Les représentants des commerçants du marché central de Ouagadougou, ont saisi le MBDHP le 12 février 2004 pour :
1) Informer de la situation que vivent les commerçants de Rood Woko et des événements des 11, 12, 13 et 14 février
2) Demander son soutien.
Le MBDHP a solidarisé avec les commerçants du marché central de Ouagadougou, le 27 mai 2003, lors du grave incendie de leur cadre et lieu de travail.
Notre organisation avait noté la légèreté avec laquelle les structures administratives du marché fonctionnaient sous l’égide de la commune de Ouagadougou.
Plusieurs dizaines de commerçants s’étaient rendus au siège du MBDHP et avaient dit leur désarroi devant la nouvelle situation qu’ils vivaient : les pertes de moyens matériels et financiers, les déplacements multiples et multiformes, la quête de nouveaux pas de porte, le tout enveloppé d’une crise économique assez difficile que vit notre pays.
Le MBDHP, notant les trois (03) points de revendication des commerçants comme suit :
Que Rood Woko " soit réhabilité dans les meilleurs délais,
Refus de la déportation de Rood Woko sur le site de l’hippodrome du secteur 19,
Demande sans délais " des négociations ... ", ne peut que soutenir cette plate-forme minimale et raisonnable.
De ce fait, le MBDHP :
dénonce les violations graves dont été victimes les commerçants dont nombreux d’entre eux ont été admis à l’hôpital Yalgado Ouédraogo où des amputations de membres ont été opérées sur certains d’entre eux ;
déplore profondément les actes de vandalisme commis sur la voie publique et les agressions perpétrées sur des citoyens burkinabè et expatriés ;
interpelle les autorités communales, le gouvernement de la 4ème République sur l’utilisation de la violence guerrière en lieu et place de la concertation, du dialogue et le manque de volonté politique consistant à prendre en charge les aspirations profondes " du petit peuple ". Les armes utilisées par les forces de l’ordre, l’appui de la gendarmerie et de l’armée nationale, révèlent le durcissement du régime, dont les prémices sont contenues dans le message de fin d’année du chef de l’Etat.
En tout état de cause, le MBDHP :
soutient les commerçants en disant que Rood Woko leur appartient ;
appelle les commerçants à poser, à discuter et à négocier autour de leurs préoccupations, à manifester dans le calme et sans dégâts des biens publics et privés ;
dénonce le comportement des forces de l’ordre, car la résolution des questions que pose notre peuple ne peut se faire que dans la concertation ;
félicite les protagonistes sur les résultats obtenus à l’issue des négociations engagées.
Ouagadougou, le 16 février 2004
Le Comité Exécutif National
