Actualités :: A l’audience : Talibé et voleur naïf

Pafadnam Rasmané est un jeune talibé de quinze ans confié à un marabout à Ouagadougou. Selon ses déclarations, il se devait de mendier pour manger. Une fois, de passage devant une boutique, il vit un vélo garé non fermé.

Il s’en saisit et prit la route du bercail avec pour objectif d’aider son père à cultiver car la saison des pluies avançait. Il dit passer la nuit à Korsimoro et le lendemain matin, arrivé à Kaya il se rendit au marché afin de vendre le vélo. Vu son âge, ses hésitations, les acheteurs revendeurs le signaleront à qui de droit. A la barre, Rasmané ne pouvait lever la tête et regarder les juges. Deux mois de prison avec sursis ont été requis contre lui avec conseil de rejoindre très vite son père.


Drôle de marchandage

Berra Diandé et Yéro Diandé sont cousins. L’un est poursuivi pour vol de sept chèvres et l’autre pour recel de sept chèvres. Selon Berra, il devait à Yéro, la somme de 30 000 F CFA. Il va en brousse, utilise des feuilles fraîches pour attraper sept chèvres venir les remettre à Yéro pour quitus afin qu’il les vende et s’il y a un plus pour lui, tant mieux.

Yéro qui est boucher emmène cinq chèvres au marché et est pris par le propriétaire qui était à la recherche de ses bêtes depuis six jours. C’est ainsi que Yéro lui dira que les deux autres chèvres sont au domicile et alla les détacher pour lui. Pour le parquet une chèvre ne coûte pas aussi bas, surtout que c’était sept chèvres à 30 000 F CFA et quelle que soit la dette, le deal est perceptible.
Bien que Yéro jure sur le Coran qu’il ne savait pas l’origine douteuse des bêtes, il en a pris pour six mois fermes et 50 000 F d’amende alors que Berra en a eu pour six mois.


Comme quoi c’est parce qu’il y a des receleurs qu’il a des voleurs.

Sambo et Togué sont allés rendre visite à l’enfant de leur tante qui était malade. A leur retour, ils bifurquent chez Adama pour acheter de la cigarette et des gâteaux et rentrent chez eux deux jours plus tard. Adama les convoque à la police parce qu’après leur passage dans la nuit, neuf chèvres ont disparu. N’ayant pas fourni des preuves, les présumés coupables ont été relaxés pour infraction non constituée.


Relaxé pour défaut de prescription

Amado a assigné Soumaïla Derra pour abus de confiance portant sur la somme de 500 000 F CFA. Cela date de trois ans au moins. Selon Amado, il travaillait avec le père de Soumaïla depuis au moins une quarantaine d’années en lui livrant des bêtes qu’il revendait dans les pays côtiers et lui remettait son dû.

Une fois, le fils Soumaïla sollicita ses services et il n’y vit pas d’inconvénient. Une fois de retour, le fils ne lui remit pas toute la somme et lui restait redevable de 350 000 F CFA. Un jour, le vieux Amado émet le souhait de s’acheter une YAMAHA.

Soumaïla qui en fournissait lui fit comprendre qu’il fallait au moins 500 000 F CFA pour avoir le générique au Nigeria et emporta un taureau du vieux qu’il vendit pour compléter la somme. Selon Soumaïla, de retour du Nigeria, ils furent braqués au Bénin le 14 janvier 2004.

Depuis lors, le vieux qui ne voyait pas la moto ni son argent l’assigna devant le tribunal. Soumaïla reconnut devoir mais demande un peu de temps pour rembourser. Pour le tribunal, le délai de prescription est dépassée et le vieux Amado a été invité à procéder autrement en saisissant l’huissier pour se faire rembourser.


Un duo infernal

Rasmané Ouédraogo se dit charretier. Déjà condamné à 7 mois de prison pour vol d’une télé, il avait purgé sa peine et avait compru le 4 mai 2007 pour tentative de vol de poulets et relaxé pour insuffisance de preuves. Le 30 mai 2007, il y revenait pour vol de poulets avéré, car comme dit , “chassez le naturel il revient du galop”. Son complice Sawadogo Benjamin dit Pascal se dit vendeur de colas. Selon ses déclarations, il avait occasionné un manque à gagner ou perte dans la vente des vélos.

