Actualités :: Informatisation du fichier électoral : Vers des élections transparentes (...)

Bouffée d’oxygène pour le processus démocratique burkinabè :
le fichier électoral sera informatisé et cela permettra sans doute,
de réduire les fraudes électorales. Et d’apporter par conséquent
une nouvelle dynamique à la gouvernance politique. Les partis
de l’opposition devraient particulièrement s’en réjouir, eux qui,
pendant longtemps, en ont fait une préoccupation de premier
plan.

Cette exigence valait bien la peine car les joutes
électorales avaient fini par dégoûter une frange non négligeable
de citoyens. Si bien que certains se demandaient (et continuent
de se demander) "à quoi servent les élections". Dans la mêlée
des frustrations, nombreux sont ceux qui rechignent à voter,
portant ainsi un coup au processus démocratique. Il est donc
temps de restaurer les règles fondamentales de la
gouvernance.

Mais ce nouvel élan ne saurait se limiter à l’informatisation du
fichier électoral. Il est nécessaire, si l’on veut entamer un vrai
décollage démocratique, d’établir des relations de confiance
entre gouvernants et gouvernés. Cela passe nécessairement
par une gestion transparente des affaires publiques et une
participation active des populations à la vie nationale.

En clair,
chaque citoyen devrait oeuvrer à l’édification d’un Etat de droit,
donc profitable à tous.
Ainsi, les joutes électorales doivent être des moments
privilégiés pour sceller un vrai contrat social entre les postulants
à la magistrature suprême et les électeurs. Cela apparaît en tout
cas comme un acte civique au service de l’intérêt supérieur de
l’Etat. Reste à savoir si l’informatisation du fichier électoral se
fera dans les règles de l’art. L’opération a été confiée à une
structure de l’Etat, en l’occurrence le Centre national de
traitement de l’information (CENATRIN).

De prime à bord, cela
ne pose pas de problème. Mais avec tous les soupçons fondés
ou infondés qui pèsent sur l’Etat, force est de reconnaître que la
transparence n’est pas garantie à l’avance. En outre, le
fonctionnement de ce centre connaît depuis un certain temps,
des couacs. Il n’est donc pas évident qu’elle soit à la mesure de
l’enjeu. Et que la clarté tant souhaitée pour des élections
crédibles soit effective.

Pour éviter une telle défaillance, l’opposition politique et la
société civile devraient jouer pleinement leurs partitions. Elles
devraient garder la lucarne en veille, suivre, étape par étape, le
processus de l’informatisation du fichier afin de frayer les
chemins de l’intérêt public. Mais que constate-t-on ? La plupart
des partis politiques sont plongés, depuis plusieurs années,
dans une léthargie qui les rend de facto muets.

Aujourd’hui, le
Burkina compte plus de 80 partis. Mais combien d’entre eux
fonctionnent réellement ? Le microcosme politique est malade
de ses contradictions stériles, ce qui ne permet pas d’instaurer
un réel débat sur les questions d’intérêt national.
Ainsi, en plus de l’informatisation du fichier électoral, les autres
secteurs de la vie nationale doivent être l’objet d’un examen
civique et moral.

En réalité, l’informatisation du fichier électoral à
elle seule ne suffit pas à garantir la transparence dans le
processus démocratique. Cela ne servirait à rien si la corruption
continue de dicter sa loi avant, pendant et après les élections.
La bouffée d’oxygène de l’informatisation du fichier électoral
pourrait se métamorphoser en substance nuisible à l’élan
démocratique si le spectre de la malgouvernance continue de
régner.

C’est pourquoi un toilettage des secteurs politique, économique
et social doit être engagé afin de créer les conditions
nécessaires au bon fonctionnement de l’Etat. Pour y parvenir,
l’opposition politique et la société civile doivent mieux se
structurer et être de véritables forces de propositions. Elles
doivent en outre tirer la sonnette d’alarme chaque fois que les
démons de la malgouvernance démocratique annoncent les
couleurs.

Autrement, le Burkina Faso continuera de végéter à la
périphérie du développement humain durable. Avec
l’informatisation du fichier électoral, le "pays des Hommes
intègres" fait néanmoins un pas démocratique en avant. Un pas
qui était nécessaire et qui, pour être suffisant, en appelle à la
bienveillance et à la vigilance citoyennes de tous. Pourvu que les
graines de la transparence soient semées dans tous les
secteurs de la vie nationale.

Le Pays

Politiques publiques au Burkina : « Nous avons une forte (...)
« Ce qui caractérise un gouvernement, c’est sa cohérence (...)
Affaire « Achille Tapsoba contre Eddie Komboïgo » : Vers (...)
Burkina Faso : Le capitaine Ibrahim Traoré procède à un (...)
Remaniement ministériel : Me Edasso Rodrigue Bayala, (...)
Burkina Faso : Les députés de l’ALT adoptent à l’unanimité (...)
Burkina/Réconciliation nationale et cohésion sociale : Un (...)
Burkina Faso : Le projet de loi portant promotion (...)
Ismaël Diallo sur le terrorisme et la stigmatisation (...)
Burkina Faso : L’ex majorité demande la levée de la (...)
Burkina Faso : « Il nous faut une nouvelle Constitution (...)
Burkina : Son livre sur l’intelligence économique, la vie (...)
Burkina/Gouvernance sociale : Le Médiateur du Faso (...)
Situation nationale : Le cercle d’éveil appelle à ouvrir (...)
Burkina : De l’effort de guerre à l’effort de paix, pas (...)
Programm for Young Politicians in Africa : 36 (...)
Burkina/Reformes politiques : Des journées d’échanges en (...)
Burkina/Terrorisme : « Il nous faut trouver des voies de (...)
Burkina : Le président du Faso Autrement, Dr Ablassé (...)
Déplacés internes au Burkina Faso : 20 457 ménages ont (...)
Levée du mandat d’arrêt contre Zida : L’UNIR-MPS salue la (...)

Pages : 0 | ... | 168 | 189 | 210 | 231 | 252 | 273 | 294 | 315 | 336 | ... | 12495


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés