- Samuel R. Ouédraogo
Du 1er au 19 décembre 2006, le groupe charismatique dénommé « Maranatha » de la chapelle St Etienne de Ouagadougou a célébré ses vingt (20) ans d’existence. Durant les cinq (5) jours de la fête, ce fut des moments d’évangélisation, de prières, de guérisons diverses et de délivrances.
Sidwaya a rencontré le berger de ce groupe, Samuel Robert Ouédraogo. Il se prononce sur la nouvelle évangélisation, la foi chrétienne et son entretien au quotidien.
Sidwaya (S) : Vous avez placé le vingtième anniversaire de votre groupe charismatique sous le thème : « Soyez solide dans la foi ». Pourquoi ce thème ?
Samuel Robert Ouédraogo (S.R.O) : Le thème se justifie par le fait qu’avec internet et les autres moyens de communication, l’information, qu’elle soit bonne ou mauvaise, circule vite. Finalement, on a trop d’informations tout en étant désinformé sur l’essentiel : la parole de vie qui libère mais qui est souvent contraire à ce que veut le monde. Il faut donc rester solide et tenir bon dans la foi, pour accepter cette parole qui permet de nager à contre-courant dans ce monde.
S : Que recherchez-vous à travers les séances d’évangélisation à l’occasion de ce 20e anniversaire ?
S.R.O : En fait, nous nous posons toujours des questions face au génocide rwandais : comment un pays où plus de 90% sont des catholiques a pu arriver à un tel massacre ? Pourtant, l’Evangile reste le même éternellement. Il va donc falloir changer la méthode d’évangéliser, d’où la nouvelle évangélisation dont a parlé feu le Pape Jean Paul II. Dans la logique du defunt Pape, l’Evangile donne la vie et la catéchèse donne la nourriture. L’Evangile ressuscite et la catéchèse nous permet de savoir garder cette vie. Jusqu’ici, nous avons catéchisé, donné à manger, appris à vivre à des gens qui sont « morts », qui ne sont pas encore ressuscités.
Alors, ne soyons pas étonnés qu’ils restent mort spirituellement et que le manque de foi les amène ailleurs précisément vers d’autres confessions religieuses. En effet, pendant longtemps, nous les catholiques, avons mis la charrue avant les bœufs, en baptisant des gens qui n’ont pas encore totalement accepté Jésus comme leur Seigneur et Sauveur. Or recevoir Jésus, c’est adhérer à sa parole.
En ce qui concerne l’évangélisation proprement dite, ce qui nous intéresse, c’est la conversion des gens, le changement de vie et de comportement. Sans l’Esprit Saint, personne ne peut évangéliser. Avant le concile Vatican III lancé par Jean XXIII l’Eglise a prié pour une nouvelle Pentecôte et le Renouveau est apparu deux ans après comme une réponse de Dieu à la prière de l’Eglise catholique.
S : Quel bilan faites-vous des activités du 20e anniversaire de votre groupe ?
S.R.O : Il y a eu beaucoup de témoignages et de guérisons miraculeuses confirmées par des résultats d’examens médicaux. Il y a eu aussi des paroles de connaissances et prophéties qui attendent d’être confirmées. Il y a également des délivrances mais ce ne sont pas le sensationnel et les miracles qui nous intéressent. Nous ne nous limitons pas à cela. Nous voulons que les gens changent de vie.
A quoi sert de prier pour un malade, qui, ne fois guéri, retourne dans ses habitudes païennes ? Prier pour quelqu’un c’est bien, mais lui apprendre à prier et à rester fidèle à Dieu, c’est encore mieux.
Le 20e anniversaire a été une occasion de retrouver tous les anciens du groupe.
Propos recueillis par Aimée Florentine KABORE
Sidwaya
