Burkina - Centre national d’appels : « Des terroristes se renseignent sur les mécanismes de leur absolution et réinsertion sociale » (DCRP/présidence du Faso)

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Lancé le 6 avril 2023, le Centre national d’appels (CNA) a, à la date du 5 mai 2023, soit un mois après, reçu et traité 2256 appels et messages. C’est ce qui ressort du bilan dressé ce jeudi 11 mai 2023 à Ouagadougou via une conférence de presse animée par la direction de la communication et des relations publiques de la présidence du Faso.

C’est donc une moyenne de 81 appels et messages qui sont enregistrés chaque jour. Parmi les 2 256 appels et messages reçus et traités au premier mois, on dénombre 1 420 appels et messages polluants, c’est-à-dire qui n’ont aucun lien avec l’objet du CNA.
Mais selon la direction de la communication et des relations publiques de la présidence du Faso, cela est lié au fait que dès la première semaine du lancement, beaucoup d’appels et messages des citoyens ont visé à se rassurer que le dispositif est vraiment opérationnel.

« 88, 94% des alertes exploitables ont porté sur le terrorisme et la criminalité organisée et 11, 06% ont été consacrés à la dénonciation des faits de mal gouvernance et de détournements de ressources publiques. En matière de terrorisme, les évènements recensés étaient relatifs notamment aux attaques terroristes, aux déguerpissements de populations, aux cas d’enlèvements, aux vols d’animaux, aux pillages de biens, aux check-points des groupes armés terroristes, dénonciations de bases terroristes, mouvements et regroupements de groupes armés terroristes ainsi que la dénonciation de suspects.

: ‘’Dès que le CNA a été opérationnalisé, les terroristes ont changé de stratégie ; ils retirent tous les portables, lorsqu’ils attaquent un village’’, (conférenciers).

Des combattants des groupes armés terroristes ont également joint le CNA pour se renseigner sur les mécanismes de leur absolution et de leur réinsertion sociale. Certains d’entre eux sont même déjà pris en charge, en attendant la mise en œuvre de la procédure en la matière », a dévoilé le directeur de la communication et des relations publiques de la présidence du Faso (DCRP/Présidence du Faso), Djourmité Nestor Noufé.

Entouré de proches collaborateurs, il ajoute que des appels visant à se renseigner sur les mécanismes de contribution et de participation citoyenne à la lutte contre le terrorisme ont été également enregistrés.

En matière de mal gouvernance, poursuit-il, des dysfonctionnements de l’administration publique et des détournements de ressources publiques ont été dénoncés dans six régions par les citoyens.
Les questions spécifiques sont traitées et reversées aux départements institutionnels concernés.

: Les conférenciers exhortent les populations à, autant que possible, signaler également les cas aux postes de gendarmerie et de police de leur localité.

A en croire les conférenciers, dans de nombreux cas, des réponses immédiates ont pu être apportées suite aux alertes suffisamment précises, en fonction de l’opportunité et des modalités de la riposte, au regard des moyens immédiatement disponibles. « C’est ainsi qu’à partir de la troisième semaine de fonctionnement, l’accalmie observée dans un certain nombre de foyers de tension, due aux opérations des Forces de défense et de sécurité et à l’action des vecteurs aériens, est allée de pair avec la baisse des alertes urgentes », soutient le directeur Noufé.

Constatant plus de 60% des appels et messages inexploitables, polluants et constituant ainsi une charge supplémentaire inutile de travail et une entrave à une réponse diligente aux alertes sérieuses, les conférenciers, tout en galvanisant à continuer à exploiter le CNA, exhortent les populations à cependant se limiter strictement à son objet.

En clair, précisent-ils, il faut se départir des fausses alertes, des appels et messages dont la finalité est de se divertir ou distraire ceux qui sont à la tâche au CNA.
« Plus votre appel ou message est complet et sérieux, plus vite il est traité et la réponse de l’État est non seulement certaine, mais aussi rapide et efficace », exposent les conférenciers, saluant l’appropriation du dispositif par les Burkinabè aussi bien des campagnes que des villes, de l’intérieur comme de l’extérieur.

: Djourmité Nestor Noufé (milieu) avec à sa gauche, Boureima Lankoandé et Osée Lassané Ouédraogo, à sa droite.

Les conférenciers ont en outre expliqué que des initiatives se poursuivent pour plus d’optimisation et d’efficience du dispositif. D’ores et déjà, et en plus du français, le CNA prend en compte les appels en mooré, dioula, fulfuldé et gulmantchéma.
Pour renforcer la préservation de l’anonymat et le secret des appels et messages, les conférenciers recommandent à toute personne qui veut contacter le CNA à prendre les dispositions pour ne pas le faire publiquement, au risque de s’exposer elle-même. "Si vous êtes dans un lieu public, une foule, vous pouvez vous mettre à l’écart ou chercher un lieu discret pour le faire”, conseillent-ils.

Le prochain bilan du CNA (ouvert sept jours sur sept et 24h et 24) est prévu pour août 2023.

Tableau synthétique des alertes

Types d’alertes

Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Semaine 4

Total

Moyenne hebdomadaire

Moyenne journalière

Alertes exploitables

356