Actualités :: Malades mentaux : Le droit à la dignité bafouée

Les malades mentaux connaissent diverses fortunes dans nos villes et campagnes, surtout qu’ils sont laissés à eux-mêmes, sans surveillance sociale et sans prise en charge médicale.

Communément appelés “fous”, les malades mentaux qui suscitent la peur et la méfiance, sont souvent rudoyés, isolés, rarement choyés dans la société. Parfois laissés à eux-mêmes, ils font l’objet d’exploitation éhontée de leur image défaite, hirsute, à travers des photographies, en général prises à la sauvette dans les rues et les champs de nos pays. Faut-il oublier que, malgré leur état, ils doivent, en tant que personnes humaines, bénéficier eux aussi du droit à l’image ?

La plupart d’entre eux, sensés recouvrer leurs esprits, ne s’enorgueilliraient certainement pas, s’ils en avaient la possibilité et les moyens, de voir cette parenthèse de leur vie exposée dans des albums privés et autres galeries occidentales.
Souvent sans abris, ils se réfugient dans des coins de rues, en brousse, donnant l’impression d’être des rebus de la société, alors qu’ils en sont les fruits et bien souvent les produits.

Certains d’entre eux arpentent les artères des villes et villages, nus, violant ainsi l’éducation à la pudeur que les parents s’évertuent à inculquer à leurs enfants. D’autres sont en permanence menaçants, brandissant gourdins et autres armes dangereuses là où on les attend le moins.

A Boussé, dans le Kourwéogo, récemment, une femme a été mortellement assommée par un fou, qui dit avoir attendu en vain sa ration alimentaire quotidienne. Dans la même période, un autre, dans une localité avoisinante détenteur d’un fusil, a été désarmé.

Dans les villes comme Ouagadougou, où l’individualisme galope à grand pas, ils sont obligés de développer des stratégies de survie, afin d’assurer leur pitance quotidienne. Ils se confondent aux mendiants dans les rues. Leurs réactions, imprévisibles, constituent une source permanente d’insécurité pour les usagers de la route et pour les populations.

Il est donc indéniable que les malades mentaux peuvent constituer des dangers pour la société. Raison de plus pour ne pas les abandonner à leur sort. Hormis les cas de fugue, le malade mental devrait bénéficier de la solidarité communautaire et/ou d’une prise en charge appropriée de l’Etat.

Pourtant, les gouvernements accordent peu d’importance à ce secteur de la santé. Selon le rapport 2001 de l’OMS sur la santé dans le monde, “plus de 40% des pays n’ont aucune politique de santé mentale, plus de 30 % ne disposent pas de programme dans ce domaine, et plus de 90% n’ont aucune politique de santé mentale qui englobe les enfants et les adolescents”.

Le résumé de la communication donnée par le Professeur Arouna Ouédraogo, sur “les aspects législatifs et réglementaires de la santé mentale au Burkina Faso” à Dakar en 2005 conforte cette position. Il y est mentionné que : “la législation en santé mentale se base sur des textes de loi de portée générale, sans textes d’application spécifiques à la santé mentale”.

Cependant, les malades mentaux ont également droit à la protection, car eux-mêmes ne sont pas à l’abri des maux de la société : insécurité, maladies dues à l’insalubrité de leur environnement et à la vieillesse, violence, notamment verbale, viol des femmes et jeunes filles, assassinats, etc.

Il importe donc de réhabiliter l’image des malades mentaux par une prise en charge plus efficiente de la communauté et de l’Etat, afin de leur rendre une certaine dignité, un droit indéniable de l’Homme.

Marie KANGAMBEGA (Stagiaire)


Comment réduire l’impact des troubles mentaux ?

Pour réduire l’impact des troubles mentaux, il importe de :
• formuler des politiques destinées à améliorer la santé mentale des populations ;
• veiller à ce que chacun puisse accéder à des services appropriés et à un bon rapport coût/efficacité, y compris des services de promotion et de prévention en santé mentale ;
• protéger les droits fondamentaux des patients, interner les plus gravement atteints et leur offrir des soins adéquats ;
• évaluer et surveiller la santé mentale dans les communautés, et notamment chez les populations vulnérables, enfants, femmes et personnes âgées ;
• promouvoir des modes de vie sains et réduire les facteurs de risque de troubles mentaux et du comportement, tels que les environnements familiaux instables, les sévices et les troubles civils ;
• favoriser la stabilité familiale, la cohésion sociale et le développement humain ;
• favoriser la recherche sur les troubles mentaux et du comportement, la mise au point de traitements efficaces, la surveillance et l’évaluation des systèmes de santé mentale.

Source : OMS

Qu’est-ce qu’une maladie mentale ?

Par maladie mentale, on désigne l’ensemble des problèmes affectant ce que l’on appelle l’esprit. En fait, il s’agit de manifestations d’un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique. Ces perturbations provoquent différentes sensations de malaises, des bouleversements émotifs et/ou intellectuels, de même que des difficultés de comportement.

Quelles sont les causes des maladies mentales ?

En dépit de la recherche réalisée dans ce domaine, on ne connaît pas encore les causes de chacune des maladies mentales. On sait toutefois qu’il existe des facteurs déclenchants, souvent des événements douloureux qui peuvent favoriser son apparition comme, par exemple, la perte d’un être cher, un divorce, la perte d’un emploi, un accident ou une maladie grave.

De plus, on reconnaît aujourd’hui une origine biologique à certaines maladies. Grâce à la technologie moderne, le cerveau est de mieux en mieux connu et les chercheurs ont identifié certaines substances, entre autres, la sérotonine, un neurotransmetteur jouant un rôle important dans le développement des maladies mentales comme la dépression.

Source : Fondation des maladies mentales,
http://www.fmm-mif.ca/fr/profil.html

Sidwaya

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