ActualitésDOSSIERS :: Insécurité dans la région du Sahel : Des OSC demandent aux autorités d’ouvrir (...)

Par cette déclaration conjointe en date du 15 mars 2023, des Organisations de la société civile actives en droits humains dans la région du Sahel expriment leur inquiétude suite aux différentes attaques subies par la ville de Bani, dans la province du Seno. Ils invitent par ailleurs, les autorités à se référer à la législation en vigueur au Burkina Faso qui prévoit que la protection des populations civiles soit une obligation et qu’en aucun cas l’État ne saurait déroger à cette obligation. Ci-joint l’intégralité de la déclaration.

DECLARATION CONJOINTE DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE ACTIVES EN DROITS HUMAINS DANS LA REGION DU SAHEL AU BURKINA FASO SUR LE DRAME DE BANI ET DE L’ENLEVEMENT DE DIX NEUF PERSONNES A GOULOUGOUNTOU

Considérant les nombreux développements enregistrés au Burkina Faso depuis le 24 janvier et récemment le 30 septembre 2022 et le discours du président du Faso lors de sa prestation de serment du 21 octobre 2022, la présente déclaration a été initiée et signée par des organisations de la société civile (OSC) en droits humains dans le but d’interpeller les autorités sur la nécessité de faire de la protection des populations civiles et le respect des droits humains, une question centrale dans la lutte contre la violence armée.

Reconnaissant les impératifs sociaux, économiques et politiques de combattre la violence armée ainsi que les innombrables défis posés par la situation sécuritaire prévalant au Burkina Faso depuis 2016 ;

Prenant note des engagements pris à maintes reprises par les autorités en place depuis le 30 septembre 2022 en faveur du respect des droits humains et des obligations légales y relatives ;

Résolues à contribuer au respect des droits humains dans un contexte sécuritaire précaire ;

Les OSC signataires de cette déclaration expriment leurs vives inquiétudes suite aux différentes attaques subit par la ville de Baní sans une réponse conséquente des autorités. Une première fois le 04 février ; ensuite le 25 février et enfin dans la nuit du 04 au 05 mars les hommes armés seraient revenus faire un carnage dont le bilan n’est toujours pas établi par l’autorité. Aucune communication ne sera faite sur le sujet de ces différentes attaques et la ville sera vidée de ses habitants que les hommes armés avaient sommé de déguerpir sous 72H.Et aussi aucun déploiement de nos Forces de Défense et de Sécurité ne sera constaté à Baní qui est situé à 42 km de Dori sur la route nationale RN3 jusqu’ à ce jour. Baní est le plus grand département de la province du Seno et le plus peuplé. Elle est l’une des communes pourvoyeuses en produits maraichers de la province du Séno.

Dans ce contexte selon des sources locales, au moins 25 personnes dont 03 policiers auraient perdu la vie dans l’attaque du 04 février, 17 personnes civiles le 22 et les 04 et 05 mars plusieurs morts avec des portées disparus hommes comme femmes. La ville stratégique qui s’est vidée de sa population, laissant derrière elles des cadavres non ensevelis pour divers horizons. La seule ville de Dori aurait reçu environ 3029 PDI provenant de cette localité, les 6 mars selon les services de l’action humanitaire.

Les OSC signataires sont de l’opinion très largement partagée que seules des politiques de sécurité axées sur la protection des populations civiles et le respect des droits humains permettront de prévenir, mettre fin et empêcher sur le long terme, les cycles de violence armée.

Elles invitent par ailleurs les autorités à se référer à la législation en vigueur au Burkina Faso qui prévoit que la protection des populations civiles est une obligation et en aucun cas l’état ne saurait se déroger à cette obligation. De même, la non-assistance en personnes en danger est punissable par la législation en vigueur par des conditions strictes et clairement définies. A la suite de Baní des villes comme Djibo, Arbinda, Sebba, Mansila, Markoye, Tin-Akof, Gorgadji, Seytenga sont à l’agonie et la levée des camps de Forces de Sécurité et de Défense de Deou, Oursi et Tin-Akof ne sont pas fait pour rassurer les populations meurtries du Sahel. Il faut noter qu’aucune commune rurale n’est fonctionnelle à l’heure actuelle dans la région du Sahel. Il n’y aurait que les communes de Dori et de Gorom-Gorom qui fonctionnent à minima.

Enfin les violations des droits humains lors d’opérations militaires compromettent la sécurité et encouragent la violence armée. A cet effet dix-neuf personnes 19 personnes ont été enlevées dans le marché de Goulougountou, à Ekeou depuis le mercredi 15 février 2023 par des Forces de Défense et de

Sécurité accompagnés des supplétifs Volontaires de la Patrie venus de Falangountou devant plusieurs témoins et depuis les familles sont sans nouvelles de ces personnes malgré toutes les tentatives a la brigade territoriale de Dori, au haut-commissariat du Seno et au Gouvernorat du Sahel. Les OSC signataires appellent les autorités à privilégier une stratégie détaillée allant au-delà du renseignement militaire et du « tout sécuritaire ».

Ces organisations tout en encourageant les autorités dans la lutte contre la violence armée dans le strict respect des droits humains ;

Recommandent particulièrement aux autorités burkinabè :

-  A la création d’un régiment militaire au Sahel avec un effectif conséquent et une dotation adéquate en matériel roulant, terrestre et aérien ;

-  à mettre tout en œuvre pour protéger les pauvres populations civiles du Sahel en général et en particulier celles de Baní et de travailler à leur retour rapide pour les permettre de pouvoir donner une sépulture digne a leurs morts et de se réinstaller ; En outre, nous :

-  Exhortons les autorités d’ouvrir des investigations sur les allégations de violations des humains rapportés dans la région du Sahel ; il importe que celle-ci soient crédibles ; rapides et impartiales
 ;

-  Demandons aux autorités de travailler à mettre fin aux exécutions sommaires et extra judiciaires qui sont nuisibles, improductives et rendent caduques les différents acquis de notre lutte contre la violence armée. Elles embrasent les régions a fort défis sécuritaires et font basculer dans la violence armée celles faiblement touchées ;

-  Appelons les autorités à encourager et maintenir le dialogue avec la société civile locale et d’autres acteurs communautaires dans le cadre de la lutte contre la violence armée et concevoir des initiatives à mettre en œuvre conjointement ou par ces acteurs locaux.

Fait à Dori le 15 mars 23

Les OSC signataires :

1. Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples section du Seno MBDHP/ Seno

2. Le Conseil Régional des Organisations de la Société Civile du Sahel CROSC/ Sahel

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