Actualités :: Rentrée universitaire 2006-2007 : Odile Nacoulma parle aux enseignants et (...)
Pr Odile Nacoulma

A l’occasion de la rentrée universitaire 2006-2007, Odile Nacoulma, président de l’université de Ouagadougou, adresse ce message à tous les acteurs qui animent ce temple du savoir qu’elle dirige.

La rentrée universitaire 2006-2007 m’offre l’agréable occasion de m’adresser à toute la communauté universitaire (enseignants chercheurs, étudiants, personnel ATOS et partenaires au développement) afin que tous ensemble nous envisagions, avec sérénité et confiance, l’année académique qui commence.

Je voudrais, avant tout, accorder une pensée pieuse à nos frères et sœurs qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour l’épanouissement de notre université, mais qui, malheureusement, ne sont plus parmi nous aujourd’hui. Leur œuvre, même inachevée, restera à jamais gravée dans l’histoire de notre institution. Je voudrais surtout rendre hommage à tous les acteurs de notre institution qui, tout au long de l’année écoulée, ont contribué, d’une manière ou d’une autre, au bon déroulement de l’ensemble des activités pédagogiques et académiques de la maison commune.

Je tiens à saluer l’abnégation, la disponibilité et l’engagement de toute la communauté universitaire, qui nous ont permis d’enregistrer une fois de plus d’importants acquis, marqués par des résultats internes satisfaisants.

Pour ma part, je ferai en sorte que, dans un esprit de dialogue franc, loyal et constructif, dans la concertation, la tolérance, le respect et la compréhension mutuelle, bref, dans la complémentarité des efforts, nous puissions bâtir une université au sein de laquelle la gestion des rapports se fonde sur la place que chacun occupe. Je constate, aujourd’hui, que, grâce à la stabilité et à la paix retrouvées, et grâce aux efforts fédérés des uns et des autres, nous sommes sur la bonne voie dans l’atteinte de nos objectifs.

Malgré les efforts considérables et remarquables déployés tant par l’Etat que par nos partenaires, l’université de Ouagadougou demeure toujours confrontée à beaucoup de difficultés, caractérisées par l’insuffisance des moyens humains et matériels, mais aussi et surtout par des problèmes de gouvernance, de reconnaissance et de valorisation de sa place et de son rôle dans le développement de notre pays. Nous en sommes conscients et c’est pourquoi nous nous attelons à trouver les solutions idoines et durables aux facteurs limitants de l’épanouissement véritable de notre institution commune.

Sur les plans administratif et académique

Ainsi, au plan administratif, nous avons pu déterminer des dysfonctionnements et des goulots d’étranglement, et travaillons sans relâche au renforcement et à l’enracinement de la bonne gouvernance au sein de l’université. Nos différentes instances de décision nous permettront, sans nul doute, d’atteindre nos objectifs en matière de renforcement de la bonne gouvernance et de meilleure maîtrise des programmes de formation et de recherche. A cela, il faut ajouter les multiples efforts consentis pour le renforcement de la capacité institutionnelle.

Au plan académique, l’université de Ouagadougou veut s’engager, d’ici 2010, dans la nouvelle dynamique du système Licence -Master - Doctorat (LMD), pour être en phase avec les autres universités à travers le monde. Dans ce contexte de globalisation et de mondialisation, le système LMD se présente comme une opportunité parce que porteur d’une nouvelle culture académique. Il permet d’assurer une plus grande flexibilité des parcours de formation, et surtout une meilleure mobilité des enseignants et des étudiants. Mais l’entrée dans le système LMD exige d’intenses préliminaires au triple plan humain, matériel et financier.

Aussi faut-il une préparation morale et psychologique des éventuels acteurs, car de telles réformes peuvent susciter des réticences justifiées, parfois soit par l’ignorance, soit par la méconnaissance de la réforme proposée. C’est en prévision de ces éventualités, et pour bien comprendre le système LMD, que plusieurs séminaires ont été organisés.

Remarquable performance des enseignants burkinabè au CAMES

L’adhésion de l’université de Ouagadougou au « Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest » (REESAO) en octobre 2005 à Lomé, et le choix de notre institution à la présidence de ce réseau contribueront, sans nul doute, à faciliter les choses. La présidence de l’université donne ici l’assurance que des dispositions sont déjà prises pour un succès du LMD.

En ce qui concerne les infrastructures, nous prévoyons la réalisation d’amphithéâtres ; la construction de cinq blocs de 15 toilettes chacun à travers le campus ; la réfection et l’aménagement des grands amphithéâtres et des salles de cours ; et la construction à moyen terme du mur de clôture de l’université. La construction et l’équipement, par le président Blaise Compaoré, du bâtiment à deux niveaux abritant les bureaux des enseignants sont aujourd’hui une réalité. Toutes ces infrastructures viendront, à coup sûr, résorber un tant soit peu les difficultés de plus en plus récurrentes en matière de capacités d’accueil pour de meilleures conditions d’études et de travail.

La signature, le 11 septembre dernier, de deux décrets : l’un portant organisation des emplois des universités, des établissements d’enseignement supérieur publics et du CNRST, et réglementation des fonctions d’assistant, d’enseignant à temps plein, d’attaché de recherche et d’ingénieur de recherche , et l’autre portant organisation des emplois spécifiques du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, attendus depuis la refondation en 2000, accorderont, à partir de l’année prochaine, aux enseignants et chercheurs beaucoup d’avantages, en prenant en compte l’essentiel de leurs préoccupations.

