Actualités :: Ouagadougou : Chaude matinée au camp Guillaume Ouédraogo

La matinée du 20 décembre 2006 a été mouvementée au camp Guillaume Ouédraogo pour cause de manifestation de militaires, jeunes pour la plupart. Tout a commencé à 10h passées lorsque, se trouvant à la place de la Nation pour une cérémonie des paysans burkinabè, nous avons vu sortir du camp, ceinturons en main et en courant, de jeunes militaires.

Très rapidement, ils passent devant le Médiateur du Faso, la Banque agricole du Burkina (BACB), tournent au niveau des feux tricolores pour remonter vers la Place des cinéastes.

Que se passe-t-il pour que des militaires déferlent ainsi ? C’est sans doute pour aller prêter main forte, comme ils ont l’habitude de le faire, à un des leurs qui a, sans doute, eu maille à partir avec quelqu’un quelque part. Peu de temps après, les déchaînés sont de retour au camp et se rassemblent pour réintégrer la caserne. Mais, de loin, nous avons aperçu certains en train de gesticuler et commençant à bloquer la circulation.

Cela a duré quelque temps et, après, les manifestants ont commencé à réintégrer le camp. Mais ce sera pour une courte durée car certains en ressortaient et des coups de feu sont entendus à l’intérieur du camp. Panique dans les parages, et c’est en ce moment que nous avons été informé d’une autre cause probable de la manifestation : la mort d’un militaire, tué, semble-t-il, à Ouaga dans la nuit du 19 décembre.

Les militaires tiennent-ils la Police municipale et celle nationale (les manifestants ont fait une descente aussi au Commissariat central de Ouaga) pour responsables de cette mort ? Mystère et boule de gomme. Un groupe de journalistes venus couvrir la marche des paysans a voulu en savoir davantage. Mais il a été prié de vider les lieux lorsqu’il est allé aux nouvelles. Le reporter de la radio nationale a vu sa bande confisquée lorsque, pris dans la manifestation et se trouvant en face du camp, il a voulu enregistrer les coups de feu.

Un confrère de la Télévision nationale s’est fait éconduire, sous nos yeux, lorsqu’il a voulu, lui aussi, aller aux nouvelles. Pendant ce temps, les manifestants entraient puis ressortaient du camp. On entendait aussi des coups de feu. Etaient-ce des tirs de sommation (tirés en l’air), comme le laissaient entendre certaines personnes, ou carrément une fusillade ?

Nous avons entendu parler de 2 morts sans avoir eu la possibilité de le vérifier. Ce que nous avons vu, et qui pourrait faire croire qu’il y a eu des blésses, c’est l’arrivée sur les lieux d’un véhicule des sapeurs-pompiers, qui a même pénétré dans le camp. Est-ce les blessés en question qu’il est venu chercher ?

Est-il reparti avec ces derniers ou sans eux ? Ces questions restent jusqu’à présent sans réponse. Lorsque nous quittions les lieux à 12h passées, la devanture du camp a retrouvé son calme et les portails, habituellement ouverts, étaient fermés.

SD


Le Commissariat central inaccessible

Aux alentours du Commissariat central de police de Ouagadougou, il était presqu’impossible de circuler. Des barrières de protection avaient été placées aux quatre points de cette autre base de la police nationale. A notre arrivée sur les lieux à 11h, des témoins de la scène de la matinée parlaient des explosions et sifflements de balles.

Un officier de la Base aérienne faisait de nombreux va-et-vient devant des curieux très nombreux derrière les barres de protection. De l’immeuble Photoluxe, nous avons aperçu deux véhicules 4X4 de l’armée venus stationner devant l’entrée de ce commissariat.

Pendant ce temps, le commissaire Paul Sondo, habituellement très ouvert aux questions de la presse, était visiblement tendu et donnait des ordres à des agents. Sur le toit du commissariat étaient positionnés des agents couchés avec des kalachnikovs bien orientés, comme dans un champ de tir.

PB

Le Pays

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