Actualités :: "La Justice sociale, une lutte permanente"

La question de la justice était au centre des débats de la 5e conférence du Médiateur du Faso, vendredi 23 avril 2004 à la CGP. C’est M. François Bado, président de la Commission des droits humains et chef du département national-justice et paix de l’OCADES qui a animé la conférence.

Parler de justice, c’est faire référence à des termes comme équité, égalité, droiture, honnêteté. C’est également parler du respect des droits de chacun. Mais évoquer la notion de justice sociale suppose qu’il y a d’autres formes de justices. Et à cet effet, on peut noter la justice dite commutative, la justice dite distributive et la justice répressive.

La justice sociale selon le conférencier François Bado appelle trois définitions. Celle du petit Larousse selon laquelle elle est celle qui exige des conditions de vie équitables pour chacun. La seconde acception renvoie à celle de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui en sa XXVIe session tenue en 1944 à Philadelphie, définit la justice sociale comme "le droit pour tous les êtres humains, quelque soient leur race, leur croyance ou leur sexe, de poursuivre leurs progrès matériel et leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et avec des chances égales". La troisième acception est celle de l’Eglise catholique qui considère la justice sociale comme une condition première de la paix sociale d’une part, et d’autre part que cette justice sociale se confond au bien commun. Pour le conférencier, l’Eglise Catholique est celle qui, comme les ouvriers de la Révolution industrielle, s’est toujours battue contre les inégalités économiques et sociales excessives entre les membres ou entre les peuples d’une seule famille humaine. Pour résumer les différentes acceptions, M. François Bado dira que la justice sociale peut être définie comme le droit à une répartition équitable entre eux des fruits de l’activité économique qu’ont réalisé conjointement le capital et le travail. Elle appelle beaucoup plus une dimension sociale et humaine. La justice sociale étant la répartition équitable du bien commun, quel peut être le moyen le plus approprié pour l’assurer ? C’est par le travail que l’on va créer les richesses nationales, c’est par le travail également que chacun pourra recevoir une part des richesses qu’il aura contribué à créer à travers les salaires qui seront distribués" a noté M. François Bado.

Mettre la personne humaine au centre de toute action de développement

Au Burkina Faso, la justice sociale est une réalité du fait de l’existence de normes et d’institutions, conditions nécessaires pour sa promotion. Mais pour le conférencier, ces normes et institutions à elles seules ne suffisent pas. Il faut en plus des normes, posséder des ressources économiques, mais aussi des ressources politiques et morales. Cependant, elle demeure un mythe au regard de la violation des normes existantes et de la méconnaissance de ces normes. A cela s’ajoute le contexte de paupérisation dans lequel se trouve notre pays. Cette situation de pauvreté est accentuée par des causes exogènes tels le PAS, la réglementation du commerce international, l’action des multinationales. Parce que la justice sociale est un idéal universel "que nous cherchons tous à atteindre sans jamais réussir à le réaliser parfaitement". Le conférencier a relevé trois conditions pour la réussir. Il s’agit d’abord de devoir mettre la personne humaine au Centre de toutes les politiques de développement, ensuite d’entreprendre des réformes institutionnelles au plan international et national, enfin d’avoir des valeurs de référence communes.

Le conférencier a conclu en disant que notre profonde aspiration qui est la paix repose sur la justice sociale. "Or à l’analyse, nous sommes individuellement et collectivement ennemis de la justice sociale, et de la paix car elles ont des exigences que nous ne sommes pas prêts à accepter. Si nous voulons la paix, ce n’est pas la guerre qu’il faut préparer, mais c’est la justice sociale qu’il faut cultiver d’abord au niveau individuel, ensuite au niveau familial et certainement avec la grâce de Dieu, elle rayonnera au plan national et international".

Ismaël BICABA (bicabari@hahoo.fr)
Sidwaya

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