Actualités :: Sécurité alimentaire : Plus de 50 acteurs outillés sur les dangers de (...)

Pour parvenir à une réduction de leur utilisation au Burkina Faso et veiller à une réglementation plus rigoureuse du secteur alimentaire, Inades-Formation tient ce vendredi 12 mai 2023 à Ouagadougou, un atelier national de réflexion et de partage d’expériences sur la promotion des systèmes alimentaires durables. "L’alimentation est un droit, manger un vote" tel est le message central de la campagne lancée par l’institution depuis 2021 et dans le cadre duquel se tient ce présent atelier.

« L’utilisation accrue des produits chimiques dans l’agriculture soulève des interrogations sur son impact au niveau de la santé humaine et animale, de la vulnérabilité des ressources naturelles et du développement des filières de production ». Ce texte est un extrait des conclusions d’un rapport du Conseil économique et social, repris par Adama Sawadogo, correspondant national de l’agroécologie au ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques. Il désire par ces mots pointer du doigt les retombées de l’utilisation des produits chimiques qui, de plus en plus, se révèlent nocifs pour le secteur alimentaire.

« Nous avons prélevé des échantillons des produits maraîchers et des eaux de pluie que nous avons analysés au laboratoire. Le résultat a montré des résidus des produits chimiques dans ce que nous consommons », Isidore Della, à l’extrême droite

Pour apporter sa contribution dans cette lutte contre l’utilisation des pesticides, Inades-Formation tient une campagne dénommée "Conscience AlimenTERRE", avec pour objectif de contribuer à la mobilisation et à l’engagement des alliés du plaidoyer et influencer les autorités pour une réglementation plus rigoureuse du secteur alimentaire. Selon Isidore Della, directeur du bureau national Inades, il est question de : « Informer les acteurs de l’agroécologie et les alliés du plaidoyer en faveur de la réduction de l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse ; des résultats des travaux réalisés sur les intrants agricoles ; informer les acteurs de l’agroécologie et les alliés du plaidoyer en faveur de la réduction de l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse sur le contenu de la Stratégie nationale de développement de l’agro-ecologie (SND-AE) notamment les actions de promotion des BI ; présenter aux acteurs de l’agro-ecologie et les alliés du plaidoyer en faveur des bio-intrants le plan d’action pour la promotion des BI ; dégager des pistes de collaboration entre les différents acteurs pour le plaidoyer en faveur de la réduction de l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse ».

« Cet atelier doit travailler sur tout ce qui est intrants chimiques de synthèse et partager les expériences avec les acteurs » Adama Sawadogo

Cet atelier revêt une importance capitale, au vu des dégâts importants que ne cesse de faire l’utilisation de ces produits toxiques. « Pour produire sain, il faut d’abord travailler sur les produits de la terre. Ces dernières années par exemple, certains producteurs ont utilisé des pesticides chimiques de synthèse qui n’étaient pas homologués et étaient même interdits. La conséquence est qu’il y a eu des dégâts et même des pertes en vies humaines » a regretté Adama Sawadogo.

Plus de 50 personnes prennent part à cet atelier. Ils constitueront au terme de cet atelier, des relais d’informations pour une lutte plus efficace contre ces pesticides chimiques

Des communications et des échanges sur les résultats de l’étude de cas d’utilisation intensive de pesticides chimiques de synthèse, le rôle de la société civile, le plan d’action pour la promotion des BI, etc., meubleront cette journée. « Le tout c’est de sensibiliser les producteurs, les consommateurs et les autorités pour une plus grande vigilance et un meilleur contrôle de l’utilisation de ces produits chimiques », a conclu Isidore Della.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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