Actualités :: Justice burkinabè : Après la diabolisation, la renaissance

Lorsque le crapaud sort de l’eau et soutient que le caïman à les yeux rouges, qui peut soutenir le contraire ? La justice burkinabè est bien servie pour comprendre la portée d’une telle métaphore. Les "Judas" de la justice burkinabè ne sont pas à chercher ailleurs, mais parmi ses dignes serviteurs.

Les premières salves nourries et groupées contre le monde judiciaire sont parties des années de braise, avec les tentatives de créer les premiers syndicats de la magistrature. La lutte syndicale a glissé sur le terrain politique et depuis lors, la justice burkinabè est l’objet de convoitise entre plusieurs courants qui fleurtent officiellement ou officieusement avec la politique.

Ceux, qui ont perdu la lutte pour son contrôle, n’ont eu d’autres arguments que de se ruer dans des opérations déstabilisatrices couplées de campagnes de diabolisation qui a atteint son paroxysme avec l’affaire Norbert Zongo.

Ainsi, certains ont voulu régler leurs comptes avec la justice burkinabè, parce qu’ils se sont sentis humiliés et exclus par des confrères. En voulant laver leur "honneur" bafoué, ils ont confondu la lutte contre un système politique et une institution qu’ils représentent et incarnent. Parmi ces détracteurs de la justice burkinabè, les principaux sont les leaders du Collectif et Halidou Ouédraogo son président en est le porte-flambeau.

Avec ses "camarades" qui ont été victimes du système révolutionnaire, radiés, brimés, ils ont voulu se venger en s’attaquant à toute l’institution judiciaire. Et les anathèmes ne manqueront pas. Des magistrats aux avocats, chacun, en a pris pour son grade. Il faut l’avouer, ces attaques à répétition ont porté un discrédit à la justice burkinabè. L’action de sape a été si profonde que le citoyen lamda ne croit plus en sa justice.

Les interrogations que tout observateur averti et honnête doit se poser est de savoir si notre justice est si pourrie, si nos magistrats sont si corrompus et si nos avocats sont si véreux. Certes, tout n’est pas parfait dans le monde judiciaire, mais la réalité n’est pas aussi dramatique comme certains veulent la présenter. En vérité, la justice burkinabè est une autre victime de la politique politicienne. Car même ceux qui la vilipendent, ont recours à elle pour se rendre justice. ("Procès intenté" par Halidou Ouédraogo contre l’Hebdomadaire, l’Opinion). Il serait aussi naïf et irresponsable de croire que certaines critiques ne sont pas fondées. Car au sein du pouvoir judiciaire, la nécessité des réformes est perçue comme un impératif pour donner à notre justice les instruments de son action.

La dynamique pour la renaissance de la justice burkinabè est en marche. Le constat est édifiant. La justice burkinabè est sortie de cette épreuve douloureuse, fragilisée, mais consciente qu’elle doit prendre en main son destin. Aujourd’hui, l’espoir est permis. A petits pas la justice burkinabè a entamé sa "feuille de route" pour sa réhabilitation. La mue qui s’opère actuellement doit être totale. C’est pourquoi le "nettoyage" a commencé par les hommes et les femmes qui l’animent. Pour ce faire, des magistrats sont sanctionnés à la hauteur des graves fautes commises, des avocats sont "inculpés" pour violation du "secret de l’instruction" dans un dossier délicat d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Le procureur général, Abdoulaye Barry vient une fois de plus de démontrer la nette différence entre le pouvoir judiciaire et la politique, en déclinant avec politesse une audience sollicitée par des partis politiques dans le cadre de l’inculpation de Me Prosper Forama. Mieux, l’affaire Babou Naon confirme la prudence et le courage dont fait preuve la justice pour résister aux attaques et à la pression dans le traitement du dossier Norbert Zongo. Et lorsque l’ordre des avocats recadre l’affaire Prosper Farama sur le terrain strictement professionnel c’est toute la justice burkinabè qui se renforce. Toutes ses composantes sont en alerte.

L’Etat de droit a besoin d’une justice forte, car elle est un pilier essentiel de la démocratie. Dans ce monde où tout n’est pas parfait et que tout reste à parfaire, la justice burkinabè devrait en faire un principe, pour demeurer une institution au service de la démocratie et du peuple.

Sidwaya

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