Un atelier de capitalisation des acquis marquant la clôture du Programme d’appui à la politique sectorielle santé, phase 2, s’est tenu ce jeudi 8 juin 2023, à Ouagadougou. Le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, a présidé la cérémonie.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la politique sectorielle santé (PAPS), phase 2, le Burkina Faso et l’Union européenne ont signé, le 13 octobre 2016, une convention de financement à hauteur de 84 millions d’euros (soit 55 milliards de francs CFA) dont 70 millions en appui budgétaire. L’objectif visé par ce programme est de contribuer à la couverture santé universelle et à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Débutée le 1er avril 2018, la mise en œuvre des activités du PAPS2 devait prendre fin en 2021. Toutefois, la crise de Covid-19 a entraîné une extension de la période de mise en œuvre jusqu’au 13 juin 2023. Un atelier de capitalisation des acquis dudit programme s’est tenu ce jeudi 8 juin 2023, à Ouagadougou. Après 5 années de mise en œuvre, des résultats satisfaisants ont été enregistrés, selon le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou, qui a présidé la cérémonie. Pour preuve, dit-il, « dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, nous avons pu bénéficier de l’appui de l’Union européenne pour assurer la gratuité des soins au profit des femmes et des enfants de moins de 5 ans. Cela s’est fait à travers un appui budgétaire ».
- Le ministre de la santé, Dr Robert Lucien Kargougou a exprimé sa gratitude et celle du peuple burkinabè à l’Union européenne qui a maintenu et renforcé son appui à notre pays
Plusieurs millions d’actes gratuits ont été réalisés également pour les femmes et enfants dans le cadre du PAPS2. En dehors de cela, poursuit-il, il y a eu un appui direct aux districts sanitaires. Ce qui leur a permis d’avoir de la logistique roulante, du médicament, et des équipements pour assurer la prise en charge de qualité des patients. En plus de cet aspect, le ministre a aussi noté la veille communautaire qui a été mise en place et qui a permis d’entendre les voix des populations, pour aller vers la démocratisation des services de santé. Sans oublier la production des données factuelles par les instituts de recherche. Ce qui a permis d’orienter les prises de décisions du ministère de la Santé, a-t-il relevé. « Donc, véritablement, nous sommes très satisfaits de la mise en œuvre du programme », soutient le ministre Kargougou. Cependant, il convient de signaler que la mise en œuvre du PAPS2 a été jalonnée d’obstacles de divers ordres. Les difficultés ont porté essentiellement sur la pandémie à Covid-19, le contexte sociopolitique, et parfois même la suspension des financements.
- Photo de famille
Le PAPS2 vient de fermer ses portes et quelques défis restent à relever. Ces défis concernent la pérennisation et la consolidation des acquis mais aussi l’appui budgétaire pour assurer la continuité des services essentiels de santé et de nutrition dans les zones à forts défis sécuritaires. Sur ce dernier point, le ministre de la santé a peaufiné une stratégie. « Nous voulons le faire à travers essentiellement l’approche communautaire des soins de santé primaire. Encore, une fois nous attendons que l’Union européenne puisse intensifier son appui dans le domaine de la santé », a-t-il conclu.
- Vue des participants lors de la cérémonie
Prenant la parole, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a affirmé que le PAPS2 est un exemple d’expériences positives vécues et partagées entre l’Union européenne et le Burkina Faso, dans le domaine de la santé. Cela est, selon lui, la traduction de leur riche partenariat qui dure depuis plusieurs décennies. « Grande est la satisfaction de constater que ce programme a contribué à améliorer la qualité et l’accès aux soins. Je suis par exemple ravi de savoir qu’en 2022, plus de 11 millions d’enfants ont été pris en charge gratuitement dans les formations sanitaires à travers tout le pays. Et plus de 7 millions de prestations préventives et curatives gratuites ont été offertes aux femmes », se réjouit-il.
- L’ambassadeur Wolfram Vetter a réitéré l’engagement de l’Union européenne à accompagner le ministère de la Santé, en vue de contribuer à améliorer les conditions de vie de la population
En dépit des résultats appréciables obtenus, il a déploré un taux non négligeable de décès maternels et néonatals. Même si des efforts sont faits par le département de la santé pour améliorer la santé maternelle et infantile, il estime que cette problématique nécessite un diagnostic plus approfondi afin d’en tirer les solutions idoines. M. Vetter a, de ce fait, encouragé la mise en place de la couverture sanitaire universelle qui, une fois opérationnelle, contribuera significativement à faciliter la prise en charge sanitaire de la population.
Pour rappel, le PAPS 2 a été un programme transversal dont les résultats sont le reflet d’une collaboration fructueuse entre les acteurs centraux et décentralisés du ministère de la Santé, les acteurs de la recherche scientifique et ceux de la société civile.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
