Actualités :: Détournement de fonds à la BICIAB : L’indélicat informaticien prend 5 (...)

Zabsonré Pascal, informaticien, a été jugé ce 13 décembre 2006 par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, pour détournement de fonds au détriment de la BICIAB, son ancien employeur, et de l’Etat. A ses côtés, Songoti Moussa Georges était, quant à lui, accusé de complicité.

Les faits remontent à 1996. A cette époque, l’informaticien Pascal Zabsonré était employé par la BICIAB en tant que responsable du service télématique. De retour d’un séjour à Abidjan où il s’était rendu pour raison de santé, il est interpellé pour le détournement, au détriment de sa banque, de quelque 18 millions de francs CFA. Cet argent, il l’aurait détourné en utilisant le compte de son ami d’enfance Songoti Moussa Georges, enseignant à l’université de Ouagadougou.

Devant la Cour, l’inculpé s’est lancé dans des explications techniques, plaidant l’erreur de manipulation d’un nouveau programme qu’il avait lui-même initié. C’est donc, toujours selon Zabsonré, au cours des tests, que la transaction vers le compte de Songoti a été effectuée. « J’ai voulu automatiser une procédure et c’est ce qui a occasionné ce mouvement de fonds », expliquera l’accusé à ses juges.

Mais pourquoi avoir utilisé le compte de Songoti ? « J’avais un chèque remis par mon ami, posé sur mon bureau », dira le prévenu pour se justifier, précisant que son coaccusé n’y est pour rien. Il affirmera par ailleurs avoir voulu, certes un peu tard, régulariser les choses par des contre-passations d’écritures.

C’est ainsi que des prélèvements ont été opérés par chèque et par carte sur le compte, afin, selon les explications de l’informaticien, de le maintenir à un niveau suffisamment bas pour ne pas attirer l’attention de la banque. L’un de ces versements s’élève à environ 5 millions, utilisés, reconnaîtra Pascal Zabsonré, pour l’intervention chirurgicale pratiquée à Abidjan en raison de sa hernie discale.

Le pot aux roses a été découvert lors d’un contrôle du système monétique qui faisait les frais des jeux d’écriture de l’informaticien.

Interrogé, Songoti Moussa reconnaîtra qu’il ne s’est jamais véritablement intéressé à la gestion de son compte, qu’il n’utilisait que pour toucher son salaire. « Je ne consultais que très rarement les relevés qui m’étaient régulièrement envoyés ».

Et lorsque son ami d’enfance, par ailleurs employé de la banque, lui a demandé l’usage de son compte pour y recevoir de l’argent payé par des partenaires étrangers, confiant, l’enseignant de physique n’a pas refusé le service et a signé un premier chèque, puis d’autres, remettant même sa carte bancaire à son ami banquier.

M. Sanou Mamadou, contrôleur général de la Banque, précisera que les différents mouvements effectués sur le compte, aussi bien par chèques que par carte, s’élèvent à plus de 26 millions de francs CFA. Cet argent a été prélevé sur des comptes et la Banque a même perdu des clients qu’il a fallu "redémarcher", à causes des malversations de son employé.

Dans ses réquisitions, l’avocat général Sékou Kaba a requis 10 ans fermes contre l’accusé et son complice. La partie civile, représentée par Me Bernardin Dabiret et un représentant de l’Etat, actionnaire de la banque, a emboîté le pas au ministère public, réclamant la plus grande fermeté à l’encontre de l’inculpé et de son complice.

A l’opposé, Me Hamidou Sawadogo demandera « une application bienveillante de la loi », insistant sur le fait que si Pascal Zabsonré a reconnu avoir effectué des transactions sur le compte de son ami, il a plus d’une fois tenté de réparer ses agissements. Dans un premier temps avant son arrestation, puis après sa détention provisoire, en proposant à la banque des modalités de remboursement.

Me Traoré Kirsy plaidera quant à lui pour l’acquittement pur et simple de son client Songoti Moussa Georges, qui, bien que titulaire d’un doctorat d’état en physique, a dramatiquement manqué de vigilance en faisant confiance à son ami d’enfance. Avait-il l’obligation de vérifier l’origine des fonds que son ami transférait sur son compte ? Légalement non, conclura l’avocat.

A l’issue de sa délibération, la Cour a condamné Zabsonré Pascal à 5 ans de prison ferme et à 1 million de francs CFA d’amende. Condamné aux dépens, il devra par ailleurs rembourser à la BICIAB la somme de 18 029 612 F CFA en réparation du préjudice subi. Quant à Songoti Moussa Georges, il a été acquitté.

H. Marie Ouédraogo
San Evariste Barro

Observateur Paalga

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