ActualitésDOSSIERS :: Lutte contre le terrorisme au Burkina Faso : « Cette guerre sera difficile, (...)

L’Institut Free Afrik a tenu le samedi 3 septembre 2022, la septième édition de ses « Universités de la jeunesse ». Une conférence publique qui a porté sur le thème : « Et pourtant cette guerre ne nous dépasse pas ! ». Elle sera difficile, compliquée, elle sera longue et va nous épuiser. Mais nous pouvons vaincre. C’est la conviction du directeur exécutif de l’Institut, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo.

Le Burkina Faso vit les moments les plus sombres de son histoire. Depuis près de sept ans, le pays subit des attaques terroristes à répétition plus sanglantes les unes que les autres. Le « pays des hommes intègres » est classé quatrième parmi les pays les plus touchés au monde par le terrorisme, derrière l’Afghanistan, l’Irak et la Somalie. En 2018, il était le 37e pays le plus affecté par le terrorisme. En 2019, 19e. Un Burkinabè sur neuf est déplacé interne. Un Burkinabè sur sept est en détresse alimentaire, près d’une école sur cinq est fermée et 21 000 enseignants sont en chômage technique. C’est un moment de dépression nationale au sens propre comme au sens figuré.

Face au terrorisme, les convictions de Thomas Sankara peuvent nous redonner le sens de la priorité selon Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo

Pourtant cette guerre ne nous dépasse pas. C’est la conviction du directeur exécutif de l’Institut Free Afrik, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo. Il n’a pas tari d’explications ou de thèses pour étayer ce paradoxe au cours de cette conférence publique qui a vu la salle de conférence du Centre national Cardinal Paul Zoungrana (CNCPZ) refuser du monde.
Cette situation ne connaît pas d’amélioration parce que nos dirigeants semblent n’avoir toujours pas pris la mesure de la chose, selon M. Ouédraogo. En d’autres termes, dit-il, la guerre n’a pas encore commencé pour certaines de nos élites. Car, pour Dr Ouédraogo, depuis sept ans que nous sommes dans cette lutte, les équipements des Forces de défense et de sécurité (FDS) sont toujours douteux et en nombre insuffisant. Des équipements ne seraient pas à la hauteur du défi actuel. « Tous les soldats que nous avons approché affirment que lorsqu’il y a une attaque et qu’il y a un appui aérien, le rapport de force tourne radicalement en leur faveur », lui aurait confié des soldats à l’Institut.

Nous n’avons pas encore commencé la guerre !

« Ce n’est pas une question d’argent et cela ne saurait l’être. Sinon le gouvernement n’envisagerait pas un processus de réconciliation nationale à coups de milliards de francs CFA. Est-ce cela la priorité ? », s’interroge le directeur de Free Afrik. Cette guerre ne nous dépasse pas parce qu’à un moment ou le pays joue sa survie, la préoccupation ne devrait pas être de doubler les salaires des membres du gouvernement. Cela, a-t-il dit, a porté un coup sur la crédibilité des gouvernants actuels. Aussi, il a soutenu que nous sommes dans une situation où la mobilisation est en temps partiel. « Un émoi ponctuel. C’est-à-dire, entre deux attaques, on reprend nos habitudes. A cela s’ajoute l’absence de sentiment d’urgence », a-t-il déploré.

La salle de conférence du CNCPZ était pleine comme un œuf

« La guerre semble ne pas encore avoir commencée. En tout cas pour vous et moi qui sommes à Ouaga. Sinon au cimetière de Gounghin ça l’est. Pour les personnes déplacées internes qui dorment à la belle étoile, ça l’est également », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter que « sur le front de la mobilisation, nous voyons plutôt un débat politicien. L’espace politique est pris en otage par l’ancien ancien régime (CDP) et le nouveau ancien régime (MPP) », a-t-il déclaré.

La conférence publique a été modérée par le journaliste Ousmane Paré

Que faire pour gagner cette guerre ?

Pour gagner cette guerre, a préconisé le conférencier, il faut se départir des fausses pistes ou certains faux diagnostics tendant à indexer ou à incriminer tel ou tel régime comme étant à l’origine du terrorisme au Burkina Faso. Il faut également arrêter de croire que c’est une guerre ethnique ou de penser que la situation est « exclusivement » due à d’une force étrangère. Face à cette dérive, les Burkinabè doivent comprendre que seule l’unité nationale pourra nous sortir de la situation. Le directeur exécutif recommande également que la mobilisation se fasse sur nos propres forces car personne ne viendra sécuriser notre pays pour nous. « Pour terminer, nos gouvernants doivent diriger par l’exemplarité, impliquer la diaspora et surtout trouver un consensus politique. La guerre sera difficile, compliquée, elle sera longue et va nous épuiser mais nous pouvons la gagner », a-t-il prophétisé.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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