre pays, où mettez-vous Ouamarou Kanazoé par rapport à l’Agha Khan, à Vivendi, à France Télecom, etc. ? Est-ce qu’il s’est porté adjudicataire des privatisations ? Non ! Pourtant, il apparaît comme un bourgeois national, qui a fait ses preuves. J’ai pris récemment la route Ouaga-Kampti et j’ai fait quatre heures ; alors que je me souviens du temps, en 1978, où j’étais juge à Gaoua et je faisais une journée pour rallier Ouaga…C’est Kanazoé qui a fait cette route ! Qu’est-ce qui s’est passé pour la route Ouaga-Bobo avec Razel ? Qui a sous-traité avec Razel ?

Ceci, pour dire que Oumarou Kanazoé peut apparaître comme un bourgeois national qu’il faut pousser. Est-ce que dire cela est un mal ? Si j’ai à pousser quelqu’un, c’est lui et pas Vivendi ou France Telecom ou l’Agha Khan dans SOSUCO ou Air Burkina ! Qui est extraverti par rapport à cette situation ?

L’Observateur Paalga, au lieu de s’agiter, devrait se calmer et retracer mes propos dans un cadre précis. Je ne veux pas de bagarre avec la presse et je ne veux pas non plus qu’une partie de la presse me détruise gratuitement.

Moi, je n’ai pas de nouvelle position. Je crois que je suis la personne qui, depuis que les Burkinabè la connaissent, soit la plus constante dans ses idées, et mieux, dans ses actes. Et par rapport à la situation politique, j’ai payé le prix depuis 1983, et mes amis ont payé le prix en 1980. Et aujourd’hui, nous continuons de payer le prix.

Mais on voit des individus qui changent leur veste à tout vent, aujourd’hui ils sont ministres, demain, ils sont dans l’opposition, après-demain, ils sont dans la société civile, un autre jour, ils sont situationnistes, et ils veulent vous donner des leçons ! Cela, je ne l’accepte pas. Il faut accepter que le combat citoyen est un combat qui peut être mené par tous les citoyens. Le combat politique intéresse tous les citoyens. Il y a plusieurs politiques et les citoyens restent libres de donner leur point de vue par rapport à telle ou telle question.

Alors, on ne peut pas me soupçonner d’être aujourd’hui de collusion avec Blaise Compaoré et son régime. On a rasé la tête à qui ? C’est à un journaliste de L’Observateur Paalga ? Ils parlent de schisme. Schisme par rapport à quoi ? Ils parlent des individus mais moi, je ne raisonne pas en individus ; je raisonne dans le cadre d’organisations, et à ce que je sache, il n’y a pas de germes de schisme au niveau du Collectif. Le Collectif reste lui-même, autour de son action citoyenne : la réforme de la justice, la protection des droits de l’homme, les réformes institutionnelles.

En son temps, j’avais dit que même cette CENI n’était pas indépendante. Le MBDHP a été écartée de la surveillance des élections de mai 2002 ; mais l’opposition y est et nous ne lui reprochons pas d’y être ! Aujourd’hui encore, je dis que le fait de ramener l’administration territoriale dans le processus électoral est une erreur. Mieux, je dis qu’il faut revoir carrément cette CENI.

Parlons des candidatures indépendantes. C’est encore une pomme de discorde ; mais moi, je pense que c’est une bonne chose. Et toutes tendances confondues, on devrait militer pour cela mais, aussi bien l’opposition que le pouvoir, sont contre ces candidatures. Alors, il faut me laisser en paix !

L’autre sujet de débat et de discorde de la classe politique actuellement, s’est la révision du code électoral justement, quelle est votre position sur cette question ?

Je dis et je répète que je m’engage globalement. Les modes de scrutin, à la majorité simple ou qualifiée, au plus fort reste ou à la forte moyenne, sont tous des modes de scrutin. Il n’y a pas de grand ou de petit parti politique. Et quand on est un parti politique, on est né pour conquérir le pouvoir et il faut se donner tous les moyens pour faire face à toutes sortes de dispositions qui vous amènent au pouvoir. Tous les partis doivent se dire qu’ils sont égaux et ils doivent se donner les moyens pour faire face à toutes les situations.

