Actualités :: Fraudes au BEPC 2007 : 55 personnes déjà interpellées par la police

La direction de l’Office central des examens et concours du secondaire (OCECOS) et la direction régionale de la police du Centre ont animé une conférence de presse conjointe le mardi 19 juin 2007 à Ouagadougou. Il s’est agi pour les responsables de la police de faire le point des enquêtes diligentées pour faire la lumière sur les fraudes qui ont émaillé la session 2007 de l’examen du BEPC.

Les enquêtes ouvertes par les services de la police nationale dans le cadre des fraudes lors de la session 2007 du BEPC ont permis d’interpeller au total 55 personnes. Ce sont des élèves, des non-élèves, des parents d’élèves et un agent du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique.

Membre de l’équipe de tirage mise en place pour la multiplication des épreuves du BEPC, ce dernier serait vraisemblablement celui par qui la fuite est passée. La procédure suit son cours, et les personnes interpellées devraient être remises au parquet dès l’après-midi du mardi 19 juin 2007. Telles sont les principales informations apportées aux journalistes par les responsables de la police nationale lors de la conférence de presse qu’ils ont animée conjointement avec le directeur général de l’Office central des examens et concours du secondaire (OCECOS) le mardi 19 juin 2007 à Ouagadougou.

Avant que les responsables de la police n’expliquent les circonstances dans lesquelles ils ont mené cette enquête, le directeur général de l’OCECOS, Didace Gampiné, qui a présidé cette rencontre, a d’entrée de jeu indiqué que les deux épreuves de mathématiques et de physique-chimie avaient été reprises dans de bonnes conditions au niveau des centres de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso le 18 juin 2007. Le directeur régional de la police du Centre, Alain Bonzi, tout en précisant que certains détails ne pouvaient être abordés pour les raisons de l’enquête, a rappelé les circonstances dans lesquelles ses services ont été saisis le 15 juin 2007 pour diligenter cette enquête.

Le commissaire central de la police de Ouagadougou, Paul Sondo, expliquera que dès l’annonce des cas de fraudes, ses hommes ont d’abord mené une investigation horizontale, au sein des candidats dans les divers centres de Ouagadougou, et cela a permis, dans un premier temps, d’appréhender une trentaine de candidats en possession des documents suspectés. Une seconde phase verticale aura permis de remonter jusqu’à l’équipe de tirage des épreuves dont un membre sera interpellé. C’est ainsi que de file en aiguille l’enquête a permis d’interpeller la cinquantaine de personnes fortement impliquée dans cette fraude. "D’un moment à l’autre ces personnes seront remises au parquet pour la suite de la procédure", a conclu le commissaire Sondo.

La non- reprise de l’ensemble des épreuves et la non-extension à l’ensemble du territoire national de cette reprise ont, une fois de plus, préoccupé les journalistes, surtout que les policiers eux-mêmes ont reconnu que l’ampleur de cette fraude avait été accentuée par les technologies de l’information. "Est-ce le coût financier d’une reprise générale qui a guidé le ministère dans ses choix ? " ont demandé les journalistes. Didace Gampiné repondra qu’au moment de la prise de la décision de reprise des deux matières, il n’y avait, au regard des informations disponibles, aucune raison de l’étendre aux autres épreuves ni à l’ensemble du territoire.

Toutefois, il dit attendre les conclusions des enquêtes policières, et si celles-ci le recommandent, l’on avisera. "La phase verticale de l’enquête a-t-elle été suffisamment approfondie pour que la moisson soit aussi infructueuse dans les rangs des agents de l’administration, surtout qu’on sait que c’est de là que tout est parti ?" se sont aussi interrogés les hommes de médias. A cette question, le commissaire Sondo a rassuré que l’enquête n’avait épargné personne.

Même le DG de l’OCECOS et le directeur des Examens et concours ont été interpellés et entendus jusqu’à des heures tardives, a-t-il indiqué. Tout en précisant que les recherches étaient loin d’être closes, Paul Sondo a promis de ratisser large et a proposé un rapport exhaustif avec recommandations à l’appui aux autorités, qui devront en tirer les conséquences.

Ladji BAMA


Des interpellés se confessent

La conférence de presse terminée, après moults tractations et hésitations, les responsables de la police ont consenti à laisser les journalistes voir les personnes interpellées. Tous regroupés dans un parking situé dans l’arrière-cour du commissariat central, la cinquantaine d’interpellés, en majorité des jeunes filles, ont, à la vue des journalistes, caméras, appareils photo et micros en main, observé un mouvement de recul.

La plupart ne voulant se faire filmer ou photographier. Toutefois, quelques-uns (surtout des garçons) avancèrent courageusement vers les caméras et les micros pour demander à parler. Les uns et les autres laissent transparaître leurs regrets.

Selon un d’entre eux, son camarade et lui auraient été approchés la veille de l’examen par deux personnes en moto JC qui leur auraient proposé les sujets qu’ils auraient achetés. Un autre dit avoir déboursé 30 000 F CFA pour acquérir les épreuves avec lesquelles on l’aurait appréhendé. Cet entretien avec la presse sera vite interrompu par les policiers.


Des parents demandent l’indulgence des autorités

Au sortir du commissariat central, les journalistes ont été très vite assaillis par des parents des élèves interpellés qui attendaient en face du commissariat. Eux aussi demandent à parler. "S’il vous plaît, laissez-nous parler aussi", implore une dame en larmes.

"Nous reconnaissons que les enfants sont en erreur, mais il faut leur pardonner. Ce sont de grandes personnes qui les ont entraînés. Ce sont des enfants, il faut les comprendre." "C’est depuis vendredi que nous dormons ici devant le commissariat.

Ces pauvres enfants ont été trompés. Ça fait pitié, nous demandons l’indulgence de l’Etat", ajoute une autre. "Ça fait 5 jours que je ne vois pas ma femme. Elle était candidate libre. Elle est allée à la composition le vendredi et elle n’est plus jamais revenue. Que les autorités pardonnent...", renchérit un monsieur avant d’éclater en sanglots.

LB

Le Pays

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