Actualités :: Burkina : Le regretté Guy Yogo, une vie d’engagement contée par « Jo CDR » (...)

La nouvelle de son décès (dimanche 12 mars 2023) a "assommé" ses contemporains et proches. Dr Guy Marie Modeste Yogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, figure de la Révolution démocratique et populaire, fait partie des hommes qui méritent d’être connus par les jeunes générations. Précédemment chef de bureau de l’UNICEF au Nigéria, Dr Yogo s’est en allé à un moment où il menait toujours le combat de la défense de la patrie, à travers notamment le Front patriotique crée en juin 2022 et dont il était le secrétaire général. Pour lever un coin de voile sur sa vie, nous avons rencontré un de ses proches et compagnons, Joseph Ouédraogo dit "Jo CDR" (Comité de défense de la révolution). Dans cette interview réalisée dans une atmosphère de fortes émotions, Jo CDR revient sur l’époque de la Révolution et livre quelques anecdotes sur la vie du regretté Guy Yogo.

Lefaso.net : Quel est le lien entre Guy Yogo et vous, et que souhaitez-vous que les Burkinabè, notamment les jeunes, retiennent de cet illustre disparu ?

Joseph Ouédraogo : Modeste Guy Yogo et moi sommes des cousins. Mais, nos relations de camaraderie se sont renforcées, et solidement, après la tragédie du 15 octobre 1987 ; parce qu’il (Guy Modeste Yogo) était l’un des premiers opposants au pouvoir de Blaise Compaoré, frontalement. Il était CDR à l’université, précisément en faculté de médecine. Après la tragédie du 15 octobre, il n’a pas accepté la forfaiture. Et comme Thomas Sankara disait : « quand un homme dit non, il se lève et se bat ». C’est ce que Guy Yogo a fait. Il en a subi les conséquences affreuses, la torture. Je ne sais comment décrire…, mais ce qu’il a subi relève de la banalisation de la vie humaine.

Il a été torturé parce qu’il a osé organiser une marche avec ses camarades, Malick Gnankambari, Kounsau Tall, Sarah Sérémé, Triandé, Agathe Ouédraogo et bien d’autres que j’oublie, qui ont voulu dire non à Blaise Compaoré. Ils ont interpellé Guy Yogo, l’ont torturé. Jusqu’à son décès, il y avait des traces de ces tortures sur lui. Pire, on l’a attaché, la tête vers le sol. Il en avait presque perdu la vue parce que le sang est descendu au niveau de ses yeux. C’est grâce au courage, à la témérité de sa maman (qui vit actuellement à Koudougou) qu’il a recouvré le minimum d’état. Sa maman s’est battue pour récupérer son fils qui était mourant. Tout cela l’a poussé à l’exil. Il s’est retrouvé d’abord en Côte d’Ivoire.

Ensuite, Alpha Condé, ancien président de la Guinée, qui était à l’époque président de la FEANF (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, créée en 1950), donc guide de tous les jeunes africains pour ce qu’il défendait, a fait des pieds et des mains pour transférer Guy Yogo et ses camarades à Dakar. C’est là-bas que son exil a véritablement commencé. On s’est tous retrouvés donc à Dakar. Quand Guy (Yogo), en leader, est arrivé, il nous a guidés et on est allé militer dans le parti A Jef (And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme, AJ/PADS : NDLR) de Landing Savané (un parti révolutionnaire, panafricaniste).

C’est là qu’on a connu beaucoup de personnalités, je ne peux que citer deux : l’actuel président du Sénégal, Macky Sall, et l’actuel président du Niger, Mohamed Bazoum. Nous les avons rencontrés à Dakar, on les a côtoyés à travers les mouvements universitaires et autres. Nous y avons rencontré plein d’autres qui sont actuellement des ministres au Tchad, en Côte d’Ivoire (il y avait par exemple l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly) et bien d’autres.

Guy Yogo était un homme très chaleureux, très déterminé. Quand il est convaincu de quelque chose, personne ne peut le dévier de sa trajectoire. Il a failli mourir sous Blaise Compaoré, mais il n’a pas lâché. Je voulais surtout que les universitaires de l’école de santé de l’université Pr Joseph Ki-Zerbo, tous les étudiants, toute la classe politique et tout le peuple burkinabè sachent que ce monsieur a commencé sa lutte là-bas.

