Actualités :: Coup d’Etat du 30 septembre 2022 au Burkina : Des Bobolais exigent le « (...)

Des Bobolais ont pris d’assaut la place Tiéfo Amoro de Bobo-Dioulasso dans l’après-midi du samedi 1er octobre 2022 pour exiger le « départ définitif » du président Paul-Henri Damiba. Cette manifestation spontanée fait suite à une déclaration des hommes du capitaine Ibrahim Traoré lue sur les antennes de la télévision nationale. Dans cette déclaration, ils affirment que le président Damiba se serait retranché au sein de la base française à Kamboinsin (Ouagadougou) pour préparer une contre-offensive. Pour les manifestants, « l’heure est grave ».

Ce mouvement est une manière pour les manifestants d’apporter leur soutien au nouvel homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, dans cette crise que traverse le pays. Egalement, ils invitent le LCL Paul-Henri Damiba à déposer les armes et à se rendre, « afin d’éviter le pire ». A travers cette manifestation, les Bobolais dénoncent l’implication de la France dans cette crise militaire. D’où leur volonté manifeste de s’attaquer aux institutions ou établissements français dans la ville de Bobo-Dioulasso. C’est ainsi que les manifestants vont s’attaquer à l’Institut français et même bruler des drapeaux français, pour exiger la rupture des relations entre les deux pays.

Nestor Poodassé, leader d’opinion panafricaniste

« Nous avons demandé depuis longtemps le départ de Damiba parce qu’il est une valeur sûre de la France. Aujourd’hui, il fait appel à des soldats français pour venir massacrer les Burkinabè, afin d’installer un despote à la tête du Burkina Faso et nous disons non. Si la France ne libère pas Damiba, nous allons monter à Ouagadougou et prendre d’assaut le camp Kamboinsin, l’ambassade de France et l’Institut français parce que nous sommes en guerre également contre la France », a lancé Nestor Poodassé, qui se présente comme un « leader d’opinion panafricaniste et citoyen engagé pour la libération du Burkina et de l’Afrique ».

Pour des manifestants, la France ne joue pas franc jeu avec le peuple burkinabè dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans leur cahier de revendications, ils demandent ainsi la diversification des partenariats dans cette lutte contre l’ennemi. « Depuis longtemps, nous avons dénoncé l’incapacité du président Damiba à gérer le pouvoir, notamment la question sécuritaire. Nous avons même organisé des marches pour réclamer sa démission et aujourd’hui c’est chose faite, il a été renversé. Et nous sommes soulagés », a indiqué l’un des manifestants qui souhaite le retour rapide de la paix au pays.

François Traoré

A pied, à motos ou dans des tricycles, les manifestants ont investi le centre-ville de Bobo-Dioulasso. Certaines voies ont été prises d’assaut, notamment la route nationale RN1, où les manifestants ont bloqué le passage aux usagers, provoquant ainsi une file de véhicules sur plusieurs kilomètres. François Traoré, un sexagénaire, n’a pas voulu rester en marge de la manifestation. Il dit être sorti pour soutenir le nouvel homme fort du pays car pour lui, Damiba a montré son incapacité à gérer le pays. « Nous disons à Damiba que la présidence n’est pas un héritage. Quand tu ne peux pas gérer, tu laisses. Il a démontré son incapacité (…). Aujourd’hui, nous sentons la main de la France dans cette crise et c’est pourquoi nous disons non. Si Damiba doit rester, ce sera en enjambant notre corps. Notre Burkina nous appartient », prévient-il. Toutefois, il invite la population à rester mobilisée car, dit-il, il s’agit de la survie du peuple burkinabè.

Les manifestants s’attaquent à l’Institut français à Bobo-Dioulasso

Moussa Sanou, un citoyen de la ville, quant à lui, lance un appel à la jeunesse « consciente » à ne pas rester en marge de la nouvelle page de l’histoire du pays qui est en train d’être écrite. Il appelle aussi à la mobilisation et à soutenir les nouveaux dirigeants du pays. Il invite par ailleurs Damiba à prendre acte, afin d’éviter « une catastrophe » au Burkina. Il fonde espoir que les nouveaux dirigeants puissent apporter la paix et la sécurité au Burkina Faso.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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