Je crois que le souci N° 1 de tout parti politique doit être la transparence électorale, la surveillance des élections, la nature et le caractère de la CENI, les candidatures indépendantes. Quant aux modes électoraux, cela a toujours existé dans les constitutions. Mais des voix s’élèvent pour dire que si on adopte certains modes électoraux, on n’aura pas assez de députés. Qui n’aura pas assez de députés ? Demain, l’UNIR/MS, l’UNDD ou l’ADF/RDA peut être majoritaire. Il suffit de se donner les moyens pour être majoritaire. C’est vrai qu’il leur manque de l’argent, mais ils n’ont qu’à chercher. C’est vrai, l’administration, l’Etat est omnipotent, autoritariste ; et nous sommes avec eux pour lutter contre cela. Mais il faut ajouter à cela plusieurs choses : un programme politique, etc.

Pour moi, tous les partis sont de grands partis. Je ne suis même pas pour que l’argent du contribuable public finance les partis politiques. Si vous êtes un parti politique, vous devez chercher les moyens pour vous réaliser. L’argent du contribuable doit être mis dans les hôpitaux, dans l’éducation ; ce que ne fait pas non plus la IVè république et nous le lui reprochons.

On a l’impression que vous avez un peu de dépit amoureux envers vos compagnons du Collectif…

Pas du tout. Au contraire ! Je dis que le Collectif est le Collectif. Il n’y a pas de signe de scission car il est encore vivace. Je renvoie les uns et les autres à la dernière commémoration de l’assassinat de votre confrère. C’est le pays réel qui était debout. Nous, nous ne manifestons pas seulement à Ouagadougou mais à l’intérieur et à l’extérieur du pays. C’est seulement les gens qui veulent nous mélanger qui trouvent des scissions. Ils n’ont qu’à nous rencontrer comme vous le faites et nous allons tout leur dire. Avant de quitter Ouaga, j’ai donné des directives aux vice-présidents avec qui j’ai échangé et ils vont se réunir pour féliciter Norbert Tiendrébéogo d’avoir été libéré, et pour faire le point sur le procès. Et nous avons pris position le 5 avril sur ce procès.

Je n’ai pas de dépit et je n’en ai pas le droit. Le Collectif, c’est un gentleman’s agreement qui n’exclut pas des discussions. Mais j’interdis à des gens qui ne comprennent pas les problèmes du Collectif de trouver des poux sur la tête des membres du Collectif. Voila le problème et il est très simple.

Est-ce que le fait que des putschistes ou des candidats putschistes comme Ouali se réclament de l’affaire Norbert Zongo ne vous interpelle pas particulièrement ?

Pas du tout. C’est vous qui dites qu’il est candidat putschiste. Moi, je n’étais pas à Ouaga lors de l’enterrement de Norbert Zongo mais Ouali a dit qu’il était sur le pont Kadiogo avec le cortège. Il a eu un réflexe citoyen car il est indigné par ce qui était arrivé à votre confrère. On nous a demandé si on peut infiltrer le Collectif pour faire un putsch ; nous disons que nous lançons nos appels à tout le pays et si des militaires viennent aux marches du Collectif, honneur à eux. C’est parce qu’ils veulent la justice, la vérité et la réconciliation nationale ; mais nous ne pouvons pas dire que c’est tel ou tel militaire car ils ne viennent pas en tenue.

Que Ouali et les autres se soient réclamés de l’affaire Zongo pour intenter une action, c’est leur décision mais pas celle du Collectif. Cela veut dire qu’ils attirent l’attention de la IVè République pour qu’elle corrige la situation qu’ils connaissent.
Et moi, j’ai dit que je ne crois pas en ce putsch et jusqu’à présent je reste sur ma position.

Les principaux suspects ont quand même avoué…

Ils ont avoué...Dans quelles conditions ? Vous connaissez la pratique des coffres. Vous oubliez ce qu’on a fait à Dabo Boukari, à Guillaume Sessouma.

Ou alors, vous voulez dire qu’ils n’étaient pas lucides, responsables de leurs propos…

Si. Ils étaient tous lucides. Sauf peut-être Konfé qui présentait quelque signes un peu inquiétants. Ils ont posé des problèmes concrets à propos de l’armée, de leurs responsables et de la justice.

