Actualités :: Burkina Faso : « La prise en otage de Roch Kaboré est le reflet d’une junte (...)

« La prise en otage de l’ex-président Roch Kaboré est le reflet parfait d’une junte qui ne sait pas où elle va, et qui ne se souvient plus de ce pour quoi elle est venue de façon anticonstitutionnelle à la tête de notre pays ». C’est ce qu’a déclaré la Coordination des organisations pour la libération de Roch Kaboré, à travers son porte-parole Désiré Guinko, au cours de son assemblée générale tenue ce samedi 28 mai 2022 au Conseil burkinabè des chargeurs, à Ouagadougou.

Au cours de son assemblée générale, la coordination, qui exige la « liberté totale et sans conditions » pour Roch Kaboré, estime qu’il est « illégalement détenu sur la base d’aucun fondement juridique par les militaires au pouvoir ». C’est pourquoi, elle réitère son vœu aux autorités de voir l’ex-président immédiatement libre de ses mouvements.

« Si dans de brefs délais, le président Roch Kaboré n’est pas libre de tous ses mouvements, la lutte pacifique et citoyenne s’étendra dans les 45 provinces de notre pays », prévient Désiré Guinko. Car, pour lui, « la dictature des armes ne saurait triompher de la détermination des masses populaires ». Il exhorte les siens à rester debout contre vents et marées pour la défense des droits fondamentaux des populations.

« Quand on dit que la Constitution est en vigueur, il faut la respecter », estime Désiré Guinko, porte-parole de la Coordination des organisations pour la libération de Roch Kaboré

M. Guinko soutient que la junte doit sans détours se conformer aux aspirations légitimes des populations qui ne désirent qu’un idéal de paix, de sécurité, de cohésion et de liberté. « Toute forme d’oppression sera naturellement combattue avec détermination et engagement », a-t-il indiqué.

À l’entendre, « le pays est malheureusement dirigé par un groupe de personnes qui travaillent plutôt à la division, à la manipulation et à la quête des privilèges du moment ». Sensible aux pertes en vies humaines enregistrées ces derniers jours, la coordination se dit solidaire des populations meurtries.

L’appel à la solidarité nationale

« C’est avec une douleur profonde que nous nous retrouvons dans cette enceinte pour une cause qui ne devrait pas faire l’objet de débat. Face à l’indifférence grandissante du gouvernement, c’est aussi le lieu de lancer un appel à la solidarité nationale vis-à-vis de nos populations en proie au terrorisme et qui ne savent plus à quel saint se vouer », a déclaré Désiré Guinko.

L’instant consacré au chant en chœur du Ditanyè

Pour lui, les militaires au pouvoir doivent avoir l’honnêteté d’assumer leur échec après maintenant plus de quatre mois à la tête du pays. Il affirme que ce n’est point en prenant en otage un ancien chef de l’État, qui a démissionné de ses fonctions au nom de l’intérêt supérieur de la nation, qu’on arrivera à résoudre les problèmes du Burkina Faso. Bien au contraire, poursuit-il, « cet acte condamnable constitue une des nombreuses taches sombres de l’histoire de notre pays ».

Les intentions inavouées de la junte

Selon la Coordination des organisations pour la libération de Roch Kaboré, le refus des autorités actuelles de leur accorder l’autorisation de manifester pacifiquement au rond-point des droits humains, vient une fois de plus démontrer, aux yeux du monde, les intentions inavouées et les calculs malsains de la junte. À en croire Désiré Guinko, l’objectif de la junte est de faire du président Kaboré « un otage dans son propre pays ».

Une affiche à l’entrée du Conseil burkinabè des chargeurs, lieu de l’assemblée générale de la coordination

« Ce matin, nous avons décidé d’organiser cette assemblée générale en lieu et place du meeting qui avait été annoncé », a situé le porte-parole de la coordination. La municipalité de Ouagadougou avait interdit à la coordination d’organiser sa manifestation, pour des raisons d’ordre sécuritaire. La présente assemblée générale a donc été organisée par la coordination pour clamer son indignation face à la détention de Roch Kaboré qui n’a que trop durer, pense-t-elle.

Désiré Guinko a souligné que la libération de l’ex-président est l’unique combat de la coordination. « Si on nous annonce d’ici midi que le président Kaboré est libre de tous ses mouvements, de parler avec qui il veut, quand il veut, de recevoir qui il veut et comme il veut, à midi dix ou trente, on dissout notre coordination », a-t-il notifié.

Les participants scandant « libérez Roch ! »

« Tant que le président Kaboré sera en prison dans sa propre maison à la Patte d’oie, nous dirons non et non de façon pacifique. Parce que nous ne sommes pas des hors la loi. Nous sommes des filles et fils de ce pays épris de paix, de liberté et de justice », a-t-il martelé.

La Coordination pour la libération de Roch Kaboré dit mener un combat pour le respect des droits humains. Car, pour elle, il est inadmissible d’être dans une société et un État où la Constitution en vigueur n’est pas respectée par les dirigeants. Elle a, lors de son assemblée générale, fredonné l’hymne national et eu une pensée pieuse pour les victimes du terrorisme au Burkina Faso.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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