Actualités :: Violences basées sur le genre : Elles peuvent prendre plusieurs formes et ne (...)

Dans cette tribune, la juriste, spécialisée en droits humains, notamment en droits de l’enfant et de la femme, Hierbine Aïcha Palé, responsable du Cabinet Human Right Consulting (CHRC) et animatrice du blog « Famille et Communication Non-Violente (CNV) » pose le sujet relatif aux Violences basées sur le genre (VBG) en rapport avec les stéréotypes dans nos communautés.

Le genre est un concept qui peut se définir de plusieurs manières selon les écoles. Malheureusement, nombreux sont ceux qui assimile cette notion au sexe féminin ou masculin.

Pour cet écrit nous retiendrons que le genre est ce que la société définit comme féminin ou masculin et les inégalités que nous vivons ou voyons dans nos différentes communautés.

Ainsi, la VBG peut se définir comme le fait de vouloir imposer quelque chose à un individu par rapport à ce que la société dit de lui. Il faut préciser que dans la VBG, l’individu ne subit pas la violence parce qu’il a fait forcément quelque chose de répréhensible. Non. Il la subit juste pour qui il est : une femme/fille ou un homme/garçon.

La VBG peut prendre plusieurs formes et elle ne commence pas uniquement à l’âge adulte.

En effet, la VBG commence dès le jeune âge d’un individu et parfois avant même sa naissance. Aujourd’hui, avec l’évolution de la science, les parents ont la possibilité de connaître le sexe de leur enfant avant sa naissance et la VBG commence ou peut commencer dès cet instant.

Des parents se plaisent à acheter assez de vêtements de couleur bleue et à peindre la chambre de leur futur bébé avec la couleur bleue parce qu’il est de sexe masculin et, selon les stéréotypes, la couleur bleue est la couleur qui sied avec les enfants de sexe masculin.

Ils sont encore nombreux ces parents qui refusent une poupée à un enfant parce qu’il est de sexe masculin, parce que selon eux et la société, en lui donnant cette poupée, il sera efféminé. Pourtant, selon toujours ces stéréotypes sociétaux, le garçon doit être fort, courageux, posséder des joués comme une ar.me, une fusée, une voiture, une mobylette et j’en passe.

Certains parents refusent de donner une fusée, une routière sous la forme d’un joué à un enfant de sexe féminin, qui pourtant voulait ce joué, juste parce qu’elle est de sexe féminin et parce que selon les standards sociétaux, la fille doit plutôt jouer avec une poupée, des ustensiles de cuisine, tout ce qui à un lien avec la gestion de la famille, la maternité etc.

Combien sont ces parents qui refusent encore que leur fille fasse une formation scientifique au profit d’une formation littéraire juste parce qu’elle est une fille et parce que selon les stéréotypes, une fille doit mener telle activité au lieu de telle autre.

Des parents refusent encore que leur garçon prenne une serpillière pour nettoyer la maison parce que selon eux/ la société, le ménage est un travail réservé au sexe féminin.

Nous avons des parents qui refusent que leur garçon fasse une formation pour devenir maïeuticien par exemple parce que selon eux, le métier de sage-femme correspond mieux aux personnes de sexe féminin.

Il y a des parents qui permettent à leur garçon d’aller jouer au ballon après l’école tout en interdisant à la fille de faire de même parce qu’elle est une fille et parce que sa place selon les stéréotypes c’est auprès de sa mère dans la cuisine.

Combien sont ceux qui acceptent que leur garçon soit hors de la maison pendant toute une nuit tout en refusant à leur fille ayant le même âge d’être hors de la maison après sept heure du soir (19h). Parce que selon les stéréotypes, une « bonne » fille/femme doit être à la maison à une certaine heure de la journée etc.

Des parents ont parfois tendance à éduquer ou accompagner leurs enfants en fonction de leurs sexes même lorsqu’ils sont jumeaux. Cela se fait parfois à cause du conditionnement des parents qui ont fini par garder ce procédé comme étant la norme. Ainsi, nous nous retrouvons avec des enfants nés le même jour, presqu’à la même heure qui reçoivent des traitements au sein d’une même famille en fonction de leur sexe. Dans les faits parfois, des parents réprimandent la fille plutôt que le garçon en cas de problème lié par exemple à un espace mal rangé. Parce que selon les stéréotypes, c’est la fille qui doit veiller à la propreté d’un espace partagé.

De nos jours lorsqu’on parle de VBG, malheureusement il est plus question de la violence faite aux femmes/filles. Nous voyons également plusieurs écrits sur les violences faites aux femmes/filles en milieu professionnel. Par exemple, des femmes/ filles qui reçoivent un salaire en-dessous de celui de leur collègue de sexe masculin même lorsqu’ils font le travail au même degré ou encore lorsque c’est la femme/fille qui fait le plus gros travail. Nous sommes d’accord sur cet aspect qui, malheureusement continue d’exister dans plusieurs milieux professionnels. Nous sommes également d’accord sur le fait que les personnes de sexe féminin sont celles qui subissent le plus des violences basées sur le genre. Cependant, il ne faut pas oublier cette majorité silencieuse. Oui, parce que les personnes de sexe masculins subissent aussi des violences basées sur le genre même si c’est à des degrés différents.

Tous ces détails font références à des violences basées sur le genre, car c’est une inégalité liée au sexe de l’individu en l’occurrence le sexe masculin ou le sexe féminin.
Si nous voulons lutter efficacement contre cette VBG, nous devons commencer la sensibilisation au sein de nos familles afin que le traitement entre les enfants soit égalitaire et non en fonction de leurs sexes. Car, la société n’est que le reflet des familles qui la constituent. Nous devons également montrer à nos enfants ce qu’est véritablement le genre.

Pour lutter contre ces VBG, nous devons travailler pour faire disparaître les stéréotypes dans nos communautés.

Hierbine Aïcha PALE
aicha_pale@yahoo.fr

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