- Clément Sawadogo et Laurent Sédogo
Une délégation gouvernementale était, le 30 novembre 2006 à Gayéri à l’Est du Burkina Faso. Composée des ministres Clément Sawadogo et Laurent Sédégo, la délégation est allée échanger avec les acteurs régionaux impliqués dans le recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) 2006 pour s’assurer de la qualité des dispositions prises en vue de la réussite de l’opération.
Le gouvernement burkinabè vient de réaffirmer sa volonté de réussir le Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) 2006 prévu sur toute l’étendue du territoire national, du 9 au 23 décembre prochain. En effet, il a diligenté une mission, le 30 novembre 2006 à l’Est du pays, précisément à Gayéri, chef-lieu de la province de la Komondjari. Objectif : expliquer aux autorités locales, l’esprit du recensement et discuter des malentendus susceptibles d’entamer l’opération surtout dans les zones frontalières.
Deux ministres ont fait le déplacement de Gayéri. Il s’agit de Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) et Laurent Sédégo de l’Environnement et du Cadre de vie (MECV). Face à eux, le gouverneur de la région de l’Est, Théodore Kilimité Hien, les hauts-commissaires des provinces de la région, les préfets, les responsables régionaux et provinciaux de la Sécurité, de l’Environnement et du Cadre de vie, la douane, etc.
Dès le départ, le ministre Clément Sawadogo est revenu sur le but principal du RGHP, à savoir « rassembler le maximum d’indicateurs démographiques et économiques de notre pays ». Des données qui, a-t-il poursuivi, permettront de faire de la prévision économique, de la planification du développement. Tous les ménages seront visités, pour compter aussi bien les personnes que les biens matériels, agricoles et pastoraux, a indiqué M. Sawadogo. Ainsi « bien » expliqué, il a invité les autorités locales de l’Est, à faire comprendre aux populations que le recensement n’est pas réalisé à des fins fiscales ou sécuritaires.
Recenser dans les limites du pays
Dans sa mise eu point sur le RGHP 2006, le ministre Clément Sawadogo a insisté sur les questions frontalières. « Il faut ouvrer à ce que les agents recenseurs travaillent dans les limites du territoire burkinabè », a-t-il dit aux autorités de l’Est.
Les mots du ministre valent leur pesant d’or dans cette région frontalière du Burkina Faso avec le Niger. Seulement une partie des 600 km de frontière a pu être bornée à l’issue des négociations (entre autorités burkinabè et nigériennes) de 1987, a expliqué le MATD. Le reste de la frontière, selon lui, n’a pu faire jusque-là, l’objet d’entente entre les deux pays et il est probable que le différend soit porté devant la Cour internationale de justice de La Haye.
Tout en rassurant que tous les pays frontaliers du Burkina ont été informés officiellement du RGPH 2006, le ministre pense qu’ »il vaut mieux prévenir que guérir », surtout qu’il y a parfois des bisbilles entre les populations frontalières de deux pays. En conséquence, Clément Sawadogo a recommandé la vigilance à tous les acteurs impliqués dans le recensement. Les préfets par exemple, pourront organiser des rencontres avec les agents recenseurs pour s’accorder sur les périmètres à ne pas franchir, a-t-il préconisé.
A l’issue des explications, le ministre a requis un huis clos avec les autorités locales, pour échanger plus en profondeur sur les obstacles éventuels au bon déroulement du recensement. Après plus de 3 heures de discussions, le ministre est sorti plus que jamais rassuré de la bonne tenue du RGPH 2006.
« A l’heure où nous sommes, toutes les dispositions ont été prises pour que le recensement se déroule dans les conditions les plus parfaites », a-t-il confié, sans lever le voile sur le huis clos. En plus de la frontière avec le Niger, d’autres villes frontalières notamment avec le Mali et la Côte d’Ivoire recevront très prochainement la délégation gouvernementale pour des séances de mise au point.
Koumia Alassane KARAMA
Sidwaya
