Actualités :: Sankaristes : "Nongma rejeté par les siens"

"Nous en appelons à tous les sankaristes pour exiger d’Ernest Nongma Ouédraogo d’avoir le courage d’abandonner la direction du parti, tant il a gêné la réalisation de l’unité" ; ainsi s’écrient onze membres du secrétariat exécutif permanent (SEP) de la Convention panafricaine sankariste (CPS).

Comme on le constatera dans les lignes qui vont suivre, une nouvelle crise s’est installée au sein de ce parti où l’on accuse le président Nongma de constituer le plus grand frein à l’unité tant attendue des sankaristes.

Ayant lu dans la presse du mardi 13 avril 2004 la sanction unilatérale et inique prise à l’encontre du camarade Harissou Siénou, des membres du secrétariat exécutif permanent (SEP) de la Convention panafricaine sankariste (CPS), après analyse de la situation, signent la présente déclaration.

Depuis un certain temps et comme à une habitude qui lui est désormais reconnue, le président Ernest Nongma Ouédraogo, en dépit de toutes les mises en garde, a instauré et cultivé l’esprit de clan au sein du parti, alors qu’il lui a été souvent demandé de se considérer comme un aîné et d’être à ce titre un rassembleur des énergies. Sous sa conduite, le parti s’est réduit comme une peau de chagrin, suite à des démissions et sanctions intempestives lui permettant de vider le parti de son âme pour n’en retenir que le récépissé. Toute l’opinion nationale et particulièrement les militants de la CPS sait que le parti ne vit que de crises, sanctions, implosions et oukases, alors que, très curieusement, il reste muet sur les événements et soubresauts marquant la vie nationale et internationale.

Depuis le début du mois de janvier 2004, les membres du SEP, lors des réunions ordinaires, ont, à l’unanimité, émis des critiques sur la vie du parti et son immobilisme, sommant le président d’être plus présent et de prendre des initiatives qui seyent à la direction et à l’animation d’un parti. Entre autres, la programmation de sorties pour remercier les électeurs dans les différentes régions du Burkina Faso, unanimement adoptée, sera unilatéralement remise en cause par Ernest Nongma Ouédraogo.

En lieu et place de ce sursaut attendu, c’est une pétition anti-statutaire qui est initiée dès le mois de février 2004 pour sanctionner le camarade Harissou Siénou. Il tentera vainement de la faire signer par les membres du SEP.

De la visite à Norbert Tiendrébéogo

Ruminant cet échec, il revient avec d’autres motifs fallacieux, dont la question de la visite au président du FFS. A la vérité, cette visite lui a été arrachée par la poussée et l’exigence des militants du parti, qui lui ont rappelé sa propre incarcération et les fréquentes visites que lui avait alors rendues Norbert Tiendrébéogo. Il retourne aujourd’hui cyniquement et sans honte cet argument contre le camarade Harissou Siénou, qui aurait tenté de l’empêcher d’effectuer cette visite.

Tous les membres de la direction politique savent qu’à la date du 7 avril 2004, il n’y a pas eu de réunion du SEP, réunion qui aurait à fortiori entendu le camarade Harissou Siénou, préalable nécessaire avant toute sanction d’un membre du SEP conformément aux dispositions des articles 24 et 25 titre V des statuts. En effet, l’art. 25 stipule que : "Les sanctions prévues à l’art. 24 sont prononcées au niveau des instances et dans les conditions ci-après :

a) l’avertissement est prononcé par la section à laquelle appartient le membre fautif ; b) le blâme est prononcé par la fédération contre ses membres ; c) la suspension relève du BPN sur proposition du CPP ; d) l’exclusion relève du congrès sur proposition du BPN. Les sanctions prévues à l’article 24 s’appliquent également aux membres du BPN ; ceux-ci peuvent faire appel devant le conseil politique national ou le congrès qui sont seuls habilités à prononcer les exclusions des membres du bureau politique national".

Le camarade Harissou Siénou appartenant au SEP, il est membre d’office du BPN. De ce fait, il est clair que la sanction prise ici est nulle et de nul effet. Quant aux dénigrements divers dont le président serait l’objet, qu’il regarde plus près de lui. Les véritables semeurs de zizanie ont été démasqués et des camarades les lui ont signalés : des individus qui ont exhibé de prétendues preuves sur les frasques et compromissions du président et qui ont exhorté des membres du SEP à prendre des mesures conservatoires immédiates à son encontre, tant ils le trouvent mauvais et dangereux.

