Actualités :: CDP : « Depuis que Eddie est à la tête du parti, le nombre d’exclusions (...)

L’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), tendance dirigée par Achille Tapsoba, a animé, ce jeudi 10 novembre 2022, une conférence de presse au cours de laquelle les conférenciers se sont attardés sur la crise qui secoue leur parti. Caractérisé aujourd’hui par deux blocs (la direction dirigée par Eddie Komboïgo et celle dirigée par Achille Tapsoba), le CDP a « mal à sa gouvernance » et est rythmé par des « procès politico-judiciaires ».

« Je ne voudrais pas revenir sur les querelles intestines de leadership et les diatribes qui ont secoué notre parti. Aujourd’hui, nous espérons qu’après le temps de la justice, le temps de la politique va reprendre ses droits au sein de notre parti. Depuis la succession des feuilletons judiciaires, notre parti a fait montre de sa capacité à intégrer dans sa gouvernance le suivi et le respect des règles de justice de notre pays tout en renforçant son image de parti républicain. (…). Notre parti n’a pas laissé au camarade Eddie seul l’initiative de la voie judiciaire pour résoudre nos contradictions internes. Face à ses agissements et comportements anti-statutaires, le parti a décidé de saisir la justice. Le 6 octobre 2022, un dossier en pénal contre les irrégularités de son ‘’congrès’’ pour faux et usage de faux a été introduit », a présenté Achille Tapsoba, constatant au passage que, depuis l’arrivée de Eddie Komboïgo, le parti se caractérise par des crises entraînant notamment la démission de plusieurs cadres.

Pour les conférenciers, Achille Tapsoba est statutairement le président par intérim du CDP.

« Quand nous parlons de la gestion chaotique de Eddie Komboïgo, nous vous (journalistes : ndlr) avons pris à témoins, plusieurs fois. Lorsqu’Eddie Komboïgo a été élu à la tête du parti au VIIème congrès, vous-mêmes avez observé le nombre de conférences de presse que nous avons organisé pour parler de nos problèmes dépasse le nombre de conférences de presse pour parler de ce qui va dans le parti. Le nombre d’exclusions dépasse l’entendement. Le nombre de démissions n’est pas à compter. C’est cela la gestion chaotique. Un parti est géré par un chef dans le sens du renforcement de l’unité et de la cohésion, mais pas dans le sens de pouvoir faire en sorte que les uns se dressent contre les autres, et ça aboutit à des confrontations, qui vont au-delà même du parti pour se transformer en conflits judiciaires. Depuis qu’Eddie Komboïgo est à la tête de ce parti, on n’a que des conflits judiciaires, des confrontations judiciaires. Depuis que le CDP existe, on n’a jamais connu cela », égrène Achille Tapsoba, précisant que la plupart des cadres qui ont quitté le parti ont eu affaire à Eddie Komboïgo.

« En tant qu’individu, je n’ai pas de problème avec Eddie », rassure M. Tapsoba pour qui la crise est exacerbée par la violation des textes du parti par Eddie Komboïgo, notamment la tenue de « son congrès » de décembre 2021.

A l’en croire, M. Komboïgo a eu maille à partir avec tous les vice-présidents du parti, le secrétaire général, les membres du secrétariat permanent, etc.

S’appuyant sur la décision du tribunal en date du 17 octobre 2022, Achille Tapsoba demande aux autorités compétentes de faire appliquer la loi, en reconnaissant que sa direction est la seule entité qui incarne le CDP.

Quid du siège du parti national ?

L’un des enjeux majeurs de ces feuilletons judiciaires, c’est le contrôle du siège national du parti (qui est doté d’une administration et d’un personnel), sis avenue Kwamé Nkrumah. Après le verdict du 17 octobre 2022, le décor semble avoir changé à ce niveau. « Le jour du délibéré, les jeunes du parti sont allés au siège, avec l’intention de l’occuper. Vous aurez constaté qu’avant cette décision, nous sommes restés républicains, lucides ; quoique contestant son leadership sur le parti, nous n’avons posé aucun acte. Et quoique nos militants trépignaient également d’impatience à occuper le siège qu’ils estimaient le leur. Mais dès lors que la justice nous a donné raison, les jeunes ont quitté le tribunal et sont directement allés au siège. Sur place, il nous a été dit que la police avait occupé les lieux et apparemment elle avait été réquisitionnée par Eddie Komboïgo. Et il le fait à souhait et à volonté, à chaque fois qu’il y a une réunion… Les jeunes ont exprimé leur intention d’occuper le siège et la police (de ce qui nous est revenu), a souhaité avoir le document de justice. Les jeunes ne le possédaient pas... », a situé le vice-président Salifou Sawadogo.

Il a ensuite expliqué qu’avec la décision de justice, des lettres ont été envoyées à des structures compétentes de l’Etat (ministère en charge des libertés publiques, la police) pour signifier qu’Achille Tapsoba est désormais pourvu de tous les attributs du CDP. « Le constat, c’est que ni nous, ni la partie Eddie Komboïgo n’a accès au siège aujourd’hui. C’est la sécurité qui est sur les lieux », informe M. Sawadogo, notant qu’avec la décision, Eddie Komboïgo ne peut non plus être considéré comme le premier responsable de l’ex-chef de file de l’opposition politique.

Du reste, pense-t-il qu’avec la rupture de l’ordre constitutionnel (coup d’Etat), les considérations d’ex-opposition, ex-majorité…ne doivent aujourd’hui être de mise. « Eddie et son groupe ne peuvent plus accéder au siège… », a, pour sa part, ajouté Achille Tapsoba.

O.L.O
Lefaso.net

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