Ce qui les autorise alors à faire un coup d’Etat ?

Dans la citoyenneté, il y a plusieurs sortes d’individus. En tout cas, j’ai dit au procès que nous ne sommes pas des putschistes et on ne peut pas infiltrer le Collectif au hasard. Ouali, je ne le connais pas. Dans l’armée, il y a toute sortes de gens. Commet les autres sont venus au pouvoir ? C’est par des putschs ! Ouali est leur compagnon. Alors, posez-leur la question, plutôt qu’à moi. Ouali est du sérail et moi je ne suis qu’un civil.

Il est quand même difficile de dire que l’on ne croît pas au putsch malgré les aveux des auteurs comme Ouali mais par contre soutenir les prétendues motivations et les révélations de ces auteurs …

Moi je dis ce que je pense, à partir de faits donnés. Avez-vous oublié l’affaire Bélemkoabga et les fusils de Eyadema pour renverser Blaise où j’étais au centre ? Ou encore l’affaire des 100 millions de Bédié que j’aurais pris pour renverser Blaise ? Ou encore les procès de décembre 1999 où les dirigeants du Collectif ont été amenés devant le tribunal pour tentative de putsch, etc. etc. ? Je dis que nous ne sommes pas putschistes mais on a voulu nous coller cela sur le dos. Il y a des apprentis sorciers qui s’amusent à cela !

Moi je ne crois pas à ces choses-là. La preuve, on commence à dire que Blaise Compaoré va les rencontrer. Il va les rencontrer pour faire quoi ? Il les a fait condamner ! Il n’a qu’à les laisser purger leurs peines et prendre des dispositions pour user de son pouvoir discrétionnaire pour les gracier par la suite s’il veut…

On dit aussi qu’il avait déjà reçu Ouali bien avant la tentative de putsch...

Moi, je ne sais pas. C’est une cuisine interne. Je sais seulement que Ouali a dit qu’il connaît le commanditaire du meurtre de Zongo, il connaît les chefs de mission, i n’a qu’à réfléchir à plusieurs fois avant de le rencontrer. Si je dis qu’il veut les rencontrer pour qu’ils ne parlent pas, qu’allez-vous dire ?

Ouali a aussi dit qu’il y avait des troupes burkinabè massées à la frontière, prêtes à attaquer le Togo ; on sait aujourd’hui ce que cela vaut comme révélation…

Vous savez la question de la sécurité dans la sous-région, est une question complexe. Regarder les débats autour de la situation en Côte d’Ivoire, les débats soulevés à propos de ces militaires togolais ou béninois ou nos propres militaires. Il faut que nous citoyens, nous leur disions que nous voulons la paix, la justice sociale, pour que l’on puisse travailler à l’intégration de nos Etats, pour que l’on puisse faire bloc contre les forces dominantes qui sont de beaucoup dans la situation que nous vivons.

La colonisation, c’était hier mais aujourd’hui, c’est nous qui sommes responsables. Il faut faire en sorte que nous sortions de ces troubles et que nous puissions construire la démocratie. Je dis que tous les fils du Burkina Faso, et tous les Africains ont leur place dans la construction du développement. Mais donnons-nous les moyens pour que cela soit possible, au lieu de nous entretuer, au lieu de raconter des histoires.

Vous avez annoncé au début de l’entretien que vous partez à Nantes pour une conférence sur les droits de l’homme. Après la tenue du procès et les avancés que l’on a enregistrées, quelle image donnez-vous de la situation des droits de l’homme au Burkina où il n’y a pas de prisonniers politiques...

Et les exécutions extraordinaires ?

Les forces de l’ordre non plus ne sont pas à l’abri d’attaques violentes...

Je note que leur patron, le ministre Bassolé, vient de passer à un cran supérieur, en demandant un hélicoptère. Je pense qu’il faut demander autre chose. Nous continuons dans la surenchère. Il a obtenu plus de deux milliards de l’Assemblée pour cela, je ne sais pas si l’hélicoptère est compris ou s’il vient en sus, mais je dis que ce sont des positions incohérentes. Comment un parlement peut accorder tant de facilités à un individu qui depuis cinqàsix ans, fait preuve qu’il ne peut pas lutter contre le banditisme. S’il ne peut pas, on le remplace.
Vous avez vu les dernières sorties avec les mutilations des filles, les cadavres…

On a pu arrêterlesauteurs présumés…

Je voudrais être aussi optimiste que vous. Il est sous les verrous mais cela ne veut pas dire que c’est lui le vrai coupable. Cette affaire, c’est trop gros pour ce garçon.

