Actualités :: Transition burkinabè : « Ce coup d’Etat ne pourra accoucher que d’un (...)

Pour l’artiste musicien Almamy KJ, à l’état civil Abdoul Kader Ouattara, croire que le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela fera du coup d’Etat du 30 septembre 2022, une « révolution, c’est ignorer le sens profond de ce terme ». Il semble convaincu qu’il ne résultera de ce coup d’Etat que « d’un gouvernement réactionnaire »

« Pour nous, la nomination d’un Premier ministre dans le contexte actuel, est un non événement sinon, un coup d’épée dans l’eau. Comme nous l’avons dit à moult reprises, le problème du Burkina Faso n’est pas une affaire d’individu, mais plutôt une question de système. Il convient donc, de faire un bon diagnostic si nous voulons trouver un remède efficace au mal.

Malheureusement, à force de vouloir aller vite et même trop vite, on escamote tout. Pour caricaturer la situation actuelle, nous dirons que c’est antinomique de vouloir résoudre des problèmes de fondation d’une maison en changeant la toiture. C’est même faire preuve de naïveté politique que de croire qu’un oiseau aussi rare soit-il, malgré son beau plumage, pourrait venir à bout des problèmes de notre pays à coup de baguette magique.

De façon générale, les coups d’État qu’ils soient perpétrés au Mali, en Guinée, au Tchad ou au Burkina, se ressemblent tous comme des gouttes d’eau et constituent dans tous les cas, un recul démocratique dans la mesure où ceux-ci ne sauraient être en phase avec les aspirations profondes des peuples. La marque de fabrique d’un putsch demeure l’improvisation, le tâtonnement, le populisme, la manipulation, la phraséologie, les restrictions de libertés...
De ce point de vue, le gouvernement de Me Apollinaire Kyelem, ne saurait faire l’exception.

Le péché mignon des putschistes où qu’ils soient et qui qu’ils soient, c’est de s’accaparer le pouvoir sur un coup de tête et ensuite, chercher à savoir comment le gérer. C’est comme porter en premier lieu les chaussures et vouloir porter les chaussettes après. En résumé, l’échec du putsch en matière de gestion de l’appareil d’État, est congénital.

En tout état de cause, une analyse froide et holistique de l’histoire politique du Burkina Faso, nous permet de comprendre que si les coups d’État étaient la panacée, il y a bien longtemps que le Burkina avec ses records en la matière, serait devenu un pays développé.

En effet, en 62 ans d’indépendance formelle, le pays a été dirigé pendant près de 50 ans par des militaires. Résultats ? Aucun progrès social. Prendre le pouvoir sans programme politique et espérer faire des miracles, n’est rien d’autre que de l’aventurisme politique suicidaire. Nous rappelons que la lutte contre le terrorisme, ne saurait être un projet de société justifiant la prise du pouvoir d’État.

La ferveur populaire, qui peut d’ailleurs s’expliquer par le désespoir face à l’hydre terroriste, après le putsch du 30 septembre 2022, ne saurait être un indicateur pour corroborer l’adhésion du peuple au putsch, mais plutôt des signes révélateurs des masses populaires en quête d’un changement radical.

En effet, ce nième coup d’État est autant réactionnaire que tous les autres et ne pourra accoucher que d’un gouvernement réactionnaire. Comme le disait Einstein " la folie, c’est de faire tout le temps la même chose et s’attendre à un résultat différent".

Dans notre cas d’espèce, croire que Me Apollinaire de Tambela fera de ce putsch, une "révolution", c’est ignorer le sens profond de ce terme. D’ailleurs, Norbert Zongo disait ceci à propos du CNR : « on ne transforme pas impunément un coup d’État en Révolution ».

Et pourtant, à bien écouter le Peuple, l’on se rend compte qu’il aspire profondément à la Révolution, et la vraie.

Il y a donc lieu, de notre point de vue, de continuer le travail d’éducation des masses pour élever leur niveau de conscience politique en vue de dissiper définitivement les nuages de confusion qui entourent la terminologie du concept "Révolution". »

Propos recueillis Fredo Bassolé
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