Actualités :: Procès : Entendu à l’audience
Le Cne B. Bayoulou

S’il y’a un procès que plus d’un Burkinabè attendaient avec impatience, c’est bien celui de la tentative de déstabilisation du régime en place. Leur patience a porté des fruits puisque le procès a eu lieu à la date prévue pour le triomphe de la vérité. Nous vous proposons l’ambiance des deux premiers jours.

Il était 8h 05 mn quand le tribunal militaire fit son apparition et mit fin à notre impatience. Sibila Franck Compaoré, président du tribunal et Marc Zongo. Ils sont rejoints par trois assesseurs et deux suppléants, tous militaires à l’issue d’un tir au sort.

Le parquet lui, se compose de deux magistrats : Le commissaire général du gouvernement près du tribunal militaire, Abdoulaye Barry et le commandant Abdoul Karim Traoré, tous deux représentant l’Etat au procès.

La partie civile est défendue par les avocats Bénoît Sawadogo, Antoinette Ouédraogo et Anicet Somé.

Les accusés, au nombre de 13 sont tous poursuivis pour complot et atteinte à la sûreté de l’Etat. Le capitaine Ouali est en plus poursuivi pour "trahison". Ils sont tous assistés par des avocats.

Après des exceptions de procédure soulevées par la défense et qui ont suscité des débats, l’audience a été suspendue à 11h50 pour reprendre à 18h.

A 18 h 10 le tribunal était de retour dans la salle d’audience pour rendre son verdict concernant les exceptions soulevées par la défense. Et c’est à la majorité que les différents points relevés par les avocats des inculpés ont été rejetés.

Les questions de procédure réglées on pouvait alors passer aux choses sérieuses. Ce fut d’abord le caporal Bassolet Bassana, un ancien du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), muté en 1999 au Régiment central des armées.

L’inculpé Bassolet Bassana

Interrogé sur sa participation au complot, il s’est tout de suit déclaré non coupable avant de reconnaître qu’il a été contacté en 2001 par le sergent Naon Babou un des ex-éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et vétéran du Libéria comme lui, pour des revendications corporatistes. Il lui a signifié qu’il allait méditer sur la question. Il s’est par la suite confié à son pasteur, qui après une prière lui a conseillé la prudence. Mais les faits figurants dans le procès verbal d’audition disent le contraire. Pourquoi avait-il alors reconnu son incupation ?

Dans les procès verbaux, le pasteur aurait après la prière dit que c’était une mission divine ce qui a été la principale motivation à y prendre part.

Concernant ses relations avec le capitaine Ouali, le caporal Bassolet déclare qu’ils font partie de la même église. "C’est-à-dire l’église du pasteur Pascal Paré Israël". Quelques temps après son arrestation, Ouali lui aurait confié une commission composée de 2, 4 millions de francs CFA plus un portable pour le lieutenant Minougou basé à Pô. C’est donc lors d’un déplacement du pasteur Paré qui possédait un champ dans cette province et qui partait pour s’imprégner de l’état de son champ qu’il a profité pour demander au pasteur de le déposer.

C’est ainsi qu’après avoir exécuté la mission il avertit le capitaine Ouali par téléphone. A la question de savoir si cette mission sur Pô était dans un cadre de service militaire, l’accusé dira que le capitaine est son frère aîné et s’il lui demande un service il ne pouvait pas refuser. Mais ce n’était pas dans un cadre de service militaire.

Le caporal Bassolet a souligné qu’il a été amené à faire ce choix parce que le sergent Naon Babou, vétéran comme lui du Liberia, l’avait contacté pour des revendications corporatistes en disant que le colonel Gilbert Diendiéré avait bouffé leurs "sous" de la mission effectuée au Libéria. Il estime qu’il a été" brimé" dans sa carrière. Après plus de 10 ans en service au Régiment de sécurité présidentielle il a été muté brutalement au Régiment central des armées (camp Guillaume). Il dit avoir été remercié de la plus mauvaise manière après avoir énormément travaillé.