Le propriétaire réclamant son dû, il alla voir Rasmané pour lui soumettre le problème. Il se trouve que Rasmané une nuit déjà avait tenté de voler des poulets juchés sur le mur d’une cour. Alerté par le coquettement des poulets, Rasmané dut voir le propriétaire se réveiller et venir vers le mur.

Il continuera son chemin comme si de rien n’était. Il était 2 heures. Rattrapé et conduit devant le parquet, il fut relaxé pour preuves insuffisantes. Voilà que Benjamin venait lui exposer un problème. En bon copain, il l’invite à une opération de vol de poulets qui fut une réussite. Le lendemain, ils décideront de récidiver. Mal leur en prit car les poulets s’ébrouèrent pour fuir et cela alerta le propriétaire qui déploya ses cordes vocales pour donner l’hallali. Rattrapés, nos deux voleurs subirent les coups de tous ceux dont la volaille avait disparu.

Comme il faisait chaud et que beaucoup dormaient dehors parmi lesquels Issa, ce dernier se réveilla, se rendit sur les lieux, fit arrêter le martyr et grâce à son portable appela les pandores qui vinrent prendre le colis : douze mois fermes ont été requis contre Rasmané et quatre mois à Benjamin . Pour quelques poulets, ils risquaient de perdre la vie. Espérons que cela leur servira de leçons.


Il fait escale pour voler des chèvres

Ceux qui empruntent la voie Kaya-Ouagadougou ou vice versa voient très souvent des animaux en divagation à l’approche du pont du Nakambé. Cette vision a donné une idée à Salfo.
Ainsi, il se rend à Ouagadougou et au retour, il demande à descendre à Ruguitenga. Selon ses déclarations, il lui manquait des sous pour payer le voyage jusqu’à Korsimoro.
Une fois à terre, il fonce dans la nature et trouve des chèvres appartenant à Dicko Mahamoudou qu’il se fit le devoir de conduire au marché du Korsimoro.

Une fois sur place, aux acheteurs qui lui demandaient quel était le prix des bêtes, il répondait que le prix qu’ils proposeront sera le sien. Ceux-ci ne se firent pas prier pour alerter qui de droit qui vint lui mettre le grappin dessus.

Six mois fermes ont été requis contre Salfo afin de réfléchir à l’ombre car on ne s’accapare pas de sorte du bien d’autrui.


Un billet à problème

Bamogo Vincent est gérant de buvette. Un jour, son patron lui remet des billets de banque pour l’achat de boissons dont un billet de dix mille francs. Cela faisait en tout quinze mille francs.

N’ayant pas eu la boisson car la cave n’en disposant pas, Vincent retourne à domicile, remet le billet de cinq mille francs au boutiquer après avoir acheté de la cigarette et devait repasser chercher la monnaie. Une fois à la buvette, il y trouve une dame et son bébé qui avaient manqué le dernier car. Supplié par la mère, il décide de les déposer à Kaya. Une fois en ville, il fait une crevaison et avant que le colleur ne s’exécute, il lui fit comprendre qu’il ne detient qu’un billet de dix mille francs.

Ainsi ils allèrent dans un kiosque ou après explication et consommation, le billet fut remis et la monnaie restituée avec le conseil de marquer le billet avec un bic afin qu’en cas de contestation, qu’il n’y ait pas de problème.
A la barre, le billet présenté ne présentait pas de traces et le propriétaire du kiosque a mis deux jours avant de faire venir Vincent qui ne reconnaît pas le billet présenté. Pourtant le propriétaire du kiosque a déclaré avoir déjà eu en sa possession des faux billets de dix mille francs.

Qu’en avez-vous fait, lui a demandé le tribunal. Pas de réponse. Après délibération, Vincent fut relaxé au bénéfice du doute et le billet remis à Mahamoudou Derra le propriétaire du kiosque qui avait dit en avoir déjà possédé de semblables.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Kaya

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