Actualités :: Délabrement du "Pont" du secteur n°28 : Si rien n’est fait...

La saison des pluies s’installe peu à peu dans les pays soudano-saheliens. Au Burkina Faso, à certains endroits de la capitale (Ouagadougou), elle rime avec inondation, naufrage, impossibilité de relier le centre ville. Une situation aggravée par un manque criant de systèmes de canalisation des eaux usées. Constat sur un "pont" au quartier Goundry, secteur n° 28 de Ouagadougou.

Goundry au secteur n°28 de Ouagadougou ! Mercredi 4 juin 2007, sous une fine pluie, les habitants de Goundry regagnent le centre ville. Ils sont des hommes, des femmes et enfants du secteur informel, privé ou public, à vaquer à leurs occupations. Dans cette partie de Ouagadougou, quand il pleut abondamment, c’est la croix et la bannière pour fendre l’eau afin de joindre le noyau de la ville. Ici, il ne fait pas bon vivre pendant la période des grandes pluies. Cet endroit ressemble à une cité lacustre... Cela est dû naturellement au ruisseau "Bane Bankin Baongo" qui traverse le secteur. Mais aussi au manque d’infrastructures (ponts, caniveaux) adéquates à même de soulager la population.

Ainsi, lors des grandes pluies, un seul passage relie la ville : un pont qui, malheureusement est envahi par l’eau. Ce passage est en même temps le lieu de tous les dangers. En 2006, selon des sources sûres, trois personnes ont été emportées par l’eau. Leurs corps ont été retrouvés sans souffle, sans vie (...).

"Après les grandes pluies, il faut attendre deux ou trois heures avant de pouvoir traverser le pont. L’année passée, trois passants y ont perdu la vie. Des requêtes ont été déposées auprès des autorités municipales mais rien que des promesses électorales", confie un jeune résidant, Issaka Kaboré. Quant à Abdou Kiendrebeogo, mécanicien de son état,
il lui arrive de dormir chez ses voisins de service après certaines pluies. Selon certains riverains, après le drame de l’année passée, ils ont vu des camions venir déposer du sable.

Mais après, plus rien n’a été entrepris... Les tas de sable ont fini par être emportés par l’eau. Le "pont" présente un mauvais état. Des piliers balisant sa limite sont dans un état avancé de délabrement. Et l’inquiétude des riverains va grandissante. "Cette année, c’est sûr qu’il y aura dans les mois à venir des pertes en vies humaines. Les grandes pluies auront raison sur ce semblant de pont", regrette un autre riverain, vendeur de fruits, Amadou Tarnagda, situé non loin du pont. D’autres résidants de ce secteur, comme le boutiquier Adama Kouraogo Pascal dit Fauker, reconnaît que le pont a été raccommodé et muni d’une barrière par les autorités municipales. Une barrière dont certains s’interrogent sur l’utilité.

Qui s’occupe de la barrière ? Qui la fait descendre pendant les grosses pluies ? Pas de réponses chez certains, chez d’autres, personne ne s’en occupe. Pour M. Kouraogo, le geste de la mairie n’est pas suffisant. "Si rien n’est fait, le pire sera inévitable", soutient-il, avant de laisser entendre qu’une sensibilisation des riverains serait louable. "Il y a certains passants qui, même avec un niveau très élevé de l’eau sur le pont, forcent le passage", conclut-il.

Boureima SANGA
Véronique NIKIEMA
(stagiaire)


Humeur : Pont de Goundry : lit de la mort

En 2006, trois personnes ont perdu la vie dans les eaux du pont de Goundry, aux dires des riverains. Des citoyens burkinabè ! Cette année, ce passage apparaît comme un mouroir, voire le lit de la mort. Qui est responsable de ces pertes en vies humaines ? Quand il s’agit de mort, c’est "l’affaire de Dieu" a-t-on coutume de dire.
Mais est-ce vraiment une affaire de Dieu (?) Uniquement (?) Est -ce l’imprévoyance et la négligence de ceux qui sont chargés de gérer la cité ? La construction des infrastructures relève de la compétence de la commune.

Sous d’autres cieux, elle serait purement et simplement traduite en justice. Ici, de pauvres citoyens sont morts, laissant leurs familles dans le désarroi sans aucun soutien ou indemnisation. Les morts de 2006, relèvent du triste passé, vite oublié. Mais qu’est-ce qui est fait pour éviter un second drame ? Concrètement, rien. On n’a pas besoin d’être un ingénieur en route et pont pour s’inquiéter de l’état du pont de Goundry.

Le pont n’est pas adéquat pour assurer et rassurer les passants. Les habitants de Goundry ne méritent-ils pas beaucoup plus des responsables chargés de la politique et du développement communal ? En tous les cas, ces derniers devraient agir avant que le pont n’emporte encore d’autres personnes. Ouagadougou est une ville aux mille défis. Mais tout de même !

B.S.

Sidwaya

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