Naon Babou

Ce fut le tour du sergent Naon Babou, beaucoup attendu dans cette affaire, d’être appelé à la barre. Sans passer par quatre chemins Naon Babou a reconnu son implication dans cette tentative de putsch. Selon lui, le capitaine Ouali l’avait contacté. "Je lui ai dit que j’étais partant, car n’ayant plus rien à perdre".

Naon relate que l’origine de tous ses problèmes remonte depuis les évènements de Sapouy où le journaliste Norbert Zongo a perdu la vie. Qu’il s’était rendu chez François Compaoré le 14 décembre 1998 au lendemain des événements parce qu’il était en voyage avec le président à l’extérieur au moment des faits. A François Compaoré, il lui aurait dit que les personnes qui ont commis ces faits n’ont pas aidé le président. François Compaoré lui a demandé s’il connaissait le journaliste. Il lui a répondu que non. Mais qu’il ne comprenait pas pourquoi les gens s’agitaient. M. François lui a donné une enveloppe contenant 50 000 F CFA.

Pour M. Naon c’était le début de ses ennuis. Il dit qu’il a été victime d’un empoisonnement collectif avec ses hommes et qu’après on a essayé d’empoisonner son café. Et comme si cela ne suffisait pas il a été muté à la 3e région militaire à Ouahigouya. Malgré tout, on continuait de vouloir sa peau. C’est pourquoi quand Ouali lui a proposé le projet, il n’a pas vu d’inconvénient puisqu’il n’avait pas le choix. Pour sa participation, il reconnaît avoir recruté deux militaires à qui il avait distribué de l’argent sans pour autant leur signifier ses intentions réelles.

Débutée à 18h, l’audience a été supendue à 21 h 10 par le président Franck Compaoré qui la reprendra le lendemain à 8h30.

Capitaine Ouali Luther Diapagri, cerveau présumé

Nous sommes le 7 avril, 8h35 mn, lorsque le tribunal faisait son entrée dans la salle d’audience. Le capitaine Ouali Luther Diapagri est appelé à la barre pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Après avoir critiqué les conditions de sa détention et les méthodes utilisées par les enquêteurs pour l’amener à avouer, Ouali prétexte qu’il a subi des pressions et des tortures qui l’ont amené à faire certaines révélations.

Des pressions morales, et psychologiques.

Son agenda a été utilisé pour donner du crédit à certains faits. Alors que ce qui se trouvait sur l’agenda n’était que des actions qui pouvaient être exécutées ou pas. M. Ouali dit avoir effectué un voyage au Bénin pour rendre visite à un parent. Il profite de son séjour pour adresser une lettre au président Kérékou afin de l’informer de la situation à l’intérieur du pays, parce que pour lui la situation est devenue insoutenable et il fallait trouver des moyens pour attirer l’attention des uns et des autres.

Lorsqu’il a entendu que des vétérans du Libéria éprouvaient des difficultés à obtenir leurs indemnités il a cherché à vérifier en contactant le capitaine Bayoulou Boulibié qui le lui a confirmé. Le capitaine Ouali dit avoir subi des torts tout au long de sa carrière militaire. Sorti sous-lieutenant, il devait être lieutenant plein après deux ans . C’est après trois ans qu’il a porté ce grade. Ses promotionnaires ont fait des stages et des formations à l’extérieur. Mais lui, jamais. Ses promotionnaires ont des grades supérieurs à lui.

Pour Ouali, le pays était pourri et il fallait rapidement trouver une solution. Pour lui toutes les solutions ont été mises en application et rien n’avait marché. C’est pourquoi il a décidé d’en finir avec Blaise Compaoré pour prendre sa place. A la question de savoir qui devait occuper le fauteuil présidentiel, il dit qu’un conseil devait se réunir pour le désigner. Et lui-même était candidat pour l’occuper si le peuple le trouvait capable.

L’idée du coup d’Etat, il l’avait eue depuis l’année 2000. A la suite d’un voyage en Côte d’Ivoire le capitaine Ouali avait rencontré Logo Raphaël "aide-de-camp de Laurent Gbagbo" qui lui remit 50 millions de francs CFA. Pour des raisons d’insécurité dans son domicile, parce qu’ayant été une fois victime de vol il avait confié les 46 millions au commandant Poda Sié Bernadin qui garda l’argent chez lui.

