Actualités :: Sacré Blaise ! : Il y a comme un Compaoré du dehors et un Compaoré de (...)

On ne sait pas si c’est l’effet du nouveau titre de docteur honoris causa qui a fait "causer" le PF au "Progrès de Lyon", mais en répondant aux questions de Nicolas Ballet, l’homme de Ziniaré a eu le verbe haut, décontracté et parfois provocateur. Morceaux choisis.

A propos du rôle politique que pourrait jouer IB en RCI. Réponse : "Je ne suis pas un devin (éclats de rire) ! Le problème c’est d’organiser des élections transparentes et ouvertes à tous." A propos du dossier de l’assassinat de Norbert Zongo qui n’est pas encore à l’ordre du jour alors que le procès sur la tentative de putsch a déjà eu lieu. Réponse : "Le problème de la justice est de juger des faits.

Pas de polémiquer sur le sexe des anges. Concernant la tentative de putsch, des faits précis ont été jugés. Concernant l’affaire Zongo, les enquêteurs continuent de rassembler des preuves." A propos d’une (sa) candidature éventuelle à la présidentielle de 2005. Réponse : "C’est encore loin." A propos du terrorisme. Réponse : "L’an dernier un journaliste américain m’a demandé est-ce que l’Afrique va être solidaire des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme ? Je lui retourne aujourd’hui encore la question : est-ce que l’Amérique va être solidaire de l’Afrique face au terrorisme de la faim ?"

Sacré Blaise ! Le journaliste et les lecteurs auront trouvé ce docteur-à nouveau-Honoré très détendu ! Alors, question : qu’est-ce qui fait donc que le docteur Honoré est la plupart du temps crispé au Faso quand il doit prendre la parole ? Y aurait-il un Compaoré du dehors et un Compaoré de dedans ? A moins, bien sûr, que les réponses n’aient été suscitées par la formulation des questions ; ce qui veut dire que nous devons au Faso nous mettre tous à l’école de l’impertinence professionnelle, cette espèce de courtoisie qui n’occulte pas le fait d’aller droit au but. En somme une attitude qui contraste avec les questions trop policées pratiquées hélas trop souvent sous les tropiques.

Il n’est pas un grand orateur, le PF, mais apparemment il y a des moments où ce "stratège et calculateur", comme le décrivent certains, sait donner de la formule. Au-delà du simple constat inspiré de la situation ainsi décrite, et du fait de crier haro sur les baudets journalistes du Faso, il y a que depuis son accession au pouvoir le PF cultive, peut-être malgré lui (c’est à voir), une image "côté cour" d’un président au visage grave, très peu souriant devant les caméras.

Avec cette allure de "je-ne-m’amuse-pas", on peut dire, même en l’absence d’un sondage, qu’il inspire plus de crainte que de sympathie dans certains milieux. C’est bon comme attitude chez les partisans des théories de Machiavel (il vaut mieux être craint qu’être aimé), mais par ces temps de démocratie il aurait été souhaitable de rencontrer Blaise dans les yaars et marchés serrant des mains calleuses, car, même décontracté sur un terrain de volley ou de foot dans sa résidence à Ziniaré-land, il ne l’est que pour ses proches.

Par ailleurs, pour paraphraser un certain langage, "son façon parler dehors-là" pourrait aussi faire mouche à l’intérieur. En témoigne le rassemblement que sa prise de position a occasionné au moment de son envol pour Marcoussis. En tout cas, s’il y a une classe politique qui profite du silence radio intérieur de Blaise, c’est bien l’opposition, qui donne de la voix en tout temps et en tout lieu. Le problème du pouvoir burkinabè, c’est que le silence du chef impose aussi celui de ses lieutenants.

Les grandes gueules de la scène politique (celles qui prennent position, qui signent des articles, participent aux débats dans les médias et donnent des conférences de presse) se recrutent dans l’opposition. Ainsi va la IVe République.

Journal du jeudi

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