Actualités :: Gouvernement/syndicats : 8 heures pour 4 acquis

Après quelques mois de suspension stratégique, le
gouvernement et les syndicats se sont retrouvés ce jeudi 18
mars à Ouagadougou pour un nouveau round de négociations
autour de la plate-forme revendicative des travailleurs.

Initialement prévues pour le 12 février dernier, les désormais
traditionnelles négociations entre le gouvernement et les
organisations syndicales se sont rouvertes ce jeudi au
ministère du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, sis à
l’immeuble Baoghin. Un face à face entre les représentants
d’une quinzaine de centrales syndicales et de syndicats
autonomes et une délégation gouvernementale composée du
ministre hôte, de ceux de la santé, de la Fonction publique et de
la réforme de l’Etat et du secrétaire général du gouvernement.

L’objectif de cette rencontre est, selon le ministre Alain Ludovic
Tou, représentant la partie gouvernementale, d’examiner la
plate-forme minimale des travailleurs pour parvenir à un
"compromis qui tienne compte de nos réalités
socio-économiques et pour le bien-être de tous". Pour le
porte-parole des syndicats, Tolé Sagnon, il s’agit surtout de
réaffirmer "fermement", les préoccupations relatives surtout au
"relèvement des salaires et pensions et l’exécution des
jugements et arrêts de juridictions relatifs à des conflits de
travail".

Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre du "dialogue social"
lancé en octobre 2003 par le gouvernement avec ses
partenaires sociaux, veut privilégier la concertation pour le
règlement des conflits et autres revendications des travailleurs. Apparemment, le principe semble partagé par les organisations
syndicales qui ont soumis une plate-forme minimale en 7 points
au gouvernement. Celle-ci a fait l’objet de quelques réponses du
gouvernement que les syndicats estiment ne pas être à la
hauteur de leurs attentes.

Au terme des négociations tenues hier de 10 heures à 18
heures, les deux parties sont parvenues à un modus vivendi
autour de 4 points essentiels. A la satisfaction des syndicats, le
gouvernement s’est engagé "à relever le taux de l’annuité de la
pension pour le porter de 1,33 à 2% à l’échéance de l’année
2004. Cette mesure devra permettre une harmonisation entre
les pensions du secteur privé et le secteur privé. En terme de 2e
acquis, la délégation syndicale s’est réjouie de l’engagement du
gouvernement à oeuvrer pour l’exécution des jugements et
arrêts de justice relatifs aux conflits de travail concernant les
sociétés telles que la SOREMIB, l’abattoir frigorifique de
Ouagadougou, Faso Fani. Celui-ci s’est également dit disposé à
traiter des aspects relevant de ses prérogatives dans les
dossiers de l’INB, la SN-SOSUCO et la Brakina. Pour ce faire, il
a demandé que les différents documents lui soient transmis par
les syndicats.

Le 3e acquis concerne la reconnaissance de la
part du gouvernement du "blocage de fait des avancements
malgré les échéances fixées au cours des négociations
précédentes et le préjudice que cela cause aux travailleurs et à
l’Administration". Les deux délégations ont pris l’engagement
de s’investir pour lever les obstacles relatifs à ce point.

Enfin, les
représentants des syndicats ont pris acte de la décision de
recrutement de 3.700 enseignants depuis le 1er octobre 2003 et
dont 3456 sont déjà en poste.

En somme, les négociations auraient permis au gouvernement
et aux organisations syndicales de faire un pas significatif en
avant. Mais sur la revendication centrale de l’augmentation de
salaire et pensions, les deux parties se sont donné rendez-vous
en décembre 2005 pour l’ouverture d’autres négociations.


La plate-forme minimale des syndicats

1- Relèvement des salaires et pensions des agents des
secteurs public, parapublic et privé sans distinction, au taux de
25% pour compter de janvier 2001 ;

2- exécution des jugements et arrêts de juridiction relatifs à des
conflits de travail (Brakina, Faso Fani, SCFB, Ex Bata, etc.) et
traitement diligent des dossiers de conflits de travail
(SN-SOSUCO, Cemob, Cimat, Sonar, INB, Lonab, etc.) ;

3- abrogation pure et simple de la loi n°13/98/AN du 28 avril
1998 portant régime juridique applicable aux emplois et aux
agents de la Fonction publique, déblocage effectif des
avancements d’échelons et de classe desdits agents parce que
le gouvernement n’a pas tenu les promesses faites en octobre
2002 ;

4- baisse de l’IUTS de 15% pour toutes tranches confondues ;

5- arrêt des privatisations et paiement immédiat et en une
tranche des droits des travailleurs licenciés suite aux
privatisations et/ou liquidations. Arrêt du désengagement de
l’Etat des secteurs sociaux notamment l’éducation et la santé.
Arrêt du recours facile à la pratique du chômage technique et sa
réglementation effective (en attendant, assurer à tout travailleur
mis en chômage technique, un minimum équivalent au 1/3 de
son salaire). Paiement des arriérés de salaires qui ont cours
dans certaines sociétés (abattoir frigorifique de Ouagadougou,
INB, etc.) ;

6- une politique cohérente favorable à la promotion du secteur
informel et son organisation efficace ;

7- annulation de l’arrêté n°2003-37 du Ministre des Finances et
du Budget en date du 31 janvier 2003 et relatif à l’octroi d’un prêt
sans intérêt aux présidents d’institutions, aux membres du
gouvernement et aux députés non siégeant et destiné à
l’acquisition en hors taxe, hors douane de véhicules à usage
personnel.

Par Félix Koffi AMETEPE
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