Pour les 3 véhicules achetés au Ghana, le capitaine Ouali dit qu’il était en train de monter une société de location de véhicules et que c’était dans ce cadre qu’il a envoyé le caporal Bassolet pour remettre effectivement 2,4 millions plus un portable. Il confirme avoir contacté le sergent Naon pour le projet.

Le capitaine Bayoulou Boulédié

Après s’être présenté, le capitaine Bayoulou n’a pas tardé à relever les mauvais traitements qu’il a subis depuis son arrestation et son incarcération à la gendarmerie. Il dit avoir été contraint de mentir parce qu’étant sous la pression et des intimidations, il avait été amené à dire des propos qu’il conteste. Le procureur Abdoulaye Barry lui a demandé si au niveau du juge d’instruction où il n’était plus sous pression il avait également menti. Le capitaine dit qu’il n’était pas influencé chez le juge mais il était pris par la peur.

Pour les faits qui lui sont reprochés, il dit qu’il s’était retrouvé avec le capitaine Ouali pour prendre un pot. Au cours de cette causerie ils avaient parlé de tout, précisément des problèmes en cours dans l’armée. Depuis cette rencontre il n’avait plus revu le capitaine Ouali. Mais de passage à Ouaga il avait cherché à voir Ouali en demandant à Bassolé de ses nouvelles, et ce dernier lui signifia qu’il avait voyagé. Au paravent il avait eu à tenir des propos durs à l’encontre du capitaine Ouali. « Et une fois à Ouaga Bassolé me dit que le pasteur souhaitait me rencontrer. Nous sommes allés et j’ai rencontré Ouali ce jour-même chez le pasteur qui nous a réconciliés. »

De ses relations avec Norbert Tiendrébéogo, il affirme qu’ils se connaissent depuis très longtemps et se fréquentent régulièrement. Mais leurs relations étaient d’individu à individu, mais pas de politicien à militaire. Sur sa participation au coup, c’est à la gendarmerie qu’ils l’ont contraint à dire qu’il en faisait partie . Autrement, ils n’ont jamais eu à évoquer ensemble le problème. Rappelons que le capitaine est en service à Bobo-Dioulasso depuis 1991.

A la question du président du tribunal de savoir qui lui avait donné les 2 millions, il reconnaît que c’est le capitaine Ouali qui les lui avait remis pour l’achat d’un terrain à Bobo. C’est sur ces propos que le tribunal a suspendu l’audience aux environs de 13 h 30 pour la reprendre à 17 h 30 mn.

Commandant Poda Sié Bernadin

A la reprise ce fut au commandant Poda Sié Bernadin à qui revient la parole pour éclaircir le tribunal sur les faits qui lui sont reprochés.

Le commandant avoue qu’en 1993 il avait constaté des malversations dans la comptabilité de certains services de l’armée. Comptable de l’armée , il lui avait été confié la tâche de faire des contrôles dans dans certains services de l’armée. J’ai avisé qui de droit à l’époque mais depuis rien n’a été fait pour sanctionner les complices. "En 1995 on m’a confié la comptabilité de l’Union sportive des Forces armées où j’ai constaté des malversations de 80 millions".

En 1999 le commandant a été muté à la gendarmerie où il avait déjà fait un passage. Il y revient comme directeur administratif et financier (OCAF). Lorsqu’il a constaté des malversations en 2001 "je suis allé dire au lieutenant colonel Batougma et au colonel Gilbert Diendéré". Mais ils ont dit qu’ils n’avaient pas de preuves.

Après son arrestation, le commandant a été accusé d’avoir détourné l’argent pour financer le coup d’Etat. Mais après vérification il n’en était rien. En réalité, Ouali était venu le voir pour lui dire que pour des raisons d’insécurité chez lui, il lui demandait de garder son argent.

La somme était de 46 millions. Somme dont il est revenu récupérer une 1ere fois un montant de 25 millions et une deuxième fois 21 millions de Francs CFA. A la question de savoir s’il connaissait la provenance de cet argent, il affirme que le capitaine Ouali lui en avait parlé en mai 2003. Il avait parlé d’un versement du pouvoir en place. A savoir pourquoi il n’a pas fui après l’arrestation de Bassolé qui était un élément de ses services, il dit avoir informé Ouali qui lui a dit de rester pour assumer ses responsabilités, "je ne me sentais pas impliqué c’est pourquoi je ne me suis pas enfui".

A la question de savoir qui devait être le futur président, "Je lui ai dit que le général Kouamé Lougué n’était pas un bon gestionnaire donc il ne pouvait pas diriger tout un pays".

C’est aux environs de 19h25 que le président du tribunal a suspendu l’audience pour la reprendre le lendemain à 8h30.

Israël Pascal Paré

Instituteur de profession il est aujourd’hui pasteur. Avant de relater les faits qui lui sont reprochés, le pasteur dit être diffamé au début de l’affaire, qu’on lui reprochait d’avoir utilisé son église pour des réunions de préparation de coup d’Etat, qu’il voulait prendre le pouvoir avec onze de ses disciples alors qu’il ne connaissait pas tous les militaires qui ont été arrêtés. Si ce n’est dans les locaux de la gendarmerie.

« Avant son voyage en Côte d’Ivoire Ouali est venu me voir pour que je prie pour son voyage, et je l’ai fait. De la Côte d’Ivoire, il m’a appelé pour dire qu’il était arrivé et de continuer à prier pour lui. Je n’ai pas cherché à savoir le motif de ses déplacements car cela ne m’intéressait pas. On dit que j’ai appelé Ouali et Boulédié pour une réconciliation. Oui ! si un disciple était en désaccord avec quelqu’un, je suis dans l’obligation de l’aider à se réconcilier avec le prochain. C’est l’un des rôles d’un pasteur.

Un jour Ouali est venu avec la somme de 25 millions pour que je prie pour la bénédiction de l’argent. Je l’ai fait et il m’a dit qu’il prélèvera la dîme afin d’aider aux préparatifs de la grande conférence qui devait avoir lieu en l’espace d’un mois. Ce sont ces 5 millions que Ouali a prélevés comme dîme que j’ai pris.

Il est venu une deuxième fois avec une somme de 21 millions pour une autre bénédiction et il a prélevé 4 millions pour donner à Dieu. Mais je n’ai jamais prié pour que des militaires fassent un coup d’Etat. Mais je reconnais que Bassolé disait qu’il allait faire des revendications. Et je lui ai dit de faire très attention.

Sur mon déplacement à Pô on a dit que je participais activement aux recrutements de militaires. Le lieutenant Minoungou s’était converti lors d’une campagne d’évangélisation à Pô où je possède un champ. En partant voir ce champ Bassolé a demandé à partir avec moi parce qu’il avait une commission du capitaine Ouali pour le lieutenant Minougou.

Moi, je ne savais rien, je partais seulement pour voir mon champ. Arrivés à Pô , nous sommes partis chez Minoungouet sa femme nous a dit qu’il était au bureau et on s’est dirigé vers l’église et avec le pasteur local, on est allé dans mon champ. C’est à mon retour que je les ai de nouveau embarqués pour Ouaga. » C’est sur ces points que le tribunal a suspendu l’audience aux environs de 22h05 mn.

Tiendrebéogo Norbert

Après le pasteur Paré ce fut le tour du président du FFS de se présenter à la barre pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Après avoir relevé les conditions difficiles dans lesquelles il a vécu à la gendarmerie, Norbert Tiendrébéogo a dit qu’il n’était pas au courant d’un projet de coup d’Etat. C’est grâce à un de ses militants qu’il a connu Baliboué et depuis lors ils se fréquentent.

Mais pas une seule fois ils n’ont parlé de projet de coup d’Etat. Leurs relations se sont toujours limitées à des causeries entre amis. Mais à la question de savoir si Ouali lui avait une fois parlé d’un coup d’Etat, la réponse est négative, il n’a jamais été contacté pour une histoire de ce genre.