Et beaucoup d’étudiants, dont Dabo Boukary, ont suivi sa trajectoire (et Dabo Boukary en est mort). Il y a un autre que beaucoup ignorent, et dont on ne parle pas assez, mais qui a été un grand résistant à la tragédie du 15 octobre : l’émérite Pr Guillaume Sessouma. Il était camarade à Guy Yogo, et nous étions de l’aile ULC-R (dont Guillaume Sessouma était le patron). Guillaume Sessouma était un ami et camarade intime de Blaise Compaoré ; il était plus lié à Blaise Compaoré qu’à Thomas Sankara. Mais après la tragédie du 15 octobre, il a dit non à Blaise Compaoré.

Malgré tout ce qui le liait à Blaise Compaoré, il a dit qu’il n’est pas d’accord. Et tenez-vous bien que l’épouse de Guillaume Sessouma était la secrétaire particulière de Blaise Compaoré (c’est pour vous décrire leur lien). Il a dit non, et a engagé la lutte contre la forfaiture de Blaise Compaoré. Ce monsieur, professeur d’université, venait sur sa Yamaha ordinaire chez moi à la maison, dans ma petite bicoque d’étudiant, au quartier Bilbalgo, pour rencontrer clandestinement des gens, dont certains sont toujours vivants. Il venait les rencontrer pour mener la lutte contre la forfaiture de Blaise Compaoré. Finalement, Blaise Compaoré s’est rendu compte que cet homme-là pouvait lui créer des soucis.

On l’a donc enlevé nuitamment chez lui et le torturer à mort. Un vrai coup dur pour son épouse et pour toute la famille. Donc, je souhaiterais que les dirigeants actuels, s’ils peuvent avoir quelque chose en la mémoire de cet homme (Pr Guillaume Sessouma : ndlr), porter son nom sur une université par exemple, ce serait vraiment une très bonne chose. C’est vraiment un cri de cœur. Il faut le faire pour perpétuer la mémoire de cet homme qui a osé dire non à la forfaiture de Blaise Compaoré. C’est pour vous montrer encore l’intégrité, les valeurs que défendaient Guillaume Sessouma, Guy Yogo et les amis.

A quand remontent vos derniers échanges ?

Nos derniers échanges datent de février 2023. Comme il était malade, et étant citoyen américain (puisqu’il était réfugié), il est allé voir ce qui se passe au plan de sa santé. Et dès qu’il y est arrivé, avec des moyens poussés, on lui a diagnostiqué sa maladie. Etant médecin, il a dit à un de ses confrères médecins que les résultats ne sont pas bons, mais qu’il préfère rentrer dans son pays parce qu’il se sentait condamné.

Et quand il est rentré au pays, il a refusé que sa propre maman vienne le voir, il ne la prenait pas non plus au téléphone parce qu’il ne voulait pas lui faire de la peine. Il a écarté ses proches et a demandé de ne rien dire à sa maman et à d’autres proches. Il est rentré des USA et une dizaine de jours après, il s’en est allé, chez lui, tranquillement. Tous les anciens camarades que j’appelais criaient à l’annonce de la mauvaise nouvelle. Une valeur sûre s’en est allée, au moment même où son combat commence à payer.

Peut-on résumer que Guy Yogo est un homme qui a toujours su garder ses idéaux et valeurs ?

Effectivement ! Et pour preuve, il était en train de travailler avec l’UNICEF pour pouvoir installer un hôpital rural dans les environs de Saaba. Il a acquis un grand espace où il voulait installer cet établissement sanitaire. Il a commencé les démarches et a même implanté un bâtiment. En attendant l’accord du ministère en charge de la santé, il avait même organisé des femmes sur le terrain pour leur permettre, à l’aide de forage qu’il a réalisé, de faire du jardinage. Il voulait être en contact avec le monde rural, les populations vulnérables que Thomas Sankara défendait. C’est cet homme que nous avons perdu, c’est cet homme que nous pleurons aujourd’hui. Je ne sais pas quel sort sera réservé à son idée.

Concrètement, comment sa vie peut-elle servir de repère à la jeunesse ?

