Actualités :: Vie sociale : « Le chef de famille n’est pas un tortionnaire, un tyran » (...)

Dans cette tribune ci-après, la juriste, spécialisée en droits humains, notamment en droits de l’enfant et de la femme, Hierbine Aïcha Palé, responsable du Cabinet Human Right Consulting (CHRC) et animatrice du blog « Famille et Communication Non-Violente (CNV) » pose le sujet relatif à la perception “chef de famille”.

Dans notre société, très jeune, nous entendons la phrase suivante : « je suis le chef de famille ». Cette phrase est pour la plupart du temps répétée par les adultes qui nous entourent. Il arrive même que ces adultes montrent parfois un garçonnet, en disant qu’il est le chef de famille. Cette distinction se fait entre lui et la fillette. A travers cette phrase, les adultes font déjà croire au garçonnet qu’il est supérieur à la fillette consciemment ou inconsciemment.

Le petit garçon d’hier grandit avec cette mentalité de « chef de famille » et avec tout ce qui compose le groupe de mot « chef de famille ».

Celui pour qui faut-il tout faire, même les besoins les plus basics, comme apporter de l’eau à boire, prendre son assiette à la fin du repas, etc. Le petit garçon grandit en ayant à l’esprit que le sexe féminin doit tout faire pour lui parce qu’il est le chef de famille.

Faire comprendre à un garçonnet qu’il est le chef de famille, juste parce qu’il est de sexe masculin, est une grave erreur. Il est temps de montrer aux petits garçons que le titre de chef de famille ne s’acquiert pas juste parce qu’on est de sexe masculin.

Il faut leur montrer que ce titre est lié à une responsabilité et que c’est en honorant ces responsabilités que l’on peut prétendre à ce titre.

Il s’agit entre autre de prendre soin de sa famille, de la respecter, de respecter son épouse et ses enfants. En somme, faire le nécessaire pour mettre sa famille à l’abri des besoins de premières nécessités, etc. C’est en cela que l’on peut prétendre à ce titre de chef de famille.

Etre chef de famille, ce n’est pas marginaliser son épouse et ses enfants.

Etre chef de famille, c’est prendre ses responsabilités vis-à-vis de son épouse et de ses enfants.

Etre chef de famille, ce n’est pas un vain mot. C’est une mission que l’on doit accomplir avec beaucoup de sérieux.
Ce n’est pas en terrorisant les membres de sa famille qu’on est chef de famille.
Le chef de famille n’est pas un tortionnaire, un tyran.

Le chef de famille, ce n’est pas celui qui fait fuir les enfants et son épouse au seul bruit annonçant son arrivée au domicile.

Le chef de famille, c’est celui qui montre le bon exemple car, il sait que les enfants sont plus sensibles à ce qu’ils voient plutôt qu’à ce que leur dit l’entourage.

Le chef de famille, c’est celui qui sait reconnaître facilement son tort. C’est celui qui sait présenter ses excuses à son plus jeune enfant, lorsqu’il pense l’avoir offensé.

Le chef de famille, c’est celui qui unit chaque membre qui constitue sa famille, en cas de besoin. Comme l’aiguille et le file, le chef de famille coud ce qui est déchiré.

Le chef de famille, c’est celui qui respecte sa parole donnée soit aux enfants soit à son épouse.

Le chef de famille, c’est celui qui est capable de montrer ses émotions. Oui, il faut également être capable de cela.

Le chef de famille, c’est tout simplement celui qui a le dos et les épaules larges pour supporter sa famille émotionnellement et financièrement.

Le chef de famille, c’est celui qui sait demander l’aide de son entourage au besoin.

Le chef de famille, c’est celui qui est accessible aussi bien par ses enfants que par son épouse.

Le chef de famille, c’est tout simplement l’être humain qui montre son humanité.

Le chef de famille, ce n’est pas un titre qui se réclame.
C’est un titre qui s’acquiert au regard des actes que l’on pose.
Ce texte peut se lire dans les deux sens, en lisant « cheffe de famille ».

Hierbine Aïcha PALE
aicha_pale@yahoo.fr

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