Mais confronté avec Ouali, il dit avoir régulièrement informé Norbert de ce qu’il allait faire. Norbert était au courant et a toujours été informé de l’évolution des choses.

Les choses se sont focalisées sur ce point et chacun est resté sur ses positions.

Le Commandant Kambou Rémi

La parole est revenue au commandant Kambou Rémi qui dit qu’il n’a pas subi de torture, mais qu’il a été humilié quand il a entendu dans son PV qu’il n’était pas allé voir son père quand il était gravement malade jusqu’à sa mort.

Pour M. Kambou il n’était pas au courant de ce projet de coup d’Etat. C’est quand il était en stage au Mali qu’il a appris la nouvelle de la tentative. Appelé à rentrer au pays à ses propres frais il a été arrêté et conduit à la gendarmerie.

Le sergent-chef Bako Baguiboué

Appelé à repondre sur les interactions qui lui sont reprochées, il dit qu’il était un élément de la sécurité rapprochée du président et qu’il avait des formations qualifiées pour être un bon militaire. Qu’il était avec Naon à Pô et au Régiment de la sécurité présidentielle.

Mais il a été affecté à Ouahigouya avec Naon. Naon lui avait parlé d’un projet de revendication de leurs droits. Mais lui, il lui avait dit qu’il allait réfléchir. Mais il ne savait pas qu’il s’agissait d’un coup d’Etat.

A la question de savoir pourquoi il a pris les deux millions que le capitaine Ouali lui avait donnés, il dit que c’est un frère qui sentait qu’il était dans le besoin et qui est venu l’aider. Et lui sans chercher à savoir, il a dépensé cet argent.

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Kibsa Karim


Humeur

Révélations des conjurés à l’audience : De qui se moque-t-on ?

Comment peut-on bénir une si importante somme de 50 millions sans se soucier de sa provenance ni de sa destination, tout en acceptant sur cet argent inconnu une dîme colossale de près de 20 % soit 9 millions ? Comment peut-on accepter d’être un trésorier dépositaire de 46 millions sans chercher à assouvir la simple curiosité sur leur provenance et leur destination ? On ne choisit pas au hasard un trésorier pour lui confier une si grande somme. C’est connu en matière d’argent surtout de cette nature, c’est une question de confiance. En vérité, à vouloir jouer la "défense en lignes groupées" les conjurés marquent contre leur camp.

En effet, à lire les déclarations de presque tous les prévenus, on note une volonté affichée de transformer leur procès en celui du pouvoir en place : "Nous sommes bons c’est le pouvoir qui est mauvais" ; "Nous sommes des envoyés de Dieu, oints par le peuple en prière pour sauver la nation burkinabè". Mais quand on gratte ce vernis de profession de foi, on découvre la laideur de personnes frustrées dans leurs rêves brisés, leurs ambitions mal assumées, très intéressées par l’argent et la prospérité matérielle. - N’est-ce pas que Ouali Diapagri voulait lancer une société de transport ? -

Avec autant de ressentiments personnels et de problèmes matériels mis en avant, on cherche vainement une conviction politique, un engagement patriotique, une revendication sociale quelconque chez les conjurés. En fait, l’objectif principal de leur projet c’était la vengeance et leur réhabilitation personnelle. Pour le reste, on verra après !

C’est-à-dire dans le tâtonnement car, entre le vote imaginé par Ouali Diapagri pour se faire désigner chef de l’Etat et les prières du commandant Sié Poda pour qu’un bon gestionnaire vienne comme du ciel à la tête de l’Etat, sans oublier les pressions des leaders politiques en interne et celles des parrains des putschistes à l’étranger, si ce coup d’Etat avait eu lieu, le Burkina était parti pour culbuter au fond de l’abîme du désordre.

Alors MM. les conjurés épargnez-nous votre tactique du bourreau qui joue à la victime. Votre collusion avec l’étranger vous ôte par ailleurs les prétentions ridicules de patriotes, héros ou messie du peuple. A toutes fins utiles que l’on se rappelle la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf.

Djibril Touré
L’Hebdo

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