Vous avez certainement vos preuves…

Je n’ai pas de preuves mais je pense que c’est plus gros que cet enfant. Parce qu’il s’était rendu coupable d’une autre affaire de ce genre, l’affaire Mme Aminata (pour l’assassinat de son enfant) où nous mon mouvement a exigéqu’ilsoitjugé et il s’en est sorti avec un homicide involontaire. Je pense qu’il y a des complicités insoupçonnés et insoupçonnables.

Pour répondre à la question, je dirai que nous souhaitons que l’image de notre pays s’améliore et nous travaillons à cela. Mais en l’état actuel, la question des droits de l’homme reste mauvaise.

Une question que notre confrère Sidwaya a posée dernièrement à M. Sagnon, c’est celle concernant les coupes que vous avez lancées ces derniers temps ; quelles en sont les motivations ?

Je pense que vous ne suivez pas l’évolution des choses. Il faut vous rappeler que le premier secrétaire aux relations extérieures du MBDHP et de l’UIDH, Aimé Nikiéma, est décédé dans
un accident en 1992. Il faut honorer la mémoire des valeureux fils de notre pays. Et est mort avec lui, Traoré Youssouf, le président de la section de la Bougouriba. Pour Aimé Nikiéma, le MBDHP et l’UIDH ont créé la Fondation Aimé Nikiéma des droits de l’Homme. Pour Youssouf Traoré, nous avons créé la « Coupe de la liberté Traoré Youssouf » depuis 1992. Et cette coupe-là se joue dans le sud-ouest ù il exerçait. Et en ce moment, nous sommes en train de discuter avec les Nations Unies, le PNUD notamment, pour en faire une coupe nationale.

Toujours dans le but de valoriser l’exemple positif et de garder la mémoire de nos militants. Dans ce cadre-là du reste, tous les programmes de RFI soutiennent ces opérations et ils ont même fait des cotisations pour cela. Je vais sans doute les rencontrer. Nous sollicitons aussi des opérateurs économiques.

La coupe que nous avons initiée à Arbollé a été faite à la demande des enfants de ce petit village de 8000 habitants à 80 km de Ouaga. « Le Pays » a dit que nous venons de lancer une coupe, mais cela ne s’est pas passé comme ça. Au départ, c’était une affaire de sorcellerie dont on accusait la mère d’un de nos militants. Nous sous sommes insurgés et avons voulu intenter un procès. Les villageois en sont arrivés à prendre conscience de la gravité de l’acte et ont ramené les femmes au village, avec l’appui des couches sociales. Au dénouement, les enfants ont demandé un ballon et nous nous sommes débrouillés pour lancer une coupe. Chaque année il y aura une édition de cette coupe.

Nous, nous ne sommes pas comme ces membres du gouvernement qui ont les moyens, qui initient des coupes gigantesques qui regroupent les gens au hasard. Notre initiative procède d’une bonne intention, ce n’est pas électoral ; nous n’avons pas de mandat à briguer.

Que pensez-vous du retour en grâce de la Libye au plan international. Est-ce que le Burkina n’a pas eu raison trop, au regard surtout des critiques acerbes de certains observateurs nationaux et internationaux sur sa diplomatie avec ce pays ?

Il faut plutôt me demander si nous, nous n’avons pas eu raison trop tôt, puisque vous parlez à un récipiendaire du Prix international Kadhafi des droits de l’Homme. Le prix était d’un montant de 250 000 dollars et a aidé à construire plusieurs sections de l’UIDH. A l’époque, nous avions aussi bénéficié d’une subvention américaine d’un montant de 400 000 dollars. Quand les promoteurs du prix Kadhafi (qui comprend aussi des pays européens) nous ont dit que le prix se remettait à Tripoli, nous avons dit que nous acceptions d’aller le recevoir.

