Actualités :: Humeur : Il faut qu’on se comprenne

A un moment donné, il faut faire le point de la situation. Je prends le risque de parler de ma petite personne. Nous, Burkinabè, nous n’avons causé aucun tort à personne. Nous n’avons offensé personne. Des gens sont venus chez nous, dans notre maison commune, avec des armes parce qu’ils jugent notre mode de vie intolérable.

Et moi je dis que nous vivons chez nous comme nous l’entendons. La tolérance, la liberté de religion, la fraternité entre les humains, tout cela ne peut encourir de reproche.

Cette guerre, nous la gagnerons. Parce que nous avons raison.

Maintenant, qu’est-ce qui s’est passé ? Pendant la présidence de Roch, j’ai appelé au sursaut national. Et je maintiens que j’ai eu raison de le faire. On ne peut pas tuer dans nos villages, et à la capitale on s’occupe de politique politicienne.

En novembre 2021, j’ai écrit pour demander de ne pas créer l’instabilité institutionnelle. Parce que j’ai vu ce que cela a donné dans d’autres pays. Je voyage et je vois des pays dans une merde noire. Peut-on me reprocher de vouloir éviter cela à mon propre pays ?

Damiba est venu. Pendant sa présidence, j’ai raconté tout simplement ce que j’ai vu en zone rouge. Et j’ai dit que les discours ne peuvent pas remplacer l’action. On m’en a voulu pour cela. Parce que j’ai dit simplement ce que j’ai vu dans des régions de notre pays.

Quand le Capitaine est arrivé, il n’a pas dit autre chose. Il a dépeint une situation catastrophique, pendant qu’à Ouagadougou on nous parlait de montée en puissance.

Aujourd’hui, le problème c’est quoi ? Avec le Capitaine, on sent que ça bouge. J’ai dit et je redis que les braillards de Ouagadougou doivent laisser le Capitaine et ses hommes travailler. Et je le maintiens. Si pour cela je dois être détesté, ce n’est vraiment pas important. Ils ne feront que rejoindre ceux qui n’apprécient pas mes écrits.

Nous avons une guerre à gagner. C’est cela le plus important à mes yeux. Le reste, untel aime untel, untel n’aime pas untel, c’est accessoire. Purement accessoire. Un proverbe dit que "c’est parce qu’il y a la paix au village, qu’on s’autorise à avoir peur en brousse". Dans cette affaire, ce qui est inacceptable, c’est lorsqu’un groupuscule estime que c’est lui le détenteur de la vérité. Et ils entreprennent tout pour imposer leur vérité à tout le monde. Ça ne passera pas.

Je rappelle qu’on nous combat à cause de notre tolérance et de notre liberté religieuse. Et ça, ce n’est pas négociable. Voilà très exactement la situation.

Le président du Ghana a dit que, une autre personne pense que, ce sont des péripéties qui ne doivent pas nous éloigner de l’essentiel. Et si j’ai bien écouté mes enseignants, essentiel ça veut dire ce qui est le plus important.

Et personne ne me fera taire. Nous, c’est écrire seulement. Nous avons des frères et des fils qui dorment dans la brousse et sur qui on tire à tout moment. Rien qu’à cause de leur sacrifice, nous n’avons pas le droit d’écouter les menaces et les insulteurs. Les intimidations, pour dire mon état d’esprit, on s’en fout.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain

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