Les valeurs que notre cher disparu prônent sont celles qui étaient promues sous la Révolution, notamment l’intégrité, le civisme, le sens du sacrifice pour l’intérêt général. J’invite la jeunesse que vous êtes, vous qui avez l’avenir devant vous, par rapport à nous qui avons notre avenir derrière nous, à user de tous les moyens pour bannir de vos comportements, la corruption, le gain facile. Il faut vraiment les bannir de vos comportements. Ce n’est que par cette voie que vous allez vous en sortir, que le Burkina et l’Afrique vont avancer. Je prie que Guy repose en paix et que son combat soit connu, à l’instar du combat de Thomas Sankara. C’est tout le vœu que je formule pour mon pays, pour la jeunesse et pour toute l’Afrique.

Parler de CDR, et par ricochet de la Révolution, c’est évoquer la question des valeurs. A quel sentiment vous renvoie la vie d’aujourd’hui avec son lot d’actes d’incivisme et de corruption ambiante ?

Effectivement, la situation s’est considérablement dégradée. A l’époque, j’avoue qu’on était plus disciplinés et on suivait à la lettre ce que la société voulait, on était en phase avec l’aspiration de la société. Maintenant, avec le régime qui a succédé à la révolution, tout s’est considérablement détérioré. Aujourd’hui, la jeunesse, voire toute la société, est gangrénée par la corruption. Aujourd’hui, quand vous voulez aller dans l’administration, le premier réflexe, c’est qui je connais, comment corrompre, comment faire pour obtenir tel ou tel poste.

Aujourd’hui, c’est l’appât du gain facile, la corruption. C’est la déliquescence totale. Or, tant que nous ne sommes pas droits, civiques, tant que nous ne respectons pas nos valeurs, il n’y aura point de progrès. C’est pourquoi j’encourage les nouvelles autorités à continuer la lutte contre le terrorisme (parce que c’est leur raison d’être), mais aussi, et dans la mesure de leur force, à implémenter une nouvelle vision et l’intégrité, la lutte contre la corruption, l’incivisme. Seule cette voie nous permettra d’avancer.

Une époque pleine de leçons ..., et des anecdotes, certainement !

Oui, c’est une période pleine de beaucoup de leçons. Je vais vous raconter une histoire… Je vous ai dit que c’est Alpha Condé, leader estudiantin à l’époque, qui a tout fait pour que Guy Yogo vienne à Dakar et leur relation s’est poursuivie. De Dakar, Yogo a continué aux Etats-Unis pour finir sa formation en médecine et ensuite, il est entré dans le système des Nations-Unies. Il a d’abord été affecté au Tchad, où il y a implanté ce que l’UNICEF voulait pour les enfants dans ce pays. Ensuite, il est arrivé en Guinée au moment où Alpha Condé était président.

Donc, les liens se sont renforcés, si bien qu’il a fait beaucoup de choses, au nom de l’UNICEF, en Guinée. Ils étaient tout le temps ensemble (Alpha Condé et Guy Yugo). Et un jour, quand le problème du troisième mandat a commencé à se poser (c’est Guy même qui m’a raconté par la suite), il a dit au président Condé : « grand-frère, je souhaiterais que tu sois une bibliothèque vivante pour la jeune génération africaine, pour tous les Africains, que tu laisses ton troisième mandat et que tu crées quelque chose qui soit un abreuvoir pour tous les Africains qui veulent connaître leur histoire, ce que vous avez fait, ce que les Africains, etc. ». Alpha Condé l’a écouté, sagement, il ne lui a pas répondu et leurs relations se sont détériorées à partir de cet instant.

C’est dire que Guy Yogo a voulu rappeler à Alpha Condé les valeurs qu’il a défendues et ce qu’il devra représenter, surtout pour la jeunesse africaine ?

Exactement ! Et depuis ce temps, jusqu’à la chute d’Alpha Condé, les relations sont restées détériorées entre eux. On était ensemble, avec Paul Sankara (le petit-frère de Thomas Sankara), lorsqu’on a vu sur une chaîne de télévision, Alpha Condé entre les mains des militaires, tout débrayé. C’est ce jour qu’il (Guy Yogo) nous a raconté cela et il a regretté en disant que si Alpha Condé l’avait écouté, cette situation n’allait pas arriver. Lui, Alpha Condé, qui a, en tant que leader estudiantin, défendu des valeurs …

