Actualités :: Tribune : "La démocratie, c’est l’espoir d’une vie meilleure !* Abdoul Karim (...)

Par la réflexion ci-dessous parvenue à notre rédaction, et publiée sur sa page Facebook, le juriste, enseignant en droit et ancien ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango, met des points sur les « i » dans les débats sur le système démocratique en Afrique, tel que perçu par certains citoyens africains.

Une vidéo circule depuis quelques jours pour discréditer le système démocratique. Je voudrais rappeler des choses simples, voire évidentes.

Primo, il ne faut pas confondre la démocratie avec la pratique démocratique en vigueur dans la plupart des États africains. Cette pratique est loin des normes prévues au plan national et international pour pouvoir qualifier un régime de démocratique. La démocratie repose sur deux grands principes la liberté et la participation. J’ajouterai la responsabilité.

Ces deux principes partent de l’idée théorique que tous les hommes naissent libres et égaux. Le postulat sans doute présente des insuffisances. Mais il s’agit d’un idéal que toute société se fixe. Voilà pourquoi de façon historique le droit de suffrage n’a jamais été égal pour tout le monde dans les vieilles démocraties. Ce droit a été étendu progressivement (cela est enseigné dans le cours de droit constitutionnel à tous les étudiants en première année de droit).

Secundo, affirmer que la démocratie a été imposée aux Africains par les Blancs révèle une certaine ignorance et constitue une forme de mépris pour nos populations. Pour ne citer que le seul exemple de 1978 où le président sortant Lamizana a été contraint à un deuxième tour pour gagner les élections organisées par son propre ministre.

En cette période de l’histoire du continent, partout l’on parlait de partis uniques ou de pouvoir kaki. Qui avait imposé cela à notre pays ? Je vous invite à rechercher l’article d’un intellectuel français qui a écrit en 1978 " La Haute volta ou le luxe de la démocratie".

1990 a marqué une période de l’histoire du monde avec la fin de la guerre froide et la dislocation du bloc communiste à travers les réformes entreprises sous le leadership de Gorbatchev dans l’ex Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Un vent de liberté a soufflé sur la quasi-totalité des pays du monde, y compris l’Afrique. On se rappelle la fameuse déclaration de Bamako sur la démocratie.

Mais en réalité, en cette période, il y a eu une escroquerie intellectuelle. Les Africains auraient dû adapter les grands principes démocratiques à l’évolution de leur société que de procéder à un clonage d’institutions sorties de leur contexte socio historique. Cela nous aurait évité les simulacres de démocratie. Mais l’histoire et la culture de nos peuples enseignent que nos sociétés n’étaient pas étrangères à la démocratie.

L’arbre à palabre est une instance de délibération connu de tous les Africains. C’est une expression de la démocratie. Dans les royaumes, l’accession au pouvoir se fait selon des règles de procédures et la destitution obéit aussi à des règles. Tout comme à Athènes, dans un royaume africain, il y a une distinction entre les citoyens et les sujets.

Tertio, personne n’idéalise le régime démocratique, en tout cas pas moi. Mais pour reprendre le mot de Churchill, la démocratie est le pire des régimes à l’exception des autres. Si beaucoup de citoyens ont le droit de s’exprimer librement sur les médias ou sur Facebook, il a fallu l’existence de sociétés démocratiques. Les pays africains disposant du niveau de vie le plus élevé sont pour la plupart des régimes démocratiques.

Gardons toujours à l’esprit que la démocratie se construit dans la durée. Il n’y a pas de démocratie toute faite qui règle tous les problèmes. La démocratie c’est l’espoir des peuples et d’une vie meilleure.

Que la Paix et la Sécurité reviennent dans notre chère patrie !

Excellentes fêtes de Pâques à tout le monde !

Abdoul Karim Sango
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