Actualités :: Dédougou : « Jusqu’au 17 du mois, nous n’avons pas de salaire », se plaint un (...)

Des vigiles engagés à l’hôtel administratif de Dédougou vivent souvent sans salaire jusqu’au-delà de la quinzaine du mois suivant, depuis le début de l’année 2023. Ils sont obligés, à chaque fin de mois, de livrer bataille pour avoir leur dû mensuel pourtant, promis pour être payé au plus tard le 5 du mois.

Ce sont des hommes visiblement en colère que nous avons rencontrés le lundi 15 mai 2023. Eux, c’est moins d’une dizaine de personnes employées comme vigiles par une structure de gardiennage ». Ces vigiles se plaignent de la paie tardive de leur salaire mensuel depuis l’entame de l’année 2023. « Les conditions de travail dans lesquelles nous sommes depuis le 1er janvier 2023 ne nous plaisent pas du tout. A chaque fin de mois, il faut que nous réclamions notre argent avant qu’on nous paye », a alerté un d’entre eux. Ces hommes en tenue noire disent être en fonction depuis janvier 2020. Selon leurs témoignages, de cette date jusqu’au 31 décembre 2022, ils étaient sous la coupe d’une autre société et « les choses se passaient sans problème », a poursuivi celui qui s’est immédiatement proposé de parler.

Promesse non tenue

Le calvaire a commencé avec le changement d’employeur. « Nous avons perçu le salaire de janvier 2023, le 10 février. Celui de février, le 13 mars et celui de mars, le 17 avril. Nous sommes aujourd’hui le 15 mai et nous ne savons pas quand est-ce que nous allons toucher le salaire d’avril », se morfond un autre pendant qu’un troisième vigile fait savoir qu’ils sont tous des responsables de famille et comptent sur leur salaire pour s’occuper des leurs.

A en croire les plaignants, il leur a été présenté, un de ces matins de janvier 2023, un contrôleur agissant au nom de la nouvelle agence en question. Par cette occasion, lesdits plaignants disent avoir été informés de la fin de leur contrat avec l’ancienne société et son remplacement par la nouvelle. Mais, les vigiles accusent le contrôleur de manquer à ses obligations depuis lors. « Non seulement, il (ndlr : le contrôleur) ne répond pas à nos appels, mais aussi, il ne vient pas nous voir. Cette situation fait que nous sommes obligés, à chaque fin de mois, d’aller voir tel responsable ou tel autre et de téléphoner à Ouagadougou pour qu’on pense à nous payer », s’offusque un membre du groupe.

Selon les dires de ce vigile, leur action se veut une interpellation. « Notre souhait est que ça change. Nous voulons que chacun assume sa part de responsabilité pour que nous ne soyons pas contraints de faire le tour des services et de lever la voix, à la fin de chaque mois, avant d’être payés tardivement », affirme-t-il. Les vigiles ont relevé que la société ne leur a pas présenté un contrat documenté leur indiquant l’échéance de paiement de leur salaire, mais qu’en la matière, le contrôleur le leur avait promis et rassurés. « Chez nous, le salaire est payé au plus tard le 5 du mois », lui ont-ils attribué.

Société et contrôleur se contredisent

Le contrôleur mis en cause a reconnu les manquements qui lui sont reprochés par ses subalternes. Il a, cependant, avancé deux principales raisons, selon lui, qui justifient son attitude : sa non rétribution et le manque de tenue de la société. « Depuis que je suis engagé comme contrôleur, la société ne me donne rien à la fin du mois alors que je fais des courses à son nom. J’ai même téléphoné au responsable plusieurs fois pour lui dire que je ne vais pas pouvoir continuer à travailler gratuitement. J’ai aussi demandé à ce qu’on me confectionne une tenue de la société. Là, si je vais chez les vigiles, je peux leur parler en tant que représentant l’agence, mais on ne m’a pas écouté jusque-là. C’est tout ça qui fait que je ne suis pas sérieux », a-t-il tranché.

Joint au téléphone, le premier responsable de la société de gardiennage incriminée a botté en touche la déclaration du contrôleur selon laquelle il n’est pas rémunéré pour le service fait. « Si lui (ndlr : le contrôleur), il dit ça, il a menti », a-t-il affirmé péremptoirement avant d’ajouter : « Ce qu’on lui donne permet de faire le travail.

Mais, s’il vient dire ça, c’est autre chose. » Au sujet de la paie des vigiles, notre interlocuteur, au bout du fil, a plutôt indiqué que l’échéance de versement des salaires est comprise entre le 5 et le 10 du mois. A l’écouter, la disponibilité des ressources financières à leur niveau n’est pas toujours effective. Toute chose qui explique le retard dans la paie des employés. « L’Etat, à travers ses services, nous paye par trimestre. Et depuis janvier 2023 jusqu’à ce jour (ndlr : 17 mai 2023), nous n’avons rien reçu des services étatiques. Nous nous débrouillons avec nos propres fonds pour payer nos employés. Ce n’est pas simple », a-t-il lâché.

Ce dernier a également fait cas d’autres contraintes ; notamment la difficulté pour sa structure de bénéficier de prêt auprès des institutions bancaires en attendant le règlement des services de l’Etat et le contexte sécuritaire difficile du Burkina Faso.
Aux dernières nouvelles, les vigiles sont entrés en possession de leurs salaires du mois d’avril 2023 après, disent-ils, avoir multiplié les coups de fil tant au niveau local qu’au niveau de Ouagadougou.

Yacouba SAMA

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