Mais les Américains nous ont écrit pour demander de choisir entre leur prix et celui de Kadhafi. C’était en 1994 et j’ai encore les lettres. Je leur ai répondu que nous n’avions pas demandé le prix Kadhafi mais que nous l’acceptions parce qu’il nous a été offert. Nous avons préféré le prix Kadhafi, d’un montant moindre, et j’ai dit aux Américains que je leur rapatriais leur subvention. Mes raisons étaient que Kadhafi est un africain, la Libye est en terre africaine et le prix a été donné à l’UIDH. J’ai dit aux Américains que je ne leur demande pas ce qu’ils ont fait au Vietnam, tout comme je ne leur demande pas ce qu’ils font en Irak ou en Palestine. Si aujourd’hui on propose le prix Kennedy des droits de l’Homme à l’UIDH, elle ira. Cela procède de notre volonté de nous soustraire des querelles que nous ne comprenons pas.

Et depuis, nous avons travaillé à briser l’embargo, jusqu’au sommet de Ouaga, où l’Etat a pris aussi cette position. Mais nous nous sommes rencontrés plusieurs fois à Tripoli où nous nous côtoyions avec les délégations officielles du Burkina et d’ailleurs. C’est nous qui pouvons dire aujourd’hui que le Nord et les Africains doivent nous redonner la pierre blanche de la vérité. Car contre vents et marées, nous avons préféré 250 000 dollars à 400 000. Et nous avons été courageux car pour cela, l’UIDH n’a pas été financé pendant de longues années. A chaque fête de la Libye, je suis invité et j’y vais. Et quand nous partons, nous n’avons pas les mêmes avantages que les autres.

On n’a pas beaucoup entendu l’UIDH à propos du dernier rapport des Nations Unies sur la situation en Côte d’Ivoire…

Il faut souligner que l’UIDH, avant même les marches avait pris contact avec ses sections en Côte d’ivoire, pour leur demander de travailler à apaiser la situation. Nos sections, c’est pas seulement la LIDHO mais aussi le MIDH et deux mouvements de la jeunesse. Ce travail a été fait par les sections. Il y a quand même eu la marche. Nous avons sorti une déclaration qui condamne fortement ce qui s’est passé. Parce que nous sommes des marcheurs. Nous savons que la marche fait partie des B A BA de la liberté et nous, nous ne comprenons pas que l’on puisse tirer sur des marcheurs, pour rester au pouvoir. Nous avons dénoncé cela.

Deuxièmement, à la découverte du rapport des Nations Unies, nous sommes encore plus enclins à dénoncer cela. Parce que ce qui s’est passé n’est pas normal. Nous disons que Gbagbo a mal géré la crise. Cependant, il faut reconnaître qu’il a été l’objet de plusieurs tentatives de déstabilisation, parfois venues de l’extérieur, mais aussi et de l’intérieur. Cela aussi, nous l’avons dit et dénoncé.

C’est pourquoi nous gardons confiance et nous continuons au moins trois projets que nous avons lancés en direction de la Côte d’ivoire. Nous avons envoyé une mission du 21 au 30 décembre 2003, nous avons un projet « 7 femmes pour la paix en Côte d’Ivoire », nous avons un troisième projet d’investigation sur les violations des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. La première étape de ce projet est bouclée et porte sur l’impact de la crise ivoirienne dans les pays de la sous région que nous allons réceptionné bientôt. La deuxième étape sera de se rendre en Côte d’Ivoire pour investiguer à propos de toutes les violations de droits humains depuis Yopougon ou même avant, jusqu’aujourd’hui.

Nous faisons cela avec les moyens de bord. Mais nous, nous ne sommes pas comme ces hérauts des droits humains, qui donnent des leçons. Vous savez combien de fois nous sommes intervenus en Côte d’Ivoire, pour libérer même Gbagbo et Guillaume Soro à l’époque. Nous sommes très disposés pour arriver à une solution. C’est dans cet esprit que nous avons fait la même chose au Sénégal, pour libérer Wade, que nous avons envoyé Obasanjo et Amadou Toumani Touré au Burundi en 1995.

Nous sommes donc une force que les Etats tentent de diminuer mais que les populations citoyennes soutiennent des deux bras, ainsi que les médias.

Interview réalisée par Lefaso.net

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