Si sanction il devait y avoir, il aurait dû convoquer le SEP autour de ces actions d’intrigants et l’on s’apercevrait que les véritables candidats à la sanction ne sont pas ceux qu’il voue aux gémonies aujourd’hui sans aucun état d’âme. A moins que ces dénigrements contre sa propre personne ne soient une fois de plus que le fruit de ses manipulations et de son machiavélisme.

Nongma seul contre tous ?

Il est de notoriété publique que c’est le président Ernest Nongma Ouédraogo, plus que tout autre, qui nourrit une haine viscérale à l’encontre des autres leaders sankaristes, leaders que du reste, il traite de bambins. L’unité et le renforcement des sankaristes ont toujours été redoutés par cet homme qui, en exécrant la contestation et fuyant le débat, n’a jamais été intéressé que par le récépissé dont il a su tant tirer avantage, s’y agrippant comme une sangsue. Il constitue le plus grand frein à l’unité tant attendue des sankaristes. Tous ceux qui ont découvert le vrai visage du président Ernest N. Ouédraogo ont déserté hier le BSB et désertent aujourd’hui la CPS, pour sa conduite autocratique et mafieuse du parti.

La gêne aux entournures du président Ernest N. Ouédraogo chaque fois qu’il se trouve parmi les autres dirigeants de l’opposition est aujourd’hui de notoriété publique, tant l’impression doit être forte chez l’homme que l’on lit à travers son âme. Du reste, il devrait, en toute âme et conscience, déclarer ne plus pouvoir faire partie de cette opposition-là.

La déclaration de candidature de M. Ernest N. Ouédraogo à la présidentielle de 2005 est unilatérale, fantaisiste et ridicule. Elle n’a jamais fait l’objet d’aucun débat au sein du SEP ou du BPN, sans parler du congrès dont il a peur tant qu’il n’a pas fait le vide autour de lui, révélant ainsi la conscience qu’il a d’être aux abois, et le mépris qu’il a de la CPS et de ses structures. Le président du parti use de manœuvres dilatoires pour refuser et repousser la convocation d’un congrès devant renouveler les structures dirigeantes du parti, qui, de ce fait, fonctionne dans l’illégalité depuis novembre 2003.

Il est important de rappeler à Ernest N. Ouédraogo que la démocratie ne saurait tomber du ciel ; elle est une expérimentation constante et continue depuis la plus petite structure requérant l’adhésion populaire jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.

Nous, signataires de la présente déclaration, nous interrogeons sur les véritables motivations d’une telle candidature, quand on sait qu’aux dernières élections législatives, l’homme a été battu à plate couture dans son propre village, par presque tous les partis politiques qui y ont présenté des listes. Est-ce la perspective du partage du pactole versé aux candidats qui le pousse tant au ridicule ? Les intrigants connus qui le caressent dans le sens du poil et le poussent dans cette voie lui demandent de prendre des sanctions contre ceux qui ne l’accompagnent pas dans cette candidature.

Nous affirmons que la sanction prise à l’encontre du camarade Harissou Siénou est illégale, inique, et, partant, nulle et non avenue. Nous en appelons tous les sankaristes à exiger d’Ernest N. Ouédraogo d’avoir le courage d’abandonner la direction du parti, tant il a gêné la réalisation de leur unité. Nous lançons un appel à tous les militants de la CPS, dans les villages, départements, communes, secteurs et régions, à faire échec à l’imposture et pour une réhabilitation de l’idéal sankariste réconcilié avec lui-même.

Fait à Ouagadougou, le 16 avril 2004

Ont signé les membres suivants du SEP :

1. Inoussa Kaboré, secrétaire général 2. Fidèle M. Kientéga, secrétaire national aux Relations extérieures 3. Fidèle Toé, contrôleur général 4. Raphaël D. Toé, secrétaire politique 5. Karzoum R. Ouédraogo, secrétaire à la Communication 6. Fatimata Diarra, trésorière générale 7. Harissou Siénou, animation et propagande 8. Alizèta Teguera, mobilisation féminine 9. Clément Z. Kondé, mobilisation des anciens 10. Boucaré Ouédraogo, secrétaire à la Sécurité 11. Blaise Porzini Sama, secrétaire droits humains.

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