Quant au statut du personnel contractuel, il est en étude. Un projet d’organisation des UFR, instituts et des services centraux et rattachés de l’université est également à l’étude et sera finalisé incessamment, dans le but de doter notre institution de textes de gestion adaptés et conformes à la réglementation générale des EPA.

Nous rappelons aussi que pour cette année 2006-2007, il est mis à la disposition de l’université une cinquantaine de postes d’assistants à recruter. L’appel à candidature a déjà été lancé et les recrutements suivront.

La remarquable performance de nos enseignants aux dernières sessions du CAMES tenues récemment à Bangui et à Bamako atteste, si besoin en était, de la qualité, maintes fois reconnue, de la formation et de la recherche à l’université de Ouagadougou. Tout cela nous conforte dans notre volonté de travailler davantage pour garantir l’efficacité de notre système d’enseignement supérieur.

Il y a des acquis, mais beaucoup reste à faire

Certes, nous avons enregistré des acquis, mais beaucoup reste encore à faire. Du reste, vous venez, à cet effet, il n’y a pas longtemps, de m’exprimer vos préoccupations qui sont aussi et avant tout les miennes en tant que président certes, mais surtout en tant que collègue et collaboratrice. Je vous donne l’assurance que les problèmes que vous venez d’évoquer sont examinés avec la plus grande attention. Quant à leurs solutions, c’est tous ensemble, main dans la main, que nous les trouverons. Votre soutien et votre accompagnement dans toutes les actions que nous projetons seront déterminants pour la réalisation de nos rêves.

Nous nous engageons déjà à préserver les acquis et à poursuivre les efforts déjà entrepris à tous les niveaux dans le cadre de la mise en place du système LMD, ceci à travers le dialogue et la concertation de toutes les composantes de la communauté universitaire.

- A vous, chers étudiants, responsables et décideurs du Burkina de demain, je vous invite à prendre conscience de l’espoir que tout le peuple burkinabè place en vous ; votre ardeur au travail, la discipline, le réalisme et l’objectivité dont vous ferez preuve dans chacune de vos démarches seront des facteurs déterminants de votre réussite malgré les conditions de vie et d’études parfois difficiles, comme j’en conviens.

- A vous, chers collègues enseignants chercheurs, notre mission, pour ne pas dire notre sacerdoce, est noble et sublime, car nous avons la lourde responsabilité de former et de forger les cadres de demain. Certes, les difficultés ( insuffisance d’infrastructures, effectifs exponentiels d’étudiants par rapport au nombre réduit d’enseignants et aux moyens dont ils disposent pour mener à bien les différentes tâches) sont, entre autres, des entraves réelles à l’accomplissement de notre mission ; mais notre détermination, notre abnégation, notre sens du devoir à accomplir coûte que coûte le travail bien fait et du dialogue permettront, j’en suis convaincue, de travailler tous ensemble pour créer des conditions idéales d’une université digne de nos attentes.

- A vous, directeurs d’UFR et d’instituts, et personnel de l’administration universitaire, garants de l’épanouissement de notre maison commune, vous avez toujours su faire preuve de clairvoyance dans vos prises de décisions, pour arriver à des actions concertées et cohérentes grâce au dialogue franc et loyal que vous avez su chaque fois instaurer pour la résolution des problèmes dans le cadre de la bonne marche de l’institution. Je vous encourage et vous exhorte à poursuivre dans ce sens pour les combats futurs.

A vous, partenaires au développement, issus de la coopération internationale, qui avez toujours su nous accompagner dans notre exaltante mission, l’université de Ouagadougou vous reste à jamais reconnaissante pour votre inestimable et permanent soutien. Malgré le contexte économique difficile, nous osons encore et toujours compter sur votre détermination et votre disponibilité pour un rayonnement encore plus grand de notre institution, car le meilleur investissement dans un pays pour un développement durable passe d’abord par l’éducation et la formation de sa jeunesse.

Une vie communautaire harmonieuse sur le campus est possible

Chers enseignants chercheurs, étudiants et personnel ATOS, l’année qui commence viendra certainement avec son lot de difficultés aussi bien au plan académique, pédagogique qu’administratif. Je vous exhorte, une fois de plus, à vous armer de courage, car seuls votre engagement, votre esprit de dialogue et de responsabilité, votre sens de discernement et votre volonté à aller de l’avant seront déterminants dans la résolution des problèmes auxquels nous serons probablement tous confrontés. Pour ma part, je m’engage, dans la limite de mes moyens et des possibilités qui sont les miennes, à mettre tout en œuvre et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour un bon déroulement de l’année académique 2006-2007.

Tout porte à croire, et j’en suis entièrement persuadée, qu’une vie communautaire harmonieuse sur le campus est possible, pour peu que nous arrivions à convertir nos divergences de points de vue en éléments positifs d’épanouissement et de développement véritables de notre université, en privilégiant l’acceptation de la différence aussi bien dans la pensée que dans l’action. En un mot, je souhaite, vivement et du fond du cœur, que dans les moments difficiles, nous parvenions à sauver l’essentiel, tout en n’occultant pas les détails.

Je reste convaincue qu’en fédérant nos énergies pour la cause commune, nous parviendrons à la réalisation de nos objectifs qui sont, entre autres, de garantir à la jeunesse burkinabè sa chance d’accéder à un enseignement de qualité, et à la société tout entière, des résultats importants d’une recherche utilitaire pour le développement du Burkina Faso afin d’en faire un pays émergent.

Bonne et heureuse année universitaire 2006-2007.

Je vous remercie.

Le président de l’université de Ouagadougou

Pr Odile Germaine Nacoulma Chevalier de l’Ordre national

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