Une autre anecdote sur Guy, africain dans le sang. Quand il était encore étudiant ici, il dormait à Zogona (le quartier qui accueillait nombre d’étudiants de l’actuelle université Pr Joseph Ki-Zerbo). Il y a eu des étudiants (des étudiants maliens), qui ont eu maille à partir avec Moussa Traoré (ancien président malien). Ils ont organisé une grève qui a failli emporter le président (qui a finalement été emporté par un coup d’Etat). Ces étudiants ont été poursuivis (il y a même eu un mort), et un a pu rentrer au Burkina. Il s’appelait Djiguiba Keïta dit PPR (prêt pour la révolution). Il est arrivé ici et c’est Guy Yogo qui l’a logé et on a tout fait pour l’inscrire à l’université ici. C’est pour dire que Guy défendait des valeurs. Il défendait une façon d’être, et personne ne peut lui ôter cela.

Comment avez-vous vécu la rupture du processus de la révolution avec le drame du 15 octobre 87 ?

Très difficilement parce que nous croyions à quelque chose et nous étions engagés. On croyait à notre pays, au changement que le président Sankara prônait pour notre pays. En son temps, élèves, étudiants, on quittait l’école samedi pour revenir dans nos quartiers pour faire les travaux d’intérêt commun. On balayait les rues, on curait les caniveaux, et cela, sans demander 5 FCFA à quelqu’un. C’était une joie immense pour nous de le faire parce que d’abord c’était pour nous avant d’être pour quelqu’un d’autre (les gens balayaient tous les jours devant leur porte, avec les voisins, on curait les caniveaux). Il y avait des valeurs qui étaient partagées : les valeurs d’intégrité, de solidarité, de bonne moralité.

Quand le premier responsable du pays donne l’exemple, tout le monde suit. Moi par exemple, j’ai été dans une commission d’attribution de parcelles, mais je n’ai jamais eu une parcelle. Il ne nous venait même pas à l’esprit de demander une parcelle. Jamais, parce que le président Sankara nous disait d’aller servir le peuple et pas nous servir. C’est cela les valeurs de la révolution, c’est cela nous suivions et c’est cela nous voulons aussi restituer à la jeune génération. Ceux qui ont crié Sankara et qui ont renversé Blaise Compaoré ne connaissent pas Sankara. Mais, il faut qu’ils fassent leurs ces valeurs.

Quel était le lien que vous entreteniez avec Blaise Compaoré ?

Je peux dire haut et fort que je suis un frère de Blaise Compaoré. Je le connaissais, il me connaissait. Quand j’étais CDR à Bilbalgo, et lorsque Blaise Compaoré venait pour les conférences (parce qu’à son temps, il y avait les conférences-thématiques, les veillées-débats…), j’étais son référent. Il me demandait comment ça allait se passer, à quelle heure, etc. Je lui faisais un briefing, il vient et il participe. Donc, il était mon frère et camarade. Mais le 15 octobre, quand il a fait son coup d’Etat, je ne pouvais plus poursuivre. Je n’avais pas de relations particulières avec Thomas Sankara. Par contre, j’avais plus d’affinités avec Blaise Compaoré et tout son entourage.

Sa garde, tel que Hyacinthe Kafando, me connaissait parce qu’il a dit que je suis son petit-frère et que s’il y a quelque chose, je vais venir le voir. Mais le 15 octobre 87 la rupture s’est opérée parce que je croyais aux valeurs (si j’avais opté de poursuivre avec le Front populaire, j’aurais eu tout poste ministériel que je voulais ou je serais milliardaire). Je préfère être libre dans la tête en étant en accord avec ma conscience, mes valeurs que de courir derrière l’argent, les postes, etc.

Et c’est pour cela j’ai mené mon combat jusqu’à la chute de Blaise (Compaoré). Quelques jours après la chute du pouvoir Compaoré, ma fille, la dernière, m’a demandé pourquoi je suis joyeux (parce qu’elle a constaté un changement en moi). Je lui ai dit que je suis heureux, parce que mon combat de 27 ans a abouti et je suis satisfait. Mes anciens camarades me disent après que je ne lutte plus, et je leur dis que ma lutte est terminée. Mais après, je me suis rendu compte que j’ai eu tort, j’aurais pu continuer la lutte, pas dans la politique, mais autrement, en faisant connaître nos idées, les partager avec la jeune génération qui s’est battue (sans connaître Sankara).

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Vidéo, montage-vidéo et photos : Herman Bassolé
Lefaso.net

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