Actualités :: Burkina : Faut-il perpétuer la mésestime comme mode de gouvernance (...)

‘’La reconnaissance est sacrée …, elle est une vertu prospective, plutôt que rétrospective’’, dit-on. Mais comment se fait-il que le Burkinabè ait tant de peine à reconnaître, voire louer le mérite de l’autre, ne serait-ce que dans cet esprit d’encourager les autres à faire mieux ? Que dire donc, lorsqu’au sommet de l’Etat, la pratique de dirigeants successifs montre clairement la mésestime des actions des prédécesseurs, tendant ainsi à s’ériger comme mode de gouvernance ? Du président au Premier ministre, en passant par des ministres et bien d’autres responsables dans l’administration, les propos frisent régulièrement le mépris, le dédain, vis-à-vis des prédécesseurs. Malheureusement, ce cycle semble sans fin ... et on tombe ainsi dans un cercle vicieux par la chaîne de frustrations qu’on allonge indéfiniment.

Il faut pourtant, à un moment donné, cultiver l’effort de reconnaissance des mérites des autres, à juste titre. Indépendamment de la tête des clients. On ne peut pas passer le temps à minimiser, cracher, … dénigrer les acquis des autres dans la marche nationale. Cela maintiendrait le pays dans un cycle vicieux, où ceux qui viennent au pouvoir, et pour prouver qu’ils travaillent, commencent par adopter une posture méprisante vis-à-vis des prédécesseurs (heureusement que tous n’ont pas cet état d’esprit). Dès lors, des clans se créent, systématiquement. Et chacun, avec son lot de frustrations qu’il rumine. Ainsi de suite, au fil des changements.

Dans ce contexte, toute nouvelle équipe arrivant fait fi des acquis des prédécesseurs, tentant d’inventer la roue. On tombe également dans du gaspillage des maigres ressources, à une débauche inutile d’énergies et dans l’art de tourner en rond. Or, la construction du pays se veut la pose d’une pierre sur une autre ; chaque équipe dirigeante, en fonction de ses capacités et surtout de l’environnement en sa faveur ou à sa charge.

Il faut maintenant tirer leçons de ce qu’on ne peut construire dans cette conception négativiste des choses. L’un des reproches que le pouvoir du MPP a essuyés, c’est le négativisme dans lequel il a versé dès son accession au pouvoir. Il l’a érigé en stratégie de gouvernance, à travers surtout sa communication et certains de ses actes. Transition peinte en noir, avec à l’actif, un président et Premier ministre en exil.

Cette forme de dédain a entamé la confiance, la sympathie que certains Burkinabè, loin des considérations politiques, mais épris de justice et de valeurs, manifestaient pour le pouvoir (le mépris étant considéré comme un défaut humainement pernicieux). Au pouvoir Compaoré, il a été reproché d’avoir eu à certains moments, la même attitude envers son prédécesseur et les acquis de pouvoirs antérieurs font jusque-là l’objet de tiraillements de ce type entre contemporains.

Va-t-on poursuivre dans ce cercle vicieux… ? Ibrahim Traoré et son équipe dirigeante doivent-ils être les continuateurs de cette politique, au risque de camper le décor aussi pour les ‘’hommes forts’’ qui vont leur succéder ?

En ces temps d’appels à la mobilisation contre l’hydre terroriste, il faut plutôt miser sur ce qui réunit et bannir au maximum, tout ce qui est équivoque, tout ce qui peut diviser. Et apprécier le mérite des autres, aussi infime soit-il, procède sans doute de ce large ratissage des Burkinabè. De la sorte, tous y gagnent, à commencer par les dirigeants eux-mêmes.

Ainsi donc…, tous les Burkinabè sont ‘’mauvais’’ !

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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