Les membres de l’Association des tradipraticiens et herboristes du Kadiogo (ATHK) se sont retrouvés le 21 juin 2007 à la résidence du Larlé naaba Tigré, sise au secteur 10 de Ouaga. Ils s’y sont rendus pour demander au maître des lieux d’être leur parrain.
Chose que ce chef coutumier et ministre du Mogho naaba a acceptée et ce, pour 5 ans. Au cours d’une cérémonie organisée à la résidence du Larlé naaba Tigré pour que ce dernier signifié officiellement son acceptation de la demande de parrainage, le tout nouveau parrain a promis un soutien financier et des moyens roulants d’ici la fin de l’année non seulement à l’ATHK, mais aussi aux tradipraticiens d’autres régions du Burkina.
A ses filleuls qu’il qualifie de médecins populaires ou encore de têtes de proue de la médecine traditionnelle, le Naaba Tigré a assuré le soutien, l’engagement et la disponibilité des chefs traditionnels.
En plus des moyens financiers et roulants, le ministre du Mogho naaba a aussi fait part à ses filleuls de son projet de création d’un centre de recherche en sciences traditionnelles. Dans ce centre qui sera logé dans l’enceinte de sa résidence, des questions essentielles comme celles touchant à l’apport de la médecine traditionnelle feront l’objet de réflexions et d’études, en collaboration avec les acteurs de cette médecine, fait savoir le notable.
Le parrain a dit accepter la demande à lui faite au regard du rôle et de la place de la médecine traditionnelle dans notre société. A ses filleuls, le parrain a fait don d’une tonne de céréales, de 2 rames de papier et de 1 500 sachets plastiques pour l’emballage de médicaments.
Par la voix du président de l’ATHK, Samuel Sawadogo, de même que celle de la secrétaire générale adjointe, les tradipraticiens ont justifié le choix porté sur le Naaba Tigré pour être leur parrain par la disponibilité et la double casquette de chef coutumier et de député de ce dernier. Pour eux, c’est le défenseur, le porte-parole idéal de la tradition, donc de leur activité. La responsable de la promotion de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles à la direction régionale de la Santé du Centre, Sidonie Nébié, a demandé l’aide du parrain pour le travail d’encadrement des tradipraticiens.
Un travail fait depuis 2006, date de création de ce service, et qui a déjà permis de créer un répertoire dans lequel figurent environ 1 000 tradipraticiens, d’organiser des rencontres nationales de concertation, de rédiger les textes réglementaires concernant l’activité, etc. Le recueil des différents textes a été remis au parrain au cours de la cérémonie, qui a également été marquée par une exposition de produits de la pharmacopée, de démonstration de savoir et de savoir-faire que l’on qualifie de magie noire.
Par Séni DABO
Le Pays
