Actualités :: Opposition burkinabè : La culture de « l’anti-démocratisme »

L’année 2003, principalement son dernier trimestre, a révélé le caractère foncièrement ambivalent de l’opposition burkinabè. Entre sa caution apportée, aux putschistes et le faux-débat juridique qu’elle a fait naître autour de l’article 37, on s’aperçoit qu’elle n’est toujours pas guérie des maladies infantiles de la démocratie. En face, le pouvoir observe une sérénité certaine, par sa gestion responsable de toutes ces questions.

Le président français Jacques CHIRAC, avait-il raison lorsqu’il affirmait que « la démocratie est un luxe pour l’Afrique » ? On peut le croire, au regard de l’attitude observée par notre opposition, sur une question touchant au fondement même de la démocratie, à savoir le respect de la légalité républicaine.

Premier exemple, alors qu’une tentative de coup d’Etat a été éventée dans notre pays, et que le pouvoir soucieux du respect des institutions, a confié « l’affaire » à l’autorité judiciaire, l’opposition, n’a rien trouvé de mieux, que de prendre le parti des putschistes. Au motif, qu’un des leurs Norbert TIENDREBEOGO avait été inculpé dans le cadre de cette affaire, elle a en effet crié au « complot » appelant à la libération immédiate des conjurés. Une attitude à tout le moins « suspecte » dans la mesure où l’exécutif s’est dessaisi du dossier au profit des autorités compétentes.

Quand on sait comment les coups d’Etat déjoués ont été jusque-là « réglés » dans notre pays, le minimum de bon sens aurait voulu que l’on pousse cette voie judiciaire en restant vigilants et qu’on attende le procès des conjurés, avant de se prononcer sur le fond. Au lieu de quoi, l’opposition a préféré les « blanchir » au motif que Blaise COMPAORE voulait se « victimiser » (sic) pour rafler la mise lors de la présidentielle de 2005.

En d’autres termes, Blaise COMPAORE aurait « inventé » tout « ça » pour jouir de la compassion (?) du peuple lors de ce scrutin. Un argumentaire léger et hypocrite au vu de la « surface » militaire des putschistes et de la proximité géographique de certains d’entre eux, avec le président du Faso. « C’est ainsi que dans certains cercles bien informés on affirme que le président du Faso devait être victime de « wanckage » - (en mémoire le président nigérien Baré MAÏNASSARA a été tué par sa garde rapprochée).

D’autres thèses plus ou moins réalistes ont été évoquées, et, seul le tribunal militaire pourra nous donner le fin mot de l’histoire. Dans un autre registre (l’interprétation du nouvel article 37) alors que l’opposition parlementaire dispose des moyens constitutionnels pour demander l’avis du Conseil constitutionnel, ce sont des ’théories » légitimistes et politiques qu’on nous sert, pour demander la mise à l’écart de Blaise COMPAORE.

Sérénité et confiance en face.

Toutes ces élucubrations de l’opposition visent en fait à masquer sa décrépitude à l’orée de la présidentielle de 2005. Minée par des querelles internes sur fond de suspicions entre ses leaders, incapable de mener le travail d’implantation au sein des masses populaires, l’opposition burkinabè joue à faire peur au pouvoir, alors qu’elle n’a pas plus de force qu’un épouvantail. Son discours « légitimiste » cache en effet l’absence de programmes cohérents et son incapacité congénitale à se regrouper.

Depuis l’éclatement de la Coordination des forces démocratiques (CFD) tous les regroupements circonstanciels ont été sacrifiés sur l’autel des ambitions personnelles et de la « danse du ventre ». On comprend pourquoi cette même opposition parle par ailleurs de « propagande » pour qualifier les actes posés, dans le sens du développement du « pays réel ». Peut-on réussir une telle propagande quand le développement à la base est le leitmotiv du gouvernement, notamment par la petite irrigation villageoise qui vise à promouvoir le monde rural et à le développer ?

De même le financement à coups de milliards de ce même monde paysan, n’entre-t-il pas dans le cadre du développement durable des populations, que pouvoir et opposition invoquent dans leurs discours ?

Et que dire de l’intensification du bitumage des voies principales et de l’érection de nombreuses pistes rurales, quand on sait que « la route du développement passe par le développement de la route » ?

Il faut vraiment être masochiste pour penser autrement. Et, comme le pouvoir de la IVe république ne l’est pas, il n’a pas hésité à activer d’autres leviers pour s’assurer la confiance des populations. Dans ce chapitre, la prorogation de l’âge de la retraite (que certains opposants ont critiqué), la promotion de la santé et de la police de proximité ainsi que d’autres initiatives qui traduisent le programme pour un développement solidaire du président COMPAORE en réalité, donnent une longueur d’avance au pouvoir dans la perspective des présidentielles de 2005.
D’où la peur panique de l’opposition qui en est réduite à se fourvoyer dans des thèses politico-juridiques et à cautionner des coups d’Etat.

La sérénité et la confiance affichées dans le camp d’en face montrent qu’elle joue ainsi à la mouche du coche.
Qui s’en plaindrait quand cela n’empêche pas l’attelage d’avancer ?

Par Alpha YAYA
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