Actualités :: PROCES : "Une sirène d’alarme"

Le Cercle d’éveil (CEDEV) estime que le procès sur la tentative
de putsch est "une sirène d’alarme dont il faut tenir compte pour
éviter que les acquis des dernières années ne soient remis en
cause". Eléments d’explication dans la déclaration suivante.

Après six (6) mois d’instruction et dix journées d’audience, le
verdict du procès des treize (13) présumés putschistes a été
rendu par le Tribunal militaire de Ouagadougou, quatre (4)
peines d’emprisonnement ferme ont été prononcées, dix ans
pour le capitaine Ouali Luther, six ans pour le capitaine
Bayoulou Boulédié, six ans pour le sergent Naon Babou, cinq
ans pour le caporal Bassolet Basana ; trois peines de prison
avec sursis (deux ans pour le pasteur Israël Paré), seize mois
pour le sergent Bako Baliboué, seize (16) mois pour le
Commandant Pooda Siéou Bernadin et enfin, il y a eu six (6)
acquittés au nombre desquels nous avons le sergent Kambou
Jean Claude, les sergents chefs Confé Abdoulaye, Zalla
Souleymane, le soldat de 1ère classe Onadja Adjima, le
commandant Kambou Sié Rémy et Norbert Tiendrébéogo,
président du FFS (le Front des Forces Sociales).

Bien que les peines prononcées, et à fortiori les acquittements
soient largement inférieurs aux réquisitions du procureur, il ne
faut pas se laisser abuser par cette manoeuvre tendancieuse
qui voudrait faire croire que ce tribunal a été particulièrement
clément. Au contraire, si l’on veut bien considérer uniquement
les faits et leurs qualifications pénales, nous nous situons dans
le domaine des intentions qui sont elles-mêmes fort peu
avérées et nullement dans le domaine d’actes perpétrés.

Autant
dire que pour le besoin d’une cause que tout le monde
soupçonne, ce tribunal a choisi de cautionner le fait que les
intentions coûtent au pénal aussi chères que les actes.

"Virginité politique"

A travers le verdict, le tribunal nous amène à accepter que le
seul fait de vouloir voler un oeuf, mérite la même punition que le
fait de le voler. A suivre ce raisonnement, qui d’entre nous aurait
alors pu échapper à la "rigueur du Code pénal ?" rien que pour
le simple fait d’avoir caressé l’idée de poser un acte interdit ?

D’un autre côté, et quelque soit l’appréciation que l’on puisse
porter sur le privilège de juridiction dont jouissent ou pâtissent
les militaires et qui justifie leur renvoie devant le tribunal militaire
de Ouagadougou, il faut reconnaître que ce tribunal a eu dans
les grandes lignes un fonctionnement judiciaire à peu près
normal :
- le procureur a joué sa partition ;

- la partie civile et ses avocats, la sienne ;

- les accusés et leurs avocats, la leur.

D’une manière générale, chacun a pu s’exprimer avec une
relative liberté.
Sans même tenir compte des tenants et des aboutissants
judiciaires et politques, sans même chercher à savoir si on se
trouve en face d’une machination orchestrée par le pouvoir ou de
la manifestation naïve de gens frustrés ou aigris, le CEDEV
pense qu’il faut insister sur le fait que la situation nationale qui
prévaut aujourd’hui au Burkina Fas, le sentiment de blocage qui
prévaut dans la population, l’inertie politique où s’enlise la
démocratie ne peut que déboucher sur ce type de situation du
reste regrettable.

Sans vouloir excuser qui que ce soit ou cautionner qui que ce
soit, le procès qui vient de se dérouler est à nos yeux une sirène
d’alarme dont il faut que l’ensemble des protagonistes du jeu
démocratique tienne compte pour éviter que les acquis des
dernières années ne soient remis en cause.

Pour finir, et
l’ironie de l’histoire ayant toujours le dernier mot peut-être
serait-il bon de suggérer à ceux de nos dirigeants actuels qui
sont arrivés là où ils sont par des moyens similaires à ceux pour
lesquels on vient de condamner les présumés putschistes,
qu’ils pourraient faire preuve d’une capacité de pardon
équivalente à celle qu’ils ont réclamée de la part du peuple
burkinabè sans aveux ni confession, sous la forme d’une
journée nationale de pardon qui leur tient lieu aujourd’hui de
virginité politique.

Pour le Comité Exécutif du CEDEV

Evariste Faustin KONSIMBO

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