- Xavier Ouédraogo
La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a organisé samedi 2 décembre 2006 à Ouagadougou, un séminaire de sensibilisation et d’information des restaurateurs de la ville de Ouagadougou sur l’hygiène alimentaire. Xavier Ouédraogo, président de la section du Kadiogo situe les objectifs d’un tel séminaire.
Sidwaya (S) . : La LCB/section du Kadiogo a organisé un séminaire sur l’hygiène alimentaire en direction des restaurateurs et restauratrices de la ville de Ouagadougou. Qu’est-ce qui a motivé l’organisation d’une telle activité ?
Xavier Ouédraogo (X.O). : L’idée d’organiser ce séminaire à l’endroit des professionnels de l’alimentation de la ville de Ouagadougou est partie d’un constat de plusieurs recherches et analyses réalisées dans nos centres hospitaliers et médicaux.
Au terme desquelles il est ressorti des cas graves d’intoxications de consommateurs
liées à l’hygiène des aliments commercialisés dans nos rues. Il s’agit notamment des problèmes gastriques comme la diarrhée, les constipations, les ulcères et les hémorroïdes. Il est du devoir de la Ligue des consommateurs de lutter contre ces pratiques insalubres qui causent un problème réel de santé publique.
C’est pourquoi nous avons décidé en cette fin d’année, de mobiliser les premiers acteurs de l’alimentation de rue que sont les restaurateurs, les bouchers, les vendeuses de légumes et les grilleurs de viande et poissons pour qu’ensemble, nous puissions trouver des solutions contre ces pratiques qui causent des ennuis de santé aux consommateurs.
S. : Combien de participants ont pris part à ce séminaire ?
X.O. : Entre 150 à 200 participants recensés à travers les professionnels de la restauration de la ville de Ouagadougou ont pris part à cette session de formation sur l’hygiène alimentaire.
S. : Ya-t-il des actions de répression déjà menées par la Ligue des consommateurs dans le but de protéger les consommateurs ?
X.O. : La Ligue des consommateurs est seulement une association de dénonciation. Elle n’a pas de pouvoir de saisine, ni de répression. Nous bénéficions dans le cadre de nos actions sur le terrain, des appuis du Laboratoire national de santé publique, de la Coordination nationale de lutte contre la fraude dont la LCB est membre. Pour des produits de consommation qui s’avèrent dangereux, notre ligue laisse le loisir aux structures compétentes, d’agir en fonction des voies de droit et de l’autorité publique.
D’ailleurs, nous sommes à l’écoute de toute personne ou institution qui constatera des produits de consommation prohibés en circulation dans tout commerce. La Ligue des consommateurs du Burkina est prête à agir avec l’appui de ses partenaires de terrain en tout lieu et en tout temps pour protéger les consommateurs.
S. : Pensez-vous qu’avec la prolifération du commerce de denrées alimentaires, peut-on vraiment contrôler la qualité de tous ces produits pour s’assurer que les mesures d’hygiène sont respectées par les importateurs ?
X.O. : Non ! nous vivons à l’heure actuelle dans un monde « d’avoir » et non « d’être ». L’importateur ne se préoccupe pas de l’hygiène, mais plutôt de combien il va gagner en termes de bénéfice. Il importe à tour de bras, tout ce qui peut lui procurer des gains sans considération aucune de la santé des consommateurs. Au niveau de la Ligue des consommateurs du Burkina, nous allons mettre un terme à ce comportement irresponsable.
Tout importateur de produits alimentaires de grande consommation doit désormais procéder à une analyse spécifique par les structures compétentes avant la mise en vente des aliments. Autrement dit, les contrevenants seront punis conformément à la législation en vigueur avec, en sus, une saisie-destruction des produits incriminés.
S. : Qu’attendez-vous des restaurateurs ayant pris part au séminaire ?
X.O. : Nous attendons surtout du civisme et le sens de la responsabilité de la part des restaurateurs qui ont été formés, notre souhait est que ce séminaire traduise le cri d’alarme de ceux qui souffrent dans nos hôpitaux, de suites d’intoxications alimentaires. La Ligue des consommateurs du Burkina leur souhaite un prompt rétablissement.
Entretien réalisé par Salifou OUEDRAOGO
Sidwaya
