Actualités :: Commune rurale de Komsilga : L’ONC-AC arrache des bornes et menace de (...)

L’Office national de contrôle des aménagements et de constructions (ONC-AC) a effectué dans la matinée du mardi 28 février 2023, une descente dans la partie sud du village de Garghin, relevant de la commune rurale de Komsilga, pour arracher les bornes implantées par les promoteurs immobiliers dans la zone. Il s’agit de terrains d’utilité publique et donc qui ne sont pas destinées aux particuliers. Cette sortie sonne comme une phase de sensibilisation, après quoi, suivront des démolitions et des sanctions.

Des églises, des mosquées, des habitations de types R+1 voir R+2, des restaurants, des écoles,… on peut voir des infrastructures de tous les genres dans la partie sud du village de Garghin et Sabtouana. Et pourtant, ces occupations des populations sont anarchiques. C’est du moins ce que relève la SONATUR qui, accompagnée des forces de l’ordre, a procédé à l’arrachage des bornes mises en terre par les promoteurs immobiliers. « Ces occupations ont été faites sans les autorisations requises et sans l’aval des autorités de la place. Ce sont des zones qui ont été déclarées d’utilité publique », a laissé entendre Yacouba Siko, directeur général de l’Office national de contrôle des aménagements et de constructions ».

« Nous sommes passés ici plusieurs fois et nous avons dit aux gens de ne pas construire. Nous avons aussi produit des communiqués en la matière, mais elles continuent quand même », Yacouba Siko

Le site litigieux est long de 12 km et une ligne à haute tension permet de distinguer la propriété appartenant à la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR), de celles appartenant au privé. La portion de terre revenant à la SONATUR est large de 200 mètres de part et d’autre de la ligne à haute tension. Sur toutes les bâtisses érigées sur ces terre, il a été marqué « A DEMOLIR » suivi de « MUAFH-ONGAC » (Ministère de l’Urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat et de l’Office national de contrôle des aménagements et de constructions) et enfin la date.

Une vue de l’église construite sur la zone de servitude

Une situation que les occupants ont du mal à digérer car pour certains, leurs acquisitions des terrains n’est pas le fruit d’un contrat avec les opérateurs immobiliers, mais il s’agit d’une donation des propriétaires terriens eux-mêmes. « On avait construit une église ici à plus d’une quarantaine de millions. Ils sont venus tout casser. On n’a pas parlé. Après ça, ce sont les propriétaires terriens eux-mêmes qui nous ont offerts le site sur lequel on est en train de construire. Et voilà que ce matin, ils viennent nous dire encore que nous sommes sur les terres de l’Etat. Ils ne nous ont pourtant jamais dit que nous ne devons pas construire. La preuve, notre pasteur principal et moi-même sommes allés au ministère et ils nous ont dit qu’on peut construire. Souvent, même les gens du ministère passent par ici et ils nous saluent en continuant. Mais je ne comprends vraiment pas ce qui est en train de se passer », a lâché le pasteur Dieudonné, pasteur dans une église en construction sur le terrain litigieux.

Une vue d’un agent de l’ONC-AC arrachant une borne

Des dires de Yacouba Siko, cette sortie est une énième interpellation pour appeler les uns et les autres à ne pas ériger leurs constructions. « Pour le cas de cette église, au moment où la personne commençait à investir, nous avons tenté autant que faire se peut de l’en dissuader. Malheureusement la personne a continué à investir et aujourd’hui, elle n’est plus au stade de la fondation mais pratiquement au tôlage. C’est quelqu’un qui est allé à l’encontre des instructions qu’on avait donné et ça date de un ou deux ans.

C’est une situation parmi tant d’autres. On en a tellement sur le long de la voie de la servitude. Ce sont des zones qui font l’objet d’un aménagement spécial. Il faut respecter non seulement les dispositions des documents de qualification mais aussi les règlementations en la matière. Cela veut dire qu’il faut disposer de toutes les autorisations avant de construire un bâtiment de ce genre. Vous ne pouvez pas voir un espace censé être vide et commencer à investir directement. Ça c’est de l’anarchie » peste-t-il.

Le camion qui convoyait les bornes arrachées

Un autre fait marquant sur ce site est l’installation des poteaux électriques tout au long de la zone de servitude et qui alimente les populations installées. A la question de savoir si l’Etat n’a pas failli à sa mission car il ne peut demander aux populations de ne pas construire et dans le même temps électrifier la zone, Siko Yacouba répondra : « ceux qui se sont installés sont purement et simplement des cas de récidives. Ce sont des gens que nous avons a interpellé, sensibilisé, sanctionné, à qui on a demandé de retirer les bornes et de ne pas s’installer, mais elles sont passées à l’acte. En même temps, l’Etat ne peut pas mettre un contrôleur derrière chaque habitant. L’Etat ne failli jamais. L’Etat donne les informations et sensibilise. La faillite c’est si nous n’étions pas là ce matin. »

« J’ai deux femmes et une vingtaine d’enfants. S’ils viennent tout casser, je fais comment ? » s’interroge un propriétaire terrien

Pour l’instant, les agents de la SONATUR disent être au stade de la sensibilisation. Passée cette étape, ce sera la démolition. « La remise en l’état du site sera aux frais même de celui qui a procédé à l’installation. Si l’œuvre est d’un promoteur immobilier, il y a le retrait de l’agrément qui lui a été octroyé. Il y a aussi la peine pécuniaire qui va de 2 à 10 millions. Cela peut aussi aller jusqu’à l’emprisonnement si vous refusez d’obtempérer ».
La prochaine cible de l’ONC-AC est la commune de Loumbila.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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