Actualités :: Assemblée législative du Burkina : L’année 1919 empêche l’adoption du projet de (...)

Des trois projets de loi proposés par le gouvernement burkinabè et soumis au vote à l’Assemblée législative de transition (ALT), seul celui portant statut de héros de la nation n’a pas été adopté. C’était le vendredi 10 juin 2022 à Ouagadougou.

La date de 1919 est le principal élément qui a divisé les députés de l’ALT dans l’adoption de la loi portant statut de héros de la nation lors de leur séance plénière. Cette période retenue comme référence à partir de laquelle seront désignés les filles et fils du Burkina Faso comme héroïnes ou héros de la nation, est désapprouvée par certains parlementaires. Ce qui a précisément conduit au report de l’adoption de la loi.

Une partie de la représentation nationale a estimé, en effet, qu’en retenant cette date, des personnages de l’histoire, à l’instar de la Princesse Yennenga et bien d’autres, considérés comme héros de la nation, seront laissés pour compte. En revanche, l’autre partie a jugé que cette date est celle qui sied. En ce sens qu’elle marque, selon elle, le temps à partir duquel l’actuel Burkina Faso a été constitué en nation (colonie) dans son territoire.

Les députés au nombre de 70 votants

« Le troisième projet de loi a eu un article qui a été reporté. Parce qu’il n’y a pas eu de consensus sur la rétroaction de cette loi qui, pour le gouvernement, devait être la date de 1919. Tandis que certains députés ont trouvé qu’il fallait aller au-delà de cette période. Ce qui a engendré le renvoi de cet article en commission pour discussion », a indiqué le député Harouna Louré.

De son avis, cette date est assez référentielle dans la mesure où elle rappelle le moment pendant lequel le territoire burkinabè a été tracé. « Car il ne s’agit pas de proposer une date arbitraire parce que cela est en lien avec la personne elle-même. Mais il faut donner une date où chaque citoyen burkinabè se retrouve », a-t-il soutenu.

Le député Salif Sanfo a, lui, déploré que le fait que le ministère de la Culture n’ait pas été associé à l’élaboration des textes des trois projets de loi présentés à l’hémicycle.

Harouna Louré, député à l’Assemblée législative de transition

Célébrer les héros de leur vivant

Plusieurs débats ont été menés autour de ce projet de loi au point que quelques députés ont souligné qu’il fallait célébrer le héros de la nation « vivants », plutôt que « morts ». À ce niveau, le gouvernement s’est voulu on ne peut plus clair sur la définition du mot « héros ». Il a expliqué qu’il s’agit de la capitalisation des actions d’une personne dont les actes de courage et de bravoure l’on démarquée de la masse, tout au long de sa vie sur terre. Justifiant ainsi que le héros ne pourrait être reconnu qu’à titre posthume.

« Le président du Faso, tout comme le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale, n’ont que l’initiative de la saisine de la commission chargée de désigner le héros national », a répondu Lazare Zoungrana, ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, à l’une des préoccupations des parlementaires.

« Tout enfant de martyr bénéficie d’office de la qualité de pupille de la nation », clarifie le ministre de la Solidarité, Lazare Zoungrana

À entendre le ministre, un héros se doit être immortel pour son exemplarité historique au bénéfice de toute la nation. Les deux autres projets de loi adoptés par l’Assemblée législative de transition sont celui portant statut de pupille de la nation d’une part et celui portant statut de martyr et d’invalide d’autre part.

Le projet de loi portant statut de pupille de la nation

Le projet de loi portant statut de pupille de la nation a été adopté afin de fournir aide et assistance aux familles des victimes du terrorisme et plus particulièrement aux orphelins. « Le titre de pupille de la nation confère à la personne qui le possède d’avoir accès une éducation prise en charge par le gouvernement en facilitant son inscription dans les établissements du public comme du privé », a relevé la députée Edwige Ninon Yameogo/Sankara, présidente de la Commission du genre, de la sante, de l’action sociale et humanitaire (CGSASH).

Edwige Ninon Yaméogo/Sankara, présidente de la commission du Genre, de la sante, de l’action sociale et humanitaire (CGSASH)

Elle mentionne également la prise en charge de la gratuité des soins des pupilles par l’État burkinabè, au niveau des centres de santé publics. À cela s’ajoute, poursuit-elle, le droit au transport public et la prise en charge psychosociale des enfants concernés. C’est dire que l’enfant bénéficie d’un certain nombre d’appuis matériel, financier ou d’autres types d’accompagnement qui puissent favoriser son épanouissement.


Lire aussi : Burkina : La loi organique du Conseil d’orientation et de suivi de la transition adoptée


Le projet de loi portant statut de martyr et d’invalide, quant à lui, est adopté afin que la nation puisse montrer sa reconnaissante à l’égard de ces personnes qui, souvent, perdent la vie en martyr lors de crises politiques, de soulèvements populaires ou, d’une manière générale, pour des causes d’intérêt national.

L’appui financier réservé aux pupilles de la nation

Pour la CGSASH, ce projet de loi met en place un cadre juridique permettant à la nation d’exprimer sa reconnaissance envers les personnes devenues invalides par suite d’un combat et celles devenues martyrs pour la cause nationale. En outre, il permet au gouvernement de mieux organiser l’aide et l’assistance à leurs ayants droit, à qui il a conféré le statut de pupilles de la nation.

Le gouvernement a rassuré la représentation nationale de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que l’enfant pupille bénéficie de ses droits et privilèges. Il a signifié également que le nombre de pupilles sera déterminé au cours de l’application de la loi conçue à cet effet. Mais aussi affirmé que le montant qu’ils devront percevoir sera précisé.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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