Actualités :: La classe politique burkinabè a un effectif de redoublants
H. Yaméogo et
G. Kango Ouédraogo

Le pays des Hommes intègres manque assurément d’hommes... politiques. Depuis que souffle le vent tantôt frais, tantôt chaud de la démocratie qui nous vient de la lointaine Baule gauloise, les acteurs de la scène politique n’ont pas varié d’un iota. Ou du moins pas vraiment.

Au commencement était le Front populaire ; puis le Front vola en éclats, laissant le président du Front et sa fidèle cour d’un côté et les déçus de l’autre. Depuis, la vie politique nationale est rythmée comme le métier à tisser par l’incessant va-et-vient d’hommes et de femmes d’un camp à un autre, au gré des humeurs individuelles et de la donne sociale changeante.

Un seul événement majeur mérite d’être signalé : le départ à la "retraite" de l’éléphant de Ouahigouya. Cette retraite doublée de l’arrivée dans l’arène de son éléphanteau a un peu modifié la composition de la faune. En dehors de cela, l’alternance tant sollicitée au plus haut sommet est pratiquement inconnue à la base, notamment au sein des partis politiques qui demeurent pour la plupart des SARL aux allures d’entreprises familiales.

Tout se passe comme si la classe politique burkinabè était incapable de se régénérer. Certes, il n’a pas manqué de bourgeons, mais il n’y a pratiquement pas eu d’éclosion ; comme si les jardiniers de la première heure prenaient un malin plaisir à élaguer les velléités d’excroissance, privilégiant les militants-gazon toujours à ras du plancher politique. La démocratie dans les formations politiques s’apparente à la gérontocratie.

A la veille de l’élection présidentielle de 2005, l’opposition fait des gorges chaudes sur la possibilité ou non pour Blaise Compaoré de briguer un autre mandat. C’est sans doute son droit ; mais ce chorus aurait eu plus de piquant s’il était entonné par un ou deux candidats déclarés de cette opposition, en vrais hommes d’Etat. La nature et encore plus les électeurs sont ainsi faits qu’ils s’accrochent au partant à défaut de connaître l’arrivant.

On n’achète pas un poisson dans l’eau. Face à cette fronde, le parti au pouvoir et ses partisans trouvent là une occasion inespérée de faire bloc. Si débat il devait y avoir, c’est en effet au sein du CDP qu’il devait se faire.
Ce grand parti qui n’est pas petit, regorge en principe d’éminentes personnalités qui auraient pu se disputer la possibilité d’être calife à la place du calife, tout en assurant les intérêts du parti et du système.

Mais la question ne se pose pas, ou du moins elle n’est pas posée. Tout le monde est d’accord là-bas sur la re-candidature de Blaise Compaoré. Et comme nulle part il n’est interdit à un parti de présenter le candidat de son choix, l’opposition est mal barrée pour barrer la route à l’expérimentation d’un quinquennat par le candidat du CDP, ce d’autant plus que les arguments juridiques développés par l’opposition ne tiennent pas la route. Il y a toujours des contre-arguments à des arguments, surtout du point de vue du droit.

L’opposition burkinabè devra donc travailler à affirmer sa réelle volonté de conquête du pouvoir autrement que par le grattage des textes. Y a peut-être de l’argent ou des postes dedans pour certains, mais les bénéfices ne seront pas à la nation.

Journal du jeudi

Audiences publiques du maire de Ouagadougou : Les (...)
Situation de la nation : Promesses tenues sur la santé, (...)
Elections : la CENI rencontre les partis politiques
UNDD : l’hémorragie continue
CODECO : Surveiller le “monstre” de près !
Lutte contre la corruption : Paramanga annonce des (...)
Bientôt plus de femmes dans tous les corps militaires
Les députés dans les secrets de l’armée
Groupe parlementaire ADF/RDA : C’est quoi, un député (...)
Présidentielle 2005 : Les 13 envoyés de Blaise (...)
Révision exceptionnelle des listes électorales : L’appel (...)
Crise au sein des Verts du Burkina : La réplique de Ali (...)
Parti écologique pour le développement du Burkina : Oui à (...)
Partis politiques/société civile : Un face à face (...)
Discours sur la situation de la nation : Et si on (...)
Présidentielle 2005 : Ali Lankoandé, candidat du (...)
Convention des femmes du CDP : Une mobilisation à (...)
Des représentants de "Alternance 2005" chez le président (...)
Verts du Burkina : Les raisons de la suspension de Ali (...)
Suspension du président des Verts du Burkina : Le (...)
Abraham Nignan(RPF) : "Blaise Compaoré ne doit pas se (...)

Pages : 0 | ... | 11172 | 11193 | 11214 | 11235 | 11256 | 11277 | 11298 | 11319 | 11340